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Cabot cabotin [feat. Billie Ford]
Daisuke Atsuji
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Daisuke Atsuji
Mer 8 Mai - 13:57
Parfois, tu es un connard muni d'un flingue. Parfois, tu es un justicier aux principes douteux. Parfois, tu es un idiot incapable de remise en question. Parfois, tu es un vieillard aigri et seul dans un corps en très bon état. Parfois, tu es un chien à la recherche de la moindre paire de fesses. Parfois, tu es un adolescent à problème qui utilise la drogue pour se sortir de son quotidien, ou au contraire mieux t'y enfoncer. Parfois, tu es un jeune adulte avec de mœurs légères et un ennui à combler. Cette fois-ci, tu es cette dernière description. Tu n'en es plus très conscient une fois que tu as claqué la portière de ton véhicule un peu fort. Tu t'es mis 2 grammes dans le corps avant de venir, et c'était de l'alcool. Un peu de whisky, de saké et quelques bières bon marché. Qui a dit que les mélanges d'alcools étaient à éviter ? En ce instant précis, tu marches au-dessus du sol avec une sensation d'invincibilité.

Il n'y a pas de musique lorsque tu te présentes devant les grandes portes en ferraille avec un billet de cinquante en main, pourtant, tu jurerais entendre un battement sourd et puissant dans le fond de tes oreilles. Le type à l'entrée te regarde, tu souris peut-être trop, autrement dit qu'un peu. Est-ce que ta tête ne lui revient pas ? Le fait que tu lui as dis bonsoir un peu fort. Et face à son silence, tu reviens un peu à la raison.

"Je ne suis pas là pour organiser une descente. Laisses-moi m'amuser avec vous !"

ça, c'est les relents de saké qui embrument ton esprit. Tu n'as pas pour habitude de presque demander une permission. Peut-être qu'il t'avait reconnu comme un flic, peut-être pas. Tu avais presque gardé ta tenue de travail, ton grand manteau était juste resté dans la voiture. Pour le reste, c'est habituel, donc classe. Chaussures en cuir polies, chemise rouge, veston noire et pantalon en velours assorti. Tu lui glisses un second billet en lui faisant un clin d’œil. Pourquoi lui fais-tu un clin d’œil, tu ne vas pas lui glisser ta langue dans l’œsophage ? Pour autant,  il te laisse passer. Tu viens de claquer 100 billets pour passer une porte, mais tu t'en fiches éperdument. Tes chaussures sont déjà tâchées par un peu de boue mais tu vois le type déverrouiller le cadenas et t'ouvrir les portes. Est-ce que tu n'aurais pas tâché ta chemise avec le dernier shooter d'Yoishi enfilé avant de quitter ton véhicule ? ça y est, les cuisses métalliques de l'enfer s'ouvrent face à toi, enfin, sur quelques centimètres et t'y glissent en te mettant de profil. Il n'est pas aimable ce videur, il te souhaite pas une bonne soirée et referme aussi sec derrière toi.

Mais là, c'est l'explosion de saveurs. Il s'agit d'un grand hangar désaffecté, tout est éclairé par des néons jaunes datant d'une époque où tu étais encore apprenti flic. Tu ne vois qu'un cercle de personnes qui s'agitent, vociférant ou jetant des billets en l'air. C'est beau. Avec un sourire non dissimulé, tu avances à grandes enjambées. C'est vraiment spacieux et pourtant, tu y ressens une grande chaleur. Les personnes présentes te ressemblent beaucoup, finalement. Il y a des cadres moyens, des pauvres, beaucoup d'hommes. Tous n'ont que les yeux rivés vers le cœur de l'action, les petits gladiateurs à poils longs. Rapidement, tu joues facilement des épaules pour regarder le spectacle. Un pitbull terrier américain contre un dogue argentin.

Ils ont installé une arène avec du grillage en métal jusqu'à hauteur d'homme, au cas où les chiens décident de sauter pour sortir du combat a finit par expliquer un habitué proche de toi. D'une certaine façon, ça te rappelle certaines choses que tu as vu au pays, même si c'était très réglementé et finalement, très ennuyeux. Là, c'est de l'animalisme à l'état pur. Il n'y avait pas grand chose à comprendre. 2 combattants, 1 seul survivant. Un principe élémentaire de survie. Se faire tuer ou tuer. Dommage pour le dogue. Tu prendrais bien un pari, et un verre de plus.

Tu les aimes ces bêtes là. Elles ne sont que des outils à ta distraction, mais tu les aimes. Elles sont belles, puissantes, agressives. Tu n'aurais aucune pitié à te les servir dans ton assiette pour la curiosité, mais tu apprécies de les voir autant se donner de mal pour vous donner un spectacle tel. Un dobberman contre un croisé que tu ne reconnais même pas. Tu aimes beaucoup les dobbermans. Comme de la bonne boxe illégale, où les bandes sont imprégnées de verre pillé et les cordes en barbelé. Tu te surprends même à encourager le chien d'origine allemande. Finalement, le propriétaire du croise balance une serviette et le combat est annulé. Même si tu es conscient du fair-play du sport, tu balances quelques sifflements avec d'autre. Même bien alcoolisé, tu restes une ordure, joueuse certes, mais une ordure.

Puis, la soirée continue, l'intensité monte au fur et à mesure que ton alcoolémie descend très lentement. Tu as repoussé un chien dans l'arène alors qu'il tentait de sauter à travers le grillage. ça t'a fait beaucoup rire. Tu as en eu pour ton argent, très clairement. ça te fera surement même deux trois anecdotes à raconter lorsque tu rencontreras des mafieux. Tu as entendu parler d'avantages de certaines races face à d'autre. De façon très évidente, on n'a pas vu de caniche dans l'arène pour se faire euthanasier en public.  A la fin, les organisateurs remercient les personnes encore présentes. Tous applaudissent, et toi le premier, bien fort comme des primates. Puis, rapidement, la place se vide par les doubles portes en métal. Et là, tu décides de rester encore un peu.

Tu es suffisamment redescendu pour te sentir capable d'avoir une conversation instructive sans que le sommeil ne te fasse tout oublier. Tu l'avais repéré, le gamin. Il attachait les chiens, les détachaient, faisaient les rotations entre chaque match. Il annonçait parfois les combats, prenaient quelques paris pour aider les organisateurs. Il a tiré un cadavre ou deux à l'abri des regards lubriques. Son jeune âge t'a frappé. Il te semble faire ça très professionnellement. Il pourrait t'apprendre des choses. Tu n'avais pas osé un pari, car tu n'y connaissais rien, mais c'est l'occasion.

Tu fouilles dans ton portefeuille, sort deux billets de dix que tu glisses ton index et ton majeur. Tu l'observes faire le tour un peu de chaque cage, inspecter l'état des chiens. Il fait ça consciencieusement. Puis, ta patience est assez limitée. Tu prends appui sur l'une des grandes colonnes de béton tenant le plafond d'une main, de l'autre, tu le siffles.

"Hey petit ! Viens voir !"


Tu agites très légèrement les billets pour qu'il voit qu'il ne perdra pas son temps.

"Je veux parier, sans me faire rouler. Tu aurais peut-être quelques conseils à me donner ?"

Là encore, tu souris. Il faudrait que tu bois pour faire des recueils de témoignages. ça ne te rendrait pas plus humain, mais plus présentable.
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Billie Ford
Billie Ford
Billie Ford
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Billie Ford
Mar 14 Mai - 20:07


Mal de crâne, les yeux collés, clope au bec, il attend le départ. Il aurait peut-être dû faire une sieste dans l’après-midi, il ne sait pas s’il tiendra toute la soirée. Il le faudra bien. On lui tend une bière, une sous marque brassée à la pisse probablement achetée à la station service la plus proche. « Ca te remontera, t’as l’air fatigué. » Toujours aussi observateur, le videur. C’est sûrement le seul pote que Billie a dans l’industrie, ce gars là. Il en est même au point de l’appeler « Tonton ». Ca fait un bail qu’il bosse pour ses parents, du plus loin qu’il se souvienne, c’est toujours ce type là qui garde l’entrée. A croire qu’il fait un bon boulot.

Il finit par attraper la bière, l’ouvrant tout en remerciant son collègue. A la première gorgée, il grimace - elle est vraiment dégueulasse. Mais il la finira quand même, parce qu’il ne fait pas dans le gaspillage. Et parce qu’il est sacrément déshydraté, aussi. Il a descendu la canette presque d’une traite avant de la poser par terre. On ne fait pas dans le tri des déchets non plus. Son mégot alla rapidement rejoindre la boite en alu et, après avoir inspiré la dernière bouffée d’air frais qu’il aurait de soirée, Billie s’engouffra dans le hangar.

Ca sent le chien, là-dedans. Ca respire la mort, on peut presque sentir le goût métallique du sang dans l'atmosphère. Billie sait où il doit aller - les cages. Vérifier que tout le monde est là, passer en revue le programme et surtout souhaiter bonne chance aux compétiteurs. Pauvres bêtes. Certaines sont déjà bien amochées. D’anciens vainqueurs, ils ne tarderont pas à laisser leur plac aux nouveaux, à ceux qui ont encore toutes leurs forces et tous leurs muscles.

Un des chiens est en boule au fond de sa cage, visiblement effrayé par le bordel autour de lui. Billie s’accroupi pour se mettre à sa hauteur, l’observer à travers la grille et lui parler. Il reste là quelques minutes, mais le chien ne lui répond que par des grognements. Billie soupire, il sait trop bien ce qui va arriver à celui-là. Il ne lui fallu qu’un coup d’oeil au nom du propriétaire pour comprendre ; cette raclure récupère des chiens dans la rue, dans des refuges et sans entraînement aucun les jette dans la fosse aux lions. C’est pas comme ça que ça marche. Chaque animal ici a subit un entraînement depuis leur plus jeune âge. Il sont nés et ont été modelés dans le sang. Ils sont faits pour ça.

Il se redresse pour reprendre son tour des cages, il ira ensuite donner son feu vert pour commencer. Pendant ce temps, le hangar se remplit. Une vague humaine qui s’est déjà amassé devant l’arène. Billie les regarde. Tous si cupides, c’est leur faute à eux si ce business tourne aussi bien. Prêts à sacrifier des vies pour quelques billets. Il grogne, se sachant pas mieux que ces gens, et reprend son travail.

Un pouce en l’air et voilà que quelqu’un s’empare d’un mégaphone pour annoncer le début des festivités. Et voilà la routine qui commence. Sortir les chiens, chacun leur tour, aidé d’un autre bénévole et les lâcher dans la fosse. A chaque combat qui commence, et tant qu’il dure, Bille reste dos à l’arène, incapable de regarder ce qui s’y passe. Il ne se retourne que pour aller ramasser ce qui reste du perdant et amener le prochain combattant. Parfois, on met du temps à sortir l’un des chiens, alors Billie occupe son temps en prenant les paris. C’est peut-être la seule chose qui lui plait dans son boulot, malgré ce que l’argent qu’il amasse implique. Au moins il n’a pas à regarder les chiens, ils quittent son esprit pendant quelques minutes.

Après ce qui lui avait semblé être une éternité, on annonça finalement le dernier combat. C’était l’un des chiens de ses parents, contre un bâtard balafré. Les mains jointes il demanda à quiconque veuille l’entendre que son chien s’en sorte. Ils en avaient déjà perdu un la semaine précédente. Et deux autres le mois d’avant. Billie est à chaque fois celui qui se retrouve derrière le fusil quand le chien est trop mal en point mais pas assez mort, et Dieu sait qu'il n'a pas envie de devoir faire ça ce soir.

Les chiens lâchés, il ne regarde toujours pas le combat. Il ne sera que trop heureux de se rendre compte que le bâtard a perdu et qu’il peut récupérer et féliciter son pit à la gueule ensanglantée. Bon chien, bon chien, lui dit-il. Même si tu viens de tuer, t’es un bon chien.

Puis le hangar se vide. Il a encore mal à la tête, il se tapote un peu la tempe, rêvant au sommeil qu’il aurait un peu plus tard. Le loquet de la cage de son chien bien en place, il cherche du regard les propriétaires des autres. Encore en train d’amasser leurs gains, ils viendraient les chercher plus tard. Heure de la pause clope, alors. « Hey petit ! Viens voir ! » Billie se retourne. Y’a un type là, se retenant à un pilier, qui agite des billets dans sa direction. Il a pas l’air clair celui-là. Billie jette un oeil vers la porte, pour s’assurer de la présence du videur. Il n’aurait pas voulu se retrouver dans une situation incofortable, où un gars qui a mal parié essaierait de s’en prendre à lui, sans s’assurer qu’il a de l’aide sous la main. « Je veux parier, sans me faire rouler. Tu aurais peut-être quelques conseils à me donner ? »

Billie se relâche un peu, au moins ce type n’a pas l’air de vouloir lui faire la peau. Il hausse les épaules, ne sachant pas trop quoi lui dire. « Bah, c’est fini là de toute façon, y’a plus de paris à faire. » Au cas où l’homme ne s’est pas rendu compte que l’événement est terminé et qu’il monde qui part, c’est pas parce que c’est l’heure de l’entracte. « Mais de manière générale, vaut mieux éviter de parier sur le boiteux. » Conseil de qualité. Enfin, de qualité si on prend en compte les vingts balles qu’on lui montre. Il pourrait faire mieux, mais faudra lui donner mieux.

Billie s’appuie sur la cage de son chien, déclenchant l’aboiement de celui-ci. Pas un aboiement féroce, mais quand même un aboiement qui pourrait probablement se traduire en « casses-toi de là ». Ca l’a fait légèrement sursauté sur le coup, il faut dire qu’il ne s’attendait pas à une telle réaction, d’habitude elle est plutôt docile cette bête là. Essayant de faire l’air de rien, il pointe les billets du bout de son doigt. « Je peux en dire plus, mais dans c’cas, faudra être plus généreux. »

Avoir le sens des affaires, c’est important dans ce business. C’est pas le point fort de Billie, de loin, mais il essaie. Il essaie si fort.

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Daisuke Atsuji
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Daisuke Atsuji
Jeu 23 Mai - 13:44
Un nègre. Même pas, un nègre délavé. Sa couleur de peau te laisse un peu songeur sur le moment où un colonisateur a rencontré l'utérus d'une de ses très lointaines grands-mères pour donner ce résultat quelques générations plus tard. ça t'amuse un peu. Sous l'effet d'un ancien réflexe, tu tâtes ta poche arrière à la recherche d'un paquet de cigarettes. L'alcool et le tabagisme, ça s'épouse tellement bien. Mais en ce moment très particulier, bien éloigné de l'instant de divorce de tes différentes addictions, tu n'as que le lait de Maman dans le sang pour te réchauffer le cœur. Tant pis, c'est creux entre ta paume et ton fessier.

Ce petit est bête ? Il est évident que les paris sont finis. Tu es saoul, c'est une chose, mais tu n'es pas crétin. Qu'est-ce que peut bien mériter comme réponse un adolescent idiot de 16 ans ?

"De toutes évidences."

Tu avais bien du sarcasme en boutique, mais il t'est apparu comme inadapté face à quelqu'un qui se fies aux évidences d'une situation. Puis un éclat de rire soudain secoua ta cage thoracique. Le petit con, il est drôle. Drôle de croire que l'ironie est un moyen qui lui permettra de mener la conversation. D'un coup d’œil machinal, tu inspectes les alentours, voir à quelle distance se trouve des personnes susceptibles de l'aider si tes phalanges rencontraient bien intentionnellement son arête nasale. Et ton regard s'arrête sur les chiens. Alors, ça ne te fait pas peur. Un bon coup de pied dans la truffe, il doit pas faire le fier le cabot. Mais, quand même, une morsure dans la jambe, c'est une artère fémorale qui saute et un aller simple pour la tombe.

"Haha, tu es marrant, toi."

C'est vrai qu'il est drôle, pour des raisons assez dangereuses, mais, quand même. Et... Un éclair de plaisir passa dans ton regard lorsque cet idiot sursauta. Ton regard était braqué sur le chien, tout en ne lâchant pas ton sourire. Tu n'as pas de quoi t'en occuper, mais un beau chien, très menaçant, ça pourrait être utile dans ton travail. Juste pour le plaisir de varier les moyens de s'amuser.

"C'est quoi sa race à celui-là ? Il m'a l'air pas mal pour se battre."

C'est vrai que tous ses muscles, cette gueule qui peut t'arracher les couilles, ce regard vide d'intelligence mais plein d'obéissance, ça a beaucoup pour te plaire.

Ōkē. Prends la, ta thune. Et tu ressors deux billets de vingt que tu lui glisses dans la paume en lui serrant amicalement. A ce tarif-là, il aura au moins intérêt à te divertir, malgré lui, comme il le fait déjà.

"Voilà pour toi. Dis-moi tout. ça fait longtemps que vous êtes dans le circuit ? C'est la première fois que j'y assiste, c'est génial !"

En vrai, non, c'est pas ta première fois. Mais de façon illégale, oui. Et c'est clairement meilleur. D'une certaine façon, quand c'est illégal, transgressif, c'est presque toujours meilleur. Une baise banale peut devenir grandiose lorsqu'elle est adultérine. La drogue aurait beaucoup moins de goût à la légalisation. Tu casserais beaucoup moins de délinquants si tu avais le droit de le faire, ironiquement.

Allez, qu'il donne des informations. Tu es curieux de savoir ce qu'il en est. ça pourrait peut-être te faire une raison de sortir plus souvent, pour t'égayer tes soirées. Le cadre est pas génial, mais le spectacle est bon. Le personnel, pas si désagréable. Le petit, marrant. Et puis, ces molosses.
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Billie Ford
Billie Ford
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Billie Ford
Ven 7 Juin - 14:34
« C'est quoi sa race à celui-là ? Il m'a l'air pas mal pour se battre. » Bravo le vieux, t’es observateur, n’est-ce pas. Qu’est ce qui t’as mis la puce la l’oreille ? Le poil rougi, la hargne de ses aboiements, son corps entier qui trépigne ? Tout ça en même temps ? En effet, c’est un bon combattant. Mais faut pas être un pronostiqueur diplômé pour le deviner. « C’est un pit. » finit-il par lui dire. C’était pas un secret, de toute façon, les meilleurs à ce sport sont généralement ces chiens là.

Le vieux plia et rajouta deux billets au butin, qu’il lui donna directement dans la main - ce qui voulait probablement dire qu’il ne monterait pas plus haut. Dès qu’i pu récupérer sa main, Billie compta rapidement la somme qui venait de lui être offerte. Correct, pensa-t-il. Largement assez si c’était juste pour lui donner des tuyaux bateaux sur le type de chien sur lequel parier. « Voilà pour toi. Dis-moi tout. ça fait longtemps que vous êtes dans le circuit ? C'est la première fois que j'y assiste, c'est génial ! » Il plia les billets et sorti son paquet de clopes de la poche arrière de son pantalon. Il y récupéra une cigarette qu’il alluma une fois qu’elle fût calée entre ses lèvres, et enfourna les billets dans le paquet qu’il rangea ensuite.

Son regard se reporta sur son interlocuteur. En quoi ça l’intéressait de savoir depuis quand ils étaient dans le circuit ? C’est clairement pas une question qu’on lui pose habituellement. Les gens s’en balancent en général. S’ils viennent ici, c’est parce qu’un ami d’un ami leur à parlé de l’endroit, et qu’on leur a dit que ça brassait un paquet de thunes. Certains ont même aucune idée de qui sont les organisateurs, et de ceux qui savent la plupart ne connaissent même pas leurs noms. C’est voulu, ils ont moins de chance de se faire balancer, comme ça.  

« Vous vous doutez bien que si on arrive à déplacer des foules comme ça, on est pas des petits nouveaux. » Pour illustrer son propos, il avait indiqué d’un mouvement de main l’arène, le bordel qui avait été laissé autour, les canettes éparpillée sur le sol, les types en train de compter leurs gains et ceux qui allaient se faufiler entre les portes de fer pour sortir. C’était clair qu’un paquet de monde était au courant de existence de ce type de soirées et ceux qui étaient là par hasard n’était qu’une infime minorité. « Content que ça vous ai plu, même si... »

Il coupa subitement sa phrase, aspirant une longue bouffée de goudron nicotiné. Merde pensa-t-il. Y’avait un truc bizarre. C’était la première fois que ce type venait. Il n’avait clairement pas l’air d’être là avec des potes. Alors qu’est-ce qu’il foutait là ? Comment il savait ? Un type seul, qui tombe par hasard sur le hangar un jour de jeux, ça n’arrive pas souvent, et c’était plutôt suspicieux si le garçon y réfléchissait deux secondes. « Vous avez pas l’air d’être là avec un habitué... comment vous avez eu l’info ? » Par info, il parlait du lieu et de l’heure. Alors oui, le lieu, c’était pratiquement toujours le même, à quelques exceptions près. Mais, par soucis de sécurité, ils faisaient toujours en sorte d’organiser les combats à des heures différentes, alternant régulièrement entre les jours de la semaine.

Soit ce gars avait eu un coup de chance en tombant au bon endroit au bon moment, soit Billie et ses copains risquaient d’être sacrément dans le merde.
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Daisuke Atsuji
Daisuke Atsuji
Daisuke Atsuji
∞ MESSAGES : 114
Daisuke Atsuji
Jeu 13 Juin - 23:07
Un pit hein ? Pour pitbull, tu l'imagines. Elle a l'air magnifiquement stupide cette bestiole, courte sur pattes, le corps élancé, les côtes légèrement voyantes. Un parfait petit exécutant armé d'une mâchoire suffisamment pressurisée pour broyer des os, tu l'imagines là encore.

"Il a l'air musclé le bestiau."

C'est vrai que lorsque tu as bu, tu as parfois tendance à dire la première chose qui te passe par la tête, ce qui ne contribue pas à te donner de l'éloquence. Mais il faut dire qu'il était bien musclé, avec un beau poitrail - cela s'appelle t-il seulement ainsi ? -. Tu te demandes comment le gringalet faire pour maîtriser les molosses. Quand il présenta ses mains à son visage, pour allumer sa clope - pourquoi faut-il qu'ils fument tous ? -, tu inspectas ses doigts du regard. Ont-ils l'air musclés, particulièrement abîmés, lui manque t-il des phalanges ? ça t'aiderait à comprendre comment il fait pour ne pas finir en repas.

Et quand il te regarda, tu compris quelque chose. Il était peut-être un peu bête, mais pas complètement. Ses pupilles expriment la méfiance, la même que portent les gamins tombés dans la rue très tôt. Et sa réponse, t'apporta davantage de satisfaction. Tu te contentas de souffler du nez face à sa rhétorique presque agressive. C'est mignon.

"On était combien aujourd'hui ? Une cinquantaine ? Je dir... interrompis-tu en retenant un rot qui montait dans ta gorge."

Et ça y est, le chaton sort les griffes de ses pattounes. C'est adorable. Sous l'influence de l'alcool, tu aurais presque envie de le prendre dans tes bras. Il est si ridicule, si pétri d'espérances, si inoffensif. ça y est, tu t'es pris d'affection.

"Détends-toi, Denzel Washington. J'ai des amis - c'est faux -, des mafieux - c'est vrai -, dans le district 3, ils m'ont parlé de cet endroit - sous la contrainte -. ça fait un moment que je me tâtais à venir - pour y faire une descente -. Je m'emmerdais chez moi - c'est vrai, mais pourquoi tu racontes ça ? -, alors j'ai demandé l'heure, l'adresse. Et pis... Tada ! achèves-tu en tendant tes bras autour de toi, comme un clown."

Tu en fais peut-être un peu beaucoup, mais c'est la très laxiste vérité. Et puis, tant qu'à faire, allez !

"Je compte revenir, tu sais. Alors pas de risque, je balancerai pas quoique ce soit aux flics. conclues-tu sur un clin d'oeil"

Pourquoi ce clin d’œil, bordel ? Il faut vraiment que tu arrêtes de boire. Et à cette pensée, ta gorge te semble insupportablement sèche. Alors tu la racles un peu, de manière à ce qu'il comprenne de lui-même.

"Tu crois que tu pourrais me ramener une de vos bières ? dis-tu en montrant du doigt les installations qu'ils ont en coulisse. Je te paierai plus pour le déplacement que pour la boisson, alors que tu ressors ton portefeuille de ta poche arrière."

Et oui, petit con, j'ai encore de l'argent sur moi penses-tu très fort alors qu'un sourire se dessine sur tes lèvres. Si il est suffisamment malin, il pourrait encore en prendre une partie. ça t'amuserait, beaucoup.
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Billie Ford
Billie Ford
Billie Ford
∞ MESSAGES : 18
Billie Ford
Mer 26 Juin - 22:29
« On était combien aujourd'hui ? Une cinquantaine ? Je dir... » Qu’est-ce qu’il entendait par là ? Ils avaient été plus que cinquante, c’était sûr. Presque sûr. A vrai dire Billie ne comptait pas le nombre de personnes qui venaient. La seule chose qu’il comptait, c’était les billets qu’ils y laissaient. C’est toujours la seule chose qui compte. « Détends-toi, Denzel Washington. J'ai des amis (...) » Ca se tenait. Un peu. Billie n’avait toujours pas de raison de lui faire confiance, surtout si ce gars avait tendance à traîner avec les mafieux. Pas les plus simples à gérer, ceux là. Billie préférait largement avoir à faire à des junkies qu’à des mafieux. Mais le type avait l’air déchiré, à agiter les bras comme ça, et à lui faire un clin d’oeil après lui avoir dit qu’il ne ramènerait pas les flics, alors peut-être qu'il ne disait que des conneries.

Y’avait anguille sous roche. Quelque part, il sentait que tout ça n’était pas très net. Il restait méfiant, comme il se devait de l’être, mais jamais plus qu’un minimum. Là où ils étaient, Billie se sentait en sécurité. Entouré de chiens prêts à bouffer intrus comme habitués et de gros bras qui surveillaient déjà l’échange de loin. « Tu crois que tu pourrais me ramener une de vos bières ? » Et quoi encore ? Sans dec’, il se croit au bar ou bien ? « Je te paierai plus pour le déplacement que pour la boisson » Ah. De l’argent. Encore un peu. Billie l’avait observé ressortir son porte feuille, se demandant combien de billets il restait là dedans.

Non, il ne devait pas céder à l’envie de se faire quelques thunes de plus. Et pourtant, c’était si tentant. Il regarda autour de lui, sachant que s’il se faisait chopper par son père ça pouvait dégénérer mais, apparemment, il n’était pas dans le coin. « J’arrive. » Et il s’éloigna, sans aller trop loin pourtant. Il y avait une cagette de bières posée près des cages, et par un coup de chance, elle n’avait pas encore été vidée. Clairement la canette n’allait pas être fraîche, mais il se doutait que le type n’allait même pas forcément s’en rendre compte. De toute façon, fraîche ou non, la pisse ça reste dégueulasse.

Il ne lui fallut pas plus d’une minute pour retourner près de son interlocuteur. Il lui tendit la bière, mais sa ravisa rapidement, désignant d’un geste de tête le porte feuille. « Ca d’abord. » Au cas où il aurait voulu l’arnaquer.

Autour d’eux, les derniers retardataires commençaient à partir, et les organisateurs s’agitaient pour tout remballer. Bientôt l’heure de pioncer. Des cages étaient en train de s’ouvrir de chaque côté pour permettre aux propriétaires des récupérer leurs bêtes, et l’un des gars avait lancé un regard noir au type, se demandant probablement ce qu’il voulait à Billie. Parce que clairement, là, il l’empêchait de faire son taf. Alors, après un soupir, Billie ajouta « Après ça vous devriez partir, on a encore à faire et vous risquez de vous faire sortir par les gars de l’entrée. » Et les gars de l’entrée, c’était pas des gentils. Il n’aimaient ni les retardataires, ni les gens bourrés. Alors un cocktail des deux, simple d’imaginer qu’ils n’aimaient pas ça non plus.
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