« Alors gamine, je résume : Tu es née ici et tu n’es jamais sortie de la ville, tes parents étaient des gens normaux (tiens, il faudra que tu me dises ce que tu entends par normaux, qu’on rigole un peu) et tu as vécu avec eux jusqu’à tes 15 ans sans embrouilles…

-Jusqu’à mes 12 ans et il y a eu des embrouilles, mais comme partout en ville. Des petites rixes, quelques magasins cassés, mais on n’était jamais impliqués dedans. Le coupa l’adolescente recroquevillée dans un sweat trois fois trop grand pour elle.

-Mouais… J’ai retrouvé le dossier au nom de tes parents, donc au moins je sais que tu mens pas là dessus. Mère décédée au cours d’un règlement de compte qui tourne mal, père battu à mort et toi, t’as été placée en famille d’accueil… Hmm… L’homme tiqua brusquement et redressa un regard presque écoeuré sur la gamine. T’étais là bas quand ils ont fait ça à tes parents.

-Oui.

-La plainte dit que tu n’as pas témoigné pourtant.

-J’avais rien à dire. Le clan voulait l’argent que mon père leur devait depuis trop longtemps, ils se sont vengés, c’est tout.

-Hm… Il avala sa salive, mal à l’aise. Bien et la famille d’accueil s’est occupée de toi jusqu’à la fin de la high school puis tu as été émancipée, c’est ça ? La rousse hocha la tête, l’air ennuyée. Tu sais qu’on vient de t’arrêter pour coups et blessures aggravés petite, sans oublier le couteau sur toi et la poudre dans ton sac. Tu te rends compte de ce que tu risques ?

-J’suis pas majeure. Répliqua-t-elle lentement, comme si cela était la réponse à tous ses soucis.

-J’t’en foutrai des pas majeurs ! Tu vas aller en centre de redressement pour mineur et j’te le dis, moi, c’est comme la taule ! Quand il la vit se redresser d’un bond, l’air véritablement effrayé, le policier reprit. Aie l’air peiné au moins, si tu regrettes tes actes p’t’être que…

-J’veux pas y aller ! Le coupa-t-elle, vivement. J’suis prête à tout pour pas y aller, même s’il faut que j’vous donne toutes mes économies, ou que j’passe sous votre bu’…

-STOP ! L’homme était blafard et, mal à l’aise il tourna les yeux sur son dossier. Une délinquante comme beaucoup, mais beaucoup trop jeune pour ne pas l’émouvoir. Sa fille avait le même âge, bordel ! Tu veux t’en sortir et éviter la prison… Articula-t-il tout à coup, alors qu’une idée montait en lui. T’es prête à tout, t’es sûre ?

-Oui m’sieur…

-Alors deviens une indic. Tu auras un peu d’argent tous les mois pour vivre et notre protection mais ca veut dire que tu devras nous aider, nous, et pas ces raclures avec lesquels tu fricotes. Tu seras dans un entre-deux sans personne pour être vraiment de ton côté, tu vois un peu ? Alors tu…

-Je signe où ?! »

A noter que :
-Elle a des origines irlandaises par son père et c’est les Outlaws que son père a fréquenté un moment avant de se barrer avec de l’argent et de se retrouver dans une sacrée merde.
-Aellia a donc assisté à la mort de sa mère (elle s’est rompue la nuque quand un des hommes la repousser alors qu’elle voulait protéger sa fille) et au passage à tabac de son père. Elle-même était trop jeune pour être ramené en tant que fille de plaisir donc on l’a laissé là pour morte (de peur)
-Son père est dans le coma depuis, et si Aellia lui en a longtemps voulu, elle s’est raccrochée à lui (sa seule famille restant en vie) quand elle a été émancipée. Son père est son plus grand secret et elle fait tout pour que personne ne sache qu’il existe et qu’il est en vie, de crainte qu’on ne s’en prenne à lui ou qu’on la fasse chanter.
-Depuis ses 19 ans, elle est une indic pour la police. Elle officie donc sur plusieurs tableaux à la fois et cela lui va très bien puisqu’elle n’a de loyauté pour personne.
-Elle est connu dans le milieu sous le nom de Red Lily à cause de de ses cheveux roux feux et de son prénom (sa mère l’a plus souvent appelée Lily qu’Aellia, d’ailleurs).