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Charney
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Au commencement était l'action. - Ft Yunie !
Kira I. Koshar
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Kira I. Koshar
Sam 8 Juin - 22:18

Au commencement était l'action.
ft Hyun-ah KWON


T’es en avance ! Bordel, t’es en avance et ça, t’es tellement contente que tu sors ton portable et que tu fais un selfie devant un magasin qui n’a aucun rapport. Tu rajoutes un p’tit mot sur ce jour à marquer d’une pierre blanche et tu l’ajoutes à ta story instagrame. Tu t’en doutes que tout le monde s’en fiche, mais toi ça te fera un historique sympa, un jour.

Tu reprends les cent pas en regardant ta montre. 15h55. Il est donc 15h50 si on retire les 5 minutes d’avance que tu as ajoutée dessus pour tenter de prévenir tes retards (c’était un total échec, d’ailleurs). Ce n’était pas prévu que tu aies de l’avance et maintenant tu ne sais plus quoi faire. Faut dire que t’as tellement bien loupé ton rendez-vous chez le coiffeur, que la nana t’a juste demandé de revenir une autre fois.

Et t’es en train de jouer à sauter par-dessus les poteaux qui indiquent le passage piéton quand il y a du mouvement dans le hall. Aussi sec, tu descends de ton perchoir pour aller te cacher contre le mur, plus loin. Sauf que c’est un gros bonhomme qui sort de là et ça t’arrache un soupire puissant. Tu te remets en route vers les poteaux, même si ça t’amuse déjà plus trop quand tu distingues la silhouette derrière lui. Une femme qui a le même visage que dans tes souvenirs. Et tu n’as pas le temps de te cacher, alors tu fais juste un mouvement des bras, idiot, planté dans le sol. Bras tendus, tu bouges les mains en lâchant :

« Suuuuurpriiiise ! »

Bon, ce n’est pas aussi cool que tu l’imaginais en venant, mais t’es quand même contente de ton petit effet. Tu lui lances un grand sourire, solaire et rayonnant, et tu cours vers elle. C’est marrant, parce que beaucoup de femmes se plaignent des talons pour marcher, toi t’es perchée sur tes 15cm et tu cours comme si tu étais en baskets. Et quand t’arrives devant ton aînée, t’es à peine plus grande qu’elle. Faut dire que tu n’as jamais été grande, sans talons.

« Yuniiiie ! J’étais même pas sûre que j’étais au bon endroit, mais comme d’habitude tu es pile à l’heure. J’espère que t’as rien de prévu, je ne voulais pas te prévenir pour te faire la surprise ! »

Et sans réfléchir, sans te dire qu’il y a peut être des collègues pas loin, tu le plaques un baiser sur la joue sans perdre ton immense sourire.
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Hyun-ah Kwon
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Hyun-ah Kwon
Lun 10 Juin - 20:07
En s'avançant dans le hall, son regard brièvement captivé par son reflet dans l'immense miroir s'y trouvant (c'était chaque fois pareil) elle ne s'était jamais imaginée voir son passé la rattraper si aisément. La résurgence de souvenirs avait quelque chose de parfois inconfortable, juste de quoi la laisser désemparée. L'inconfort, cependant, ne serait pas aujourd'hui un des protagonistes, pas tout de suite, du moins.

Pestant silencieusement contre l'homme prenant bien trop de temps pour pousser la porte d'entrée et surement pas suffisamment poli pour la laisser passer, elle n'avait de prime abord par réagit en posant les yeux sur la jeune femme qui s'agitait, à quelques mètres de là. Fronçant les sourcils et relevant ses lunettes de soleil du bout des doigts, il fallut que la demoiselle en question se rapproche pour qu'elle réalise qu'elle s'adressait bel et bien à elle. Et qu'elle était loin d'être au bout de ses peines.

Kira.

Elle avait reconnu sa voix bien avant les traits de son visage ou son attitude — bien que cette dernière n'avait pas changé. Et en la voyant s'approcher, toujours elle-même immobile, la coréenne ne savait comment réagir. Elles avaient perdu contact il y a ce qui semblait être une décennie maintenant, et elle ignorait comment elle avait pu réussir à la retrouver. Oh, la revoir n'était de loin pas quelque chose de négatif, mais elle ne pouvait s'empêcher de soudainement nourrir une pointe de méfiance, qu'elle chassa avec un soupir. Le même qui fila alors qu'elle sentit ses lèvres s'écraser sur sa joue.

Elle était telle qu'elle se la rappelait, envahissante et bruyante, avec un net mépris pour l'espace personnel d'autrui — somme toute attachante. Secouant doucement la tête, elle l'observa encore quelques instants, avant de, finalement, prendre la parole. « Tu sais que je n'aime pas les surprises. » Ca sonnait comme un reproche, mais le ton n'y était pas, sans parler du sourire qui soudainement habillait ses lèvres. Des deux, elle avait l'impression d'avoir le plus changé, bien plus adulte que par le passé dans sa robe drapée de satin bleu roi enveloppant ses courbes et dissimulant encore les restes d'une punition méritée. Qu'elle la dépasse, même de peu, la fit sourire un peu plus, tandis qu'une foule de souvenirs lui revenaient en mémoire.

Il y avait quelque chose d'étrangement affectueux dans la façon dont elle la regardait, le bout de ses doigts venant effleurer le côté de son épaule. Elle était toujours en vie, ça aussi c'était inattendu — il suffisait de remettre en contexte leur rencontre pour comprendre ladite surprise. « Qu'est-ce que tu fais ici, à Charney? » C'était le dernier coin où elle s'attendait la revoir. Hyun-ah aurait voulu la questionner sur ce qui lui avait permis de la retrouver, mais préférait attendre, ne désirant pas paraître suspicieuse. Pas alors qu'elle était sincèrement ravie de la revoir. C'était suffisamment rare pour qu'elle ne veuille gâcher l'instant.

D'un mouvement de la tête, elle l'invite à faire quelques pas, quittant pour de bon l'entrée de la clinique. La vérité, c'était qu'elle craignant d'avoir perdu la main, ne sachant si elle devait réadopter son rôle de grande sœur improvisée, ce genre de rôles-là qu'on ne prévoyait jamais mais qui nous tombaient dessus sans prévenir. « Tu ressembles presque à une personne responsable, maintenant. » Elle souriait toujours, cherchant ses mots tout en jonglant avec ses émotions désordonnées. « Si tu me demandes ça, c'est que tu as quelque chose de prévu, hm? » Sa propre vie civile n'avait rien de très stimulante, après tout. Et n'importe quel changement dans son quotidien était le bienvenu.
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Kira I. Koshar
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Kira I. Koshar
Mer 12 Juin - 12:56
Tu as un sourire immense. C’est toujours pareil avec toi, t’es un morceau de soleil qu’on a implanté dans le corps d’une femme. Dès que tu vois quelque chose qui te plait, qui te fait vibrer, tu ne sais plus t’en débarrasser. De ton sourire, hein. Et à vrai dire, t’as jamais spécialement cherché à travestir ce comportement. Déjà parce que tu ne travestis aucun de tes traits de personnalités (McDo a tout compris à ta vie), mais surtout parce que ce sourire qui éclaire ta face, c’est celui de la joie. Et on ne devrait jamais mentir sur la joie.

Hyun-ah est là. Tu ne l’as pas vue depuis un moment, mais t’es toujours aussi soufflée devant sa stature. C’est de loin l’une des plus belles femmes que tu as fréquentées, parce qu’elle a ce charme des Asiatiques, de leur droiture et de leur mystère, et le corps d’une égérie grecque. Et là, enveloppée dans son vêtement d’un bleu profond, tu as encore plus d’étoiles dans les yeux. Si un jour tu devais devenir une femme, une vraie, ce serait à elle que tu voudrais ressembler.

Pour l’instant, pourtant, tu ressembles plus à un mix étrange entre une jeune femme, une femme et une adulte. Il faut dire qu’à part les talons vertigineux, t’as enfilé un jean moulant et foncé, et une tunique vaporeuse et légère autour de ton buste. Décolleté juste ce qu’il faut, mais surtout où t’es à l’aise comme jamais. T’as un vieux bombers de cuir élimé par-dessus. Et tes impensables cheveux mi-longs noir mèchés d’un panel impressionnant de violets. T’es perdue entre tous les âges et t’adores ça.

« Dis pas çaaa ! Tu fais une moue pseudo boudeuse quand elle te dit qu’elle n’aime pas les surprises. Tout le monde aime les surprises, c’est juste que tu ne le sais pas encore. »

Tu te doutes bien dans le fond que Hyun-ah n’aime vraiment pas les surprises, comme à peu près tous les Japonais que t’as rencontrés, mais tu t’en fiches. Toi, t’as juste envie de lui prouver que la vie est belle et qu’une surprise peut faire sourire. T’es comme un prophète, tu viens prêcher pour ta cause et ta joie de vivre où tu passes.

Sur un mouvement de tête de ton amie (parce qu’à t’es yeux, c’est ce qu’elle est) tu te remets en route. Sauf que Kira ne marche pas comme tout le monde, voyons ! Tu attrapes son bras et l’attires contre toi. Et accrochée avec tes deux mains au tissu soyeux de sa tenue, comme si t’étais une nana accrochée à son homme, tu te décides enfin à expliquer :

« J’ai été mutée ici. Je devais aller à la cité des anges, à la base, mais mon collègue qui était affecté à Charney a lâché l’affaire et a menacé de rendre son tablier. C’est un super psy’, et je comprends que sa femme préférait le soleil de LA, donc j’ai proposé à mes managers d’intervertir nos affectations. T’as un moment de silence, en revoyant l'événement. Tout le monde était sur le choc, j’te jure ces Américains. À croire qu’ils ne connaissent pas bien l’altruisme. »

Tu ne te dis pas que tu parles trop ni que t’as fait le choix le plus étrange de ta petite vie. Nan, t’es simplement en train de repenser à la femme de ton collègue qui est venue te serrer entre ses bras pour te remercier. Elle sentait la rose et l’encens… ça t’a sacrément plu.

« Enfin, tout ça pour dire que tu m’avais mentionné cette ville lors de tes derniers messages et que je n’ai pas eu besoin de chercher longtemps pour trouver ta clinique. Tu fais dans l’esthétique maintenant ? Tu relèves les yeux vers elle, pour voir son visage face à cette question, avant de rajouter. En tout cas, Yunie, tu me déçois ! Moi qui pensais qu’on resterait en contact, je suis obligée de venir prendre un boulot ici pour te revoir ! »

Et en éludant parfaitement la question sur votre destination, tu l’as tire subitement vers la bouche de métro la plus proche. Vous n’allez quand même pas prendre un taxi pour deux arrêts en métro, non ?
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Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
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Hyun-ah Kwon
Lun 17 Juin - 3:52
Quelques minutes en sa compagnie suffisait à arriver à cette conclusion : elle était toujours l'égale d'elle-même. Et si forcer les gens à changer ne faisait pas partie de ses prérogatives (en dépit de son amour du contrôle) elle devait admettre qu'une part d'elle avait espéré, peut-être, la voir s'assagir un peu. Mais non. Kira était toujours elle-même, vive et envahissante, à sa façon. Un personnage haut-en-couleur qu'il était somme toute difficile d'ignorer ou de ne pas remarquer, et c'était peut-être déjà ce qui avait attiré son attention à l'époque. Ca et une tendance non-assumée de se prendre d'affection pour les jeunes femmes s'attirant trop facilement des ennuis.

Et face à autant de vivacité, Hyun-ah devait honteusement s'admettre désemparée.

C'était peut-être l'âge qui pesait sur ses épaules de la sorte, ou simplement les années l'ayant changée, mais elle ne pouvait chasser l'impression de ne pas être la personne adéquate pour recevoir ce genre d'attention ; elle s'était habituée à des fréquentations bien différentes, plus posées. Et se sentir aussi inadéquate était quelque chose qui lui déplaisait au plus haut point, une insulte, même. Car la vérité, c'était que tout à coup, elle se sentait entraînée au delà de sa zone de confort, et ça, ça n'était pas dans ses plans. Ni aujourd'hui, ni demain.

Elle faisait son possible pourtant, tiraillée entre un réel plaisir de la revoir là, à ses côtés, et l'impression qu'elle était un fantôme du passé qui aurait du le rester. Un élément de plus venant faire vaciller la balancer, une variable imprévue.

Ce fut ainsi bien malgré elle qu'elle se tendit en la sentant agripper son bras, se retenant de justesse de s'écarter d'elle ; si le contact physique lui-même n'était pas au cœur du problème (bien qu'elle préférait l'initier), qu'il soit aussi soudain et imprévu l'avait pris de court, réveillant des réflexes peut-être un peu trop brutaux. Il lui fallut alors quelques instants pour se détendre, prêtant une oreille aussi attentive que possible à la jeune femme. Ah. Elle n'avait définitivement pas changé. « Tes collègues ne te méritent vraiment pas. » Son ton s'était fait pensif alors qu'elle laissait un autre soupir filer, secouant doucement la tête.

Elle non plus ne méritait pas sa compagnie.

Oh, la coréenne était bien loin de se voiler la face. En tout point, elle était une criminelle, de la pire espèce. Pas de désillusion, pas de déni à ce sujet ; elle savait de quoi elle était capable, et les crimes commis sans hésitation ne se retrouvaient pas maquillés en acte de nécessité ni de justice pervertie. Elle avait choisi cette vie, s'y était offerte il y a des années à présent, et n'imaginait pas vouloir faire marche arrière. Nullement victime, définitivement volontaire et en paix avec les conséquences de ses actes, la culpabilité ne se faisait pas épée de Damocles pour elle, tout juste un fait de la vie.
Et Kira, dans tous ça? Une fois, déjà, elle l'avait tirée d'un mauvais pas qui aurait pu drastiquement changer son futur. Un acte d'altruisme étrange, inattendu, et auquel elle refusait de donner une vraie signification, encore aujourd'hui. C'était ainsi, et pas autrement, et elle ne laisserait personne la questionner.

« Toujours ainsi incorrigible, hein? » Elle faisait bien de ne pas se perdre trop longtemps dans l'introspection, préférant plutôt reprendre les rênes son allure impassible, un sourire un peu absent flottant sur ses lèvres. « J'avais besoin d'un changement de paysage. » C'était faux, et le prétendre lui laissait un arrière-goût amer. Tout avait un prix dans la vie, et celui de la loyauté n'était pas des moindres. Quant à son pseudo reproche, la chirurgienne laissa filer un petit rire railleur, baissant les yeux vers elle. « Tu sais comment sont les adultes : toujours trop occupés, au point de finir par perdre de vue le plus important. » Une vérité mêlée à une boutade, rien de bien méchant mais pointant malgré tout qu'elle n'avait pas toujours l'air très adulte, qu'importe ce que cela pouvait vouloir dire.

Oh, elle la voyait venir de loin, la petite maligne. « Kira. » Au sommet des escaliers, elle s'était stoppée dans sa marche, un air faussement exaspéré accroché à ses traits. « Si j'ai une voiture, c'est pour justement éviter de mettre les pieds ici. » La grimace, elle, n'était pas feinte. Prendre le métro? Jamais, même si on la payait. Et ça n'était pas juste le manque d'hygiène de la population qui lui fit faire un pas en arrière, puis deux. C'était un tout difficile à décrire, un environnement non-contrôlé qu'elle refusait de contrôler. Et puis franchement, dans cette tenue? Non merci.

S'échappant de sa prise, elle désigna le parking surveillé situé de l'autre côté de la rue. Elle souriait toujours, dissimulant son trouble et toutes les autres choses qui s'agitaient à fleur de peau. Il valait probablement mieux qu'elle se concentre sur le fait de rattraper le temps perdu, retrouver un semblant, au moins, de naturel avec elle. Ca n'était pas comme le vélo, visiblement, et ne revenait pas si simplement. « Honnêtement, je préférerais même marcher plutôt que de prendre le métro. » Elle n'allait tout de même pas la supplier, franchement.

Et cette légèreté qu'elle lui inspirait n'était peut-être pas si mal, finalement.
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Kira I. Koshar
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Kira I. Koshar
Mar 18 Juin - 10:29
T’es heureuse et de toute façon il t’en faut peux pour être heureuse. Être avec une amie d’enfance… bon, d’adolescence plutôt, voir de jeunes adultes, c’est typiquement le genre de petites choses qui te font toujours de l’effet. Et dans ces moments-là, tu ne souhaites qu’une chose : transmettre ce bonheur aux autres pour les remercier d’être là. Et c’est exactement ce que tu essaies de faire en la prenant par le bras ou en lui envoyant un de tes sourires jusqu’aux oreilles. Même si tu sais bien, au fond de toi, que c’est pas des gestes qu’elle apprécie plus que ça.

« Pourquoi ne me mériteraient-ils pas ? Tu crois que je risque de leur faire peur avec mon entrain ? »

C’est sérieux en plus, comme question. T’es quelqu’un de sociable, t’as largement plus envie d’avoir des liens avec tout le monde que de rester seule dans ton coin. Quand tu commets un faux-pas ça te mine souvent beaucoup trop et tu fais tout pour te rattraper… enfin… il faut que tu te rendes compte que tu fais un faux-pas, aussi.

C’est pourtant aux réponses de Hyun-ah, de sa Yunie, que tu finis par comprendre que quelque chose cloche. C’est comme si elle avait perdu quelque chose… sa flamme ? Tu profites qu’elle a pilé net devant la bouche de métro, ignorant sa proposition pour prendre sa voiture, et tu la tires doucement par la main pour la forcer à te faire face, tout doucement. Ton regard se fait plus sérieux, plus inquiet, et d’une main douce, tu viens effleurer sa joue poudrée du bout des doigts.

« Tu n’as pas l’air heureuse, et je n’aime pas voir ça. Si pour toi être adulte c’est avoir cet éclat triste dans le regard, alors je ne veux pas que tu sois adulte. Et puis, tu ne réfléchis pas et la serres brièvement dans tes bras. Tu ne vas pas lui imposer un gros câlin tout doux comme tu peux les faire. Je suis là pour te changer les idées, d’accord ? »

C’est un peu comme une promesse dans ta bouche. Tu veux vraiment pouvoir apporter un peu de chaleur et de joie dans sa vie qui a l’air morne ou difficile. Déjà à l’époque, ça n’avait pas l’air toujours d’être rose pour elle. Mais aujourd’hui, c’est autre chose que tu sens dans sa rigidité, sa distance… et ça t’inquiète sincèrement.

« J’aurai essayé, au moins. Tu lui lances avec un petit sourire complice, en jetant un oeil au métro. Allons-y en voiture, mais un jour tu viendras avec moi dans les transports en commun… même si je dois te faire boire pour ça ! »

Tu ris, d’un son léger et heureux. T’as pas besoin de te retenir ou de te forcer, t’es juste naturellement comme ça. À la place, tu trottes pour revenir vers elle alors qu’elle se met en route vers son fameux parking. Tes yeux vont et viennent sur les voitures, te demandant quel type d’exubérance elle a pu faire preuve pour son moyen de transport. Si fréquenter Hyun-ah t’a appris quelque chose, c’est bien qu’on ne s’attend jamais à son standing. Jamais autant.

« T’es pas possible quand même. Pourquoi le métro te fait si peur ? Au point de préférer abîmer tes jolis pieds plutôt que d’y aller. Tu as un sourire amusé sur les lèvres. Par contre, je ne savais pas où j’allais t’emmener, j’ai juste vu une rue avec plein de petits restaurants à quelques stations d’ici… Tu sauras y aller sans aucune indication ? »

Ah bah ça, tiens, t’y avais pas pensé, sacrée Kira va. Vous vous arrêtez devant ce qui semble être et tu lèves un sourcil avec intérêt avant de lui expliquer :

« Je te préviens, je veux savoir touuut ce que tu ne m’as pas dit depuis que tu as oublié nos lettres, hein ! »
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Hyun-ah Kwon
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Hyun-ah Kwon
Ven 28 Juin - 3:37
Elle était adorable, Kira. Comme un petit chiot plein d'énergie, s'émerveillant de la moindre chose entrant dans son champ de vision. C'était peut-être ça qui, il y a des années maintenant, lui avait donné envie de la protéger. Et peut-être bien de s'en approcher, juste l'effleurer du bout des doigts tout en gardant une distance de sécurité. De quoi ne pas risquer de ternir ce sourire-là.

Un rire étouffé lui échappa. « Quelque chose comme ça. » Ils ne méritaient pas sa générosité ni sa présence. Après tout, les gens étaient par nature des profiteurs, charognes toujours en quête de plus sans jamais rien donner en retour. Elle le savait — était ainsi. Et si elle devait admettre un certain cynisme, ses expériences tendaient à lui donner raison. C'était pour ainsi dire un miracle qu'elle semble encore en une pièce aujourd'hui. Du moins, c'était ce que son attitude semblait laisser entendre ; si Hyun-ah n'avait usuellement que peu de mal à lire ses interlocuteurs, la jeune femme à ses côtés était un cas très particulier. Il y avait tant d'agitation, tant de joie de vivre qu'elle peinait parfois à savoir où s'arrêtait la sincérité et ou commençait la performance. Ne faisait-elle vraiment jamais semblant?

Réprimer le mouvement de recul qu'elle eut en voyant sa main approcher de son visage demanda tous les efforts du monde, et elle ne put s'empêcher, un instant, de retenir son souffle, son corps tendu.

Ah.

Elle était trop gentil, et la situation avait quelque chose de tristement comique. Si elles se trouvaient dans une télé-série clichée à souhait, elle lui dirait que tout était plus compliqué que ça, qu'elle ne pouvait pas comprendre. Quelque part, c'était d'ailleurs vrai : la demoiselle lui faisait face n'avait pas la moindre idée de qui elle était réellement, n'avait qu'à peine entrevu le milieu dans lequel elle avait pu grandir. Alors, elle était bien touchante, et quelque part, la coréenne était réellement attendrie de la voir si soucieuse. Simplement, elle n'était pas celle dont il fallait s'inquiéter.
Ce fut probablement la raison qui la poussa à accepter l'étreinte, quoi que brève, sa propre main venant se poser sur son dos l'espace de quelques instants. « Tu t'en fais beaucoup trop. » Et elle savait très bien, n'est-ce pas? « Être adulte n'a rien à voir là-dedans. Je suis juste fatiguée. » Quant à la nature de la fatigue, elle ne le dirait pas : c'était quelque chose qui prenait au cœur et au corps, quelque chose qui imprégnait ses journées, s'infiltrait jusqu'à la moelle et l'affectait bien plus qu'elle ne l'admettrait jamais. « Promis— » Et elle souriait, du mieux possible « — Je vais très bien. » Et lui mentir, il semblerait, n'était pas plaisant.

« Tu ne devrais pas faire de promesses que tu ne peux pas tenir, tu sais. » Il y avait un semblant de provocation complice dans le ton de sa voix, ce dernier se retrouvant dans les courbes de son sourire. Les transports en commun, ça n'était pas pour elle, jamais. Et en toute honnêteté, qu'on la force à faire quelque chose qu'elle a clairement exprimé ne pas vouloir avait pour don d'user sa patience — pas qu'elle ne comptait en dire quoi que ce soit.

Sans un mot de plus, elle avait rejoint le parking. Aujourd'hui, ça n'était à vrai dire pas sa voiture personnelle, cette dernière en révision ; à la place, un véhicule prêté, discret mais à l'intérieur luxueux. Parfaitement dans ses goûts, le confort de sa propre possession et son attachement en moins. La porte fut déverrouillée à distance, son regard se perdant sur la rangée quasi uniforme de voitures hors de prix. Ce fut, sans surprise, la voix de Kira qui la tira hors de son errance, son regard papillonnant avant de se reposer sur elle. « Les gens. » La portière fut ouverte, et elle déposa son sac à main sur le siège arrière ; l'habitacle sentait encore le neuf, et l'usure inexistante des sièges le confirmait. « L'Américain lambda n'a qu'une notion très floue de l'hygiène et de la bienséance. » Ca n'était qu'une partie de la vérité, évidemment. « Vois ça comme une déformation professionnelle. » Et sur ces mots, elle prit place derrière le volant, attendant qu'elle la rejoigne.

Était-elle trop sérieuse, pas assez naturelle? Elle n'en savait trop rien, à vrai dire, et quand elle sentit la présence de sa compagne sur le siège passager, elle releva le nez de l'écran de son portable, avec une grimace. « Les restaurants les plus proches de sont vraiment pas les meilleures. Si ton estomac peut survivre une vingtaine de minutes, je connais un restaurant coréen qui ferait l'affaire. » Quitte à choisir, autant viser quelque chose qu'elle saurait ne pas être décevant — sans parler des extras réservés à ceux capables d'aligner plus de deux mots en coréen.

Les transmissions automatiques étaient d'un ennui terrible, une réflexion qui revient à la surface tandis qu'elle démarrait. « Dans ce cas, il va falloir que tu me rafraîchisse la mémoire. » Un regard se glissa en sa direction, alors qu'elle réglait la musique de la radio pour qu'elle ne soit plus qu'un bruit de fond. « Ma mémoire n'est plus ce qu'elle était. L'âge, tout ça. » Et un ricanement fila, accentuant le ridicule de ses propos. Cependant, elle devait avoué avoir perdu le fil de leur correspondance, incertaine de ce qui avait été dit ou non. « Et si tu commençais par toi, hm? » Oh, elle le savait très bien : une fois lancée, on ne l'arrêterait plus. Parfaitement de quoi lui laisser le temps de réfléchir à ce qu'elle pourrait dire.

À moins évidemment qu'elle ne la voit venir, ce qui n'était à vrai dire pas improbable.

Si ça arrivait, elle aurait essayé, eh.
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Kira I. Koshar
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Kira I. Koshar
Ven 5 Juil - 14:12
Tu n’étais pas complètement idiote. De toute façon, tu n’aurais jamais pu avoir le métier que tu avais, ou suivre toutes ces années de médecine et de mots savants, si tu n’avais pas été dotée d’un minimum de sagesse. Pourtant et malgré tout, tu continuais d’afficher ce sourire heureux, les yeux accrochés à cette jeune femme qui te fuyait presque aussi systématiquement qu’elle te rendait ton attention. Hyun-ah avait toujours eu cette demi-mesure avait toi qui te tirait bien plus d’amusement que de gêne. Si elle ne pouvait être à 100% avec toi, tu serais plus vraie encore pour elle et toi à la fois.

Tu te retrouves pourtant à plisser les yeux en te collant presque à son visage alors qu’elle prononce l’une des phrases que tu aimes le moins dans cette vie. Ne pas faire de promesse qu’on ne peut pas tenir hein. Toute ton existence était un pied de nez à cette phrase. Tu te débattais bien plus que quiconque pour tenir tes promesses. Quitte à faire des bêtises au passage.

« Yuniiiie. Tu lui annonces, sur un ton grave, alors que ton sérieux vieillit prématurément ton visage. Pas de ça avec moi. Tu sais aussi bien que moi que je n’abandonnerai pas. Tu connais mon entêtement, alors je te préviens que je prends cette remarque comme un appel à m’acharner encore plus pour être là pour toi. »

Puis tu t’écartes en te mettant à rire, des grelots joyeux dans le vent de ce début de soirée. À la place, te voilà à ouvrir la portière d’une voiture beaucoup trop riche pour ce que tu souhaiterais toi-même acheter ou louer sur place. Tu te glisses à la place passager en secouant la tête, ton sourire mi-amusé, mi-dépité coincé sur tes lèvres. Ta ceinture est bouclée aussi sec.

« Clairement, les Américains ne sont pas les plus propres qu’il soit, mais j’ai vu des coins avec des transports en commun bien pire que ça. C’était… une moue déforme ta bouche couleur rose. ierk. Tu devrais aller y mettre ton nez, une fois, tu serais agréable surprise. Les services de propreté sont très actifs dans le métro. »

Tu insistes dans le vent, tu le sais bien. Rien ne changera Hyun-ah sur ce point, mais tu ne peux pas t’empêcher de faire la voix de la raison avec elle. Tu voudrais pouvoir changer un peu le rythme de sa vie et lui faire découvrir une autre façade du quotidien… mais c’est une bien lourde tâche que tu t’es mise sur les épaules.

« Va pour le coréen, ça fait un bail que je n’y suis pas allée. Et te connaissant, tu as dû dénicher une petite perle, n’est-ce pas ? »

Tu cèdes un peu trop facilement, juste parce qu’après avoir tenté de lui imposer trop de choses, tu sais que la jeune femme de quelques années ton aînée pourrait tout aussi bien se rembrunir et prendre la poudre d’escampette. T’es douée de conscience et tu es psychiatre, l’un dans l’autre, ce n’est pas dur à voir venir.

Tes yeux suivent la route et les bâtiments de la ville. Charney est à l’image des grandes villes américaines, mais ça te plait quand même. Tu préfères ça au calme mort et fangeux de la ville ou tu as grandi. Au moins, ici, tu n’as pas l’impression que tu vas finir par perdre tes couleurs. Et t’es en plein concentrée sur cette réflexion quand la brune à côté de toi rouvre les lèvres. Tu te tournes d’un coup vers elle avec une expression choquée, parfaitement simulée si on omet le rire présent dans tes yeux.

« Je savais bien que tu ne te souvenais plus ! Quelle amie indigne tu fais, je n’ai plus de nouvelles pendant des siècles et tu ne te souviens même plus ce que tu m’avais raconté. Et tu te mets à rire alors que ta main se tend vers elle pour repousser une mèche de cheveux qui oscille contre sa joue. Si tu veux, je commence… »

Tu réfléchis un instant, en mordant l’intérieur de ta lèvre, les yeux perdus dans le vague. Il te faut quelques instants pour ressasser ce qu’il te manque.

« Je suis passée par l’Angleterre pendant deux ans. J’ai vu beaucoup de coins super cool, j’étais avec un copain à l’époque qui était intermittent du spectacle donc je le suivais partout en plus des études. C’était super sympa ! Ta voix est pleine d’entrain alors que tu sais que tu ne dis juste pas tout. Ensuite, je suis partie quart nord-est des USA, j’y ai fini mes études et j’ai décrochée mon diplôme et une place dans un hôpital. Ensuite, c’est la routine pour les gens comme moi. J’ai accepté chaque mutation pour voir du pays, je ne me suis jamais posée très longtemps avec quelqu’un à mes côtés et je m’amuse toujours autant. »

Et… voilà le résumé de tes dernières années. Si on omet les quelques coups de moue et mauvaises habitudes, t’es plutôt sage comme fille. Tes yeux reviennent à la jeune femme alors que vous devez approcher de votre destination.

« Et du coup, toi ? Raconte-moi, tu as des enfants maintenant ? Et dire que tu ne m’as même pas demandé d’être dame d’honneur ou témoin à ton mariage ! »
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Hyun-ah Kwon
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Hyun-ah Kwon
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Hyun-ah Kwon
Jeu 25 Juil - 20:47
En dépit de tous ses efforts, certaines habitudes et penchants étaient difficiles à garder muselés bien longtemps. Partagée entre son affection latente pour la jeune femme auprès d'elle et une rigidité imprégnant son quotidien autant que son attitude, elle peinait à ne pas grincer des dents et lui demander de se comporter un peu plus sérieusement, plus adulte. Des mots qui n'entraîneraient rien d'autre qu'une peine dont elle ne désirait pas être la cause, elle qui usuellement n'avait que faire des états d'âme d'autrui. L'affection était une lame à double tranchant, un fait qui justifiait parfaitement la parcimonie égoïste avec laquelle elle distribuait la sienne.

Entêtée, elle l'était, et c'était bien cela qui l'inquiétait ; à l'époque de leur rencontre déjà, il était quasi impossible de la détourner d'une décision, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Et quelque chose lui disait qu'elle ne s'était pas assagie en vieillissant.

Devant cette attitude somme toute enfantine, la coréenne ne put qu'afficher une moue dépitée, secouant faiblement la tête. Si elle tentait de l'entraîner à l'opposé du spectre du sérieux, elle-même ne faisait que raffermir sa position à ce même sujet. « On peut être deux à jouer à ce petit jeu-là, n'oublie pas ça. » Et une pensée en entraînant une autre, elle réalisait, peut-être, qu'à force d'évoluer dans un milieu où la crainte et le respect étaient rois, elle-même peinait à trouver l'attitude à adopter face à quelqu'un de normal. Quelqu'un qui n'avait nulle raison de la craindre, pas même une idée de qui elle était vraiment.

Mieux valait qu'elle ne l'apprenne jamais.

Et le fait était qu'elle ne pouvait se reposer sur la crainte pour obtenir de sa vis-à-vis une attitude désirée à sa convenance ; au lieu de cela, elle était emportée par le flot torrentiel de ses paroles et sa joie de vivre, s'échinant à nager à contre courant. Avant de se reprendre, encore une fois. Si elles étaient réellement vouée à reprendre contact, elle allait devoir prendre sur elle et cesser de jouer un rôle qui n'était plus taillé pour elle, sans cependant être capable de se résoudre à briser l'image qu'elle pouvait avoir d'elle. Était-ce vraiment justifiable, pour une fois qu'elle ne désirait pas protéger qu'elle-même?

Le silence dans l'habitacle du véhicule ne fut que de courte durée — elle parlait, encore et toujours. Sauf que dans le cas présent, le regard qu'elle lui jeta n'avait rien d'irrité, au contraire : on y retrouvait une pointe d'affection, un peu d'attendrissment, aussi. Quelque chose de bien peu caractéristique pour elle, ayant quasi déserté sa personne ces dernières années. Autant dire alors que sa réaction exagérément dramatique lui tira ce qui pouvait s'apparenter à un sourire amusé, son attention par la suite rapidement attirée vers ses doigts un peu trop proches de son visage. Et si elle ne bougea pas, ni même tenta d'échapper au contact, elle se tendit instinctivement. Faire des efforts était une chose, mais compromettre son propre confort pour se plier aux attentes d'autrui, c'était hors de question.

Ce qu'elle lui raconta ne la surpris que très peu, peignant un portrait d'elle très semblable à celui qu'elle en avait déjà d'elle. Incapable de rester en place longtemps, toujours trop de choses à faire, à voir. C'était à se demander comment faisait-elle pour ne pas s'égarer dans ses propres élans, et je pas finir par se perdre elle-même dans toute cette vivacité mordante qu'elle mettait dans chaque jours de son existence. Oh, elle s'était toujours dit que cela cachait quelque chose, que ce n'était rien d'autre qu'un procédé élaboré pour dissimuler un manque, fuir une réalité de déplaisante ; elle n'avait que très peu creusé cependant, mettant autant de soin à garder son intimité secrète qu'elle ne désirait s'immiscer dans celles des autres — sauf exception.

« Toujours incapable de rester en place, hein. » Le regard sagement gardé sur la route, elle lui accorda malgré tout une brève oeillade en biais, s'engageant dans une autre rue. « Tu ne comptes pas rester longtemps dans le coin non plus, j'imagine? » La question était on ne peut plus légitime après tout, surtout après ce qu'elle venait e rapidement lui exposer.

Tout aussi légitime que celle qui survint, la prenant en traître.

Les mots qui franchirent les lèvres de la jeune femme la saisir sans prévenir, ses épaules se raidissant tout autant que sa prise de raffermissait sur le cuir du volant, ce dernier crissant de façon reconnaissable. « Non. » Si ses émotions étaient pour la plupart contenues, sa conduite ne changeant nullement, le ton de sa voix s'était irrémédiablement refroidit, lui offrant une réponse brève et sans équivoque. « Il n'y a pas eu de mariage. Et il n'y aura pas d'enfant. » Ni maintenant ni jamais à vrai dire, et le dire à haute-voix faisait naître en elle des remous qu'elle aurait préféré jamais avoir à expérimenter. Car autant le dire, ce peut de mots était l'extrémité d'un iceberg dont il vaudrait mieux ne jamais croiser le chemin pas plus que d'en connaître l'existence ; elle-même fermait les yeux sur cette réalité, jugeant que ça n'était pas pertinent, ni au goût du jour.

Et elles étaient arrivées. Un soupire la quitta tandis qu'elle coupait le courant, retrouvant petit-à-petit son indifférence. Devrait-elle se justifier de sa réaction, s'en excuser? Sûrement pas, c'était bien là quelque chose qu'elle ne devait à personne. « Nous sommes arrivées. » Un regard bref en sa direction alors qu'elle sortait, pensive.

Était-elle mal à l'aise, soudainement? Aux yeux de la coréenne, cela semblait impossible, à vrai dire. Peut-être allait-elle tenter de se repentir, une idée qui la fit grimacer : elle ne voulait ni compassion ni empathie, et sûrement pas de sympathie ou quelconques platitudes de cet acabit. « J'ai probablement évité la pire erreur de mon existence. » Le rire avait quelque chose comparable au cynisme alors que contre toute attente, ce fut un sourire qu'on pourrait qualifier de radieux qu'elle lui lança. « Allez, allons trouver une place avant qu'il y ait trop de monde. » Voilà, il valait mieux mettre ses émotions sous le tapis, contrebalancer le désert de ses émotions par un humour déplacé.

À l'intérieur, les places étaient pour ainsi dire limitées, et l'endroit on ne peut plus prisé. Pourtant, l'ambiance avait ce quelque chose de familial et chaleureux que la population effaçait la plupart du temps, renforcé par la familiarité avec laquelle Hyun-ah fut reçue. Quelques paroles échangées, avant qu'elles soient guidées a une place de choix, une lui étant presque réservée au vu de la régularité de ses visites.

« Au delà de ça, j'ai beaucoup moins de choses intéressantes à partager. Avant de quitter Tokyo pour venir ici, j'ai peut-être bien reçu les félicitations publiques du maire pour une opération risquée. » Une once de fausse modestie factice, reprenant la discussion comme si de rien était. « Du reste, j'ai eu envie de changement, et une opportunité de conversion s'est proposée à moi. Je suis venue ici, et voilà. Un mariage qui heureusement n'a pas eu lieu, et une vie plutôt tranquille qui me convient. » Et un beau mensonge emballé dans une couche de déni, le tout surmonté de son plus beau sourire.

Puis, ça n'était pas si terrible, non? Elle n'y pensait plus, et c'était l'important.
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