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Lost [PV Aellia]
Camille Blackwell
Camille Blackwell
Camille Blackwell
∞ MESSAGES : 17
Camille Blackwell
Ven 5 Juil - 23:43

Lost
20h00, l’heure de fin de travail.
T’es soulagée, t’en as marre de laver les salles de bains et toilettes de cet hôtel miteux, même si ça te permet de prendre illégalement une douche. Tu ne sais pas si les chefs sont au courant ou pas, mais vu le peu que t’es rémunéré – surtout au black -, ils peuvent bien t’accorder ça. Et ça te permet de détendre un peu tes muscles fatigués de se baisser et se relever pour astiquer.

Faisant attention de ne rien laisser de suspect dans la douche, tu sors rapidement de la chambre et va chercher ta paye journalière. Le gars à l’air satisfait, tu le remercies et quitte l’hôtel sans demander ton reste. Mais pour aller où ?

Comme tous les soirs, t’hésites à dépenser ta paye entre bouffe et alcool, le deuxième te paraissant plus tentant. Les deux seraient une solution, mais t’essaye d’économiser un minimum pour une futur nuit à l’hôtel, histoire d’avoir le confort d’un lit de temps à autre.

Ton ventre se met finalement à grogner, te faisant abandonner l’envie d’alcool, tu te contenteras d’une cigarette magique pour la soirée. Tes pas filent vers l’épicerie la plus proche, dans laquelle tu saisis un sandwich pré-fait au poulet, une bouteille d’eau et d’un paquet de yaourt pour dessert. Repas de luxe ce soir.

Après une dizaine de minute à déambuler dans les rues à chercher un coin où passer la nuit, tu tombes sur une espèce de squat qui semble désert. Tu découvres encore des lieux après plus d’un an à vivre dans la rue. Ça te remplit un peu de satisfaction, de te dire qu’il y a tant à explorer, et tu rentres d’un pas curieux dans l’abri, décryptant avec intérêt les nombreux tags qui colorent les murs.

Tu finis par t’installer dans un coin pas trop jonché de bout de verre, sort de ton sac à dos ton matelas et t’y installe pour commencer à manger. Le silence des lieux te rassure, t’espères être seule pour la nuit.

Evidemment, tu rêvais…

Des voix d’hommes se font entendre au loin, relevant de leur état d’ébriété avancé. T’es partagé entre rangé tes affaires rapidement et te cacher ou laisser courir, mais t’as pas le temps d’agir que deux paires d’yeux sont posés sur toi, un sourire pas du tout bienveillant aux lèvres. Le plus grand des deux, un gars plutôt balèze de ce que tu peux voir dans la pénombre, s’approche de toi alors que tu te relève, essayant de masquer ta panique.

- Qu’est ce qu’une jeune demoiselle fabrique dans notre repaire ?

Tu déglutis, faut que tu fuies, vite. Tu sais d’avance qu’ils ne te laisseront pas en paix, et qu’ils ont surement des projets pires que les gars qui en voulaient simplement à ton argent. Alors tu fais un pas de côté pour t’approcher de la sortie et t’éloigner d’eux.

- Je… c’est une méprise, je ne comptais pas rester…

Les gars ricanent et le grand te saisit alors que tu t’apprêtes à courir.

- Maintenant que tu es la, tu peux rester, mais ça ne sera pas gratuit…

Il passe une main sur ton visage, qui descend au fur et à mesure. Tu commences à crier un « A l’aide », interrompu par les lèvres de l’homme. T’es tétanisé, et ton corps refuse de bouger, t’empêchant de te défendre.

Et tu pries pour que quelqu’un vienne à ton secours…


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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
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∞ MESSAGES : 192
Aellia L. Reagan
Sam 6 Juil - 14:18
« J’EN AI MARRE ! »

Mon patron me regarde gueuler ça dans l’arrière-cour du bar où je bosse ce soir. Il a un air saoulé et j’sais que si j’avais pas flanqué une bonne tatane à l’aut’ con qui touchait l’cul des filles, ce soir, il m’aurait dégagée du bar viteuf. Sauf qu’il a pas de videur et qu’moi je fais bien ce taf-là, en plus de servir ou de préparer des cocktails.

« Allez, barre-toi, on va fermer de toute façon. Qu’il m’annonce sur un ton grinçant.
-Ma thune.
-Quoi ta thune ?
-J’veux ma thune, avant. »

Il croyait vraiment que j’allais juste oublier ma thune ? Dans quel monde il vit, c’con ? Le bonhomme grince en marmonnant des saloperies à mon sujet puis sort des billets sales de sa poche, les compte avant de m’en filer une partie. J’empoche ça avec un air ravi, alors que ça se trouve je me fais entuber une partie de ma paie, même pas vraiment légale. J’suis un peu trop con pour recompter, et j’ai qu’une envie… me barrer.

J’repasse par le vestiaire (fin le placard à balais où je laisse mon sac, hein), et je troque mes souliers fatigués contre mes Dr Martens noires. Je reste en jupe sur des jambes complètement maigrelettes et bleuies par endroit, mais j’ai eu un sursaut de conscience en emportant à débardeur de rechange. Adieu, le chemisier blanc tâché, bonjour débardeur fin et élastique qui retombe pauvrement autour de mes côtés. Woah. Même ça, ça m’va plus.

J’pars sur cette idée du pub qui m’accueille plusieurs soirs par semaine. Faut qu’j’mange un peu, parce qu’à ce rythme, je vais finir par devenir transparente tellement j’serai maigre. Pis j’ai faim ce soir en plus. Damn. C’est pour ça que je prends un raccourci par un squat où les types qui traînent finissent pourtant toujours par me faire chier et se manger un coup d’pied dans les couilles. J’préfère manger plus vite, même si ça veut dire que j’vais me faire enquiquiner.

Je suis en train d’bailler tel un éléphant après un bon repas (ouais bon, on s’en fiche de l’image, nan ?), quand j’les vois rassemblés autour de quelque chose. Quoi ? Ils ont trouvé une nouvelle drogue ? Un nouveau pote ? Une fois, ils avaient attrapé un mioche et se demandaient s’ils pouvaient le becter… bon ils étaient grave déchirés, pour leur défense. Sauf qu’y’a un début de cri à l’aide, d’une p’tite voix qui est pas celle d’un enfant et mon sang ne fait qu’un tour.

Mes jambes se retrouvent à courir d’elles-mêmes et j’découvre la silhouette d’une nana sous leurs grosses mains. PUTAIN ! Je percute celui l’embrasse et pas avec plaisir, j’vous le dis. Ça vibre jusque dans ma tête, mais ça le décolle de la gamine. J’le repousse encore en me plaçant devant elle.

« À quoi vous croyez jouer là, bande de sales cons ?! J’vous l’ai déjà dit, mais si vous touchiez à une greluche ou à un mioche, j’m’arrête pas aux coups. J’vous saigne ! »

Ma main glisse à la poche de ma jupe (ouais j’en ai cousu une, tellement j’lâche pas mon arme) et j’tire et ouvre le couteau papillon qui me suit partout, dans un grognement. Les gars, eux, se mettent à jurer en m’incendiant de partir parce qu’ils font “soit-disant” rien de mal. J’tourne la tête vers la fille.

« Tu veux qu’je parte ou je reste te sortir de ce merdier ? J’lui demande abruptement, histoire de leur fermer le clapet. »
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Camille Blackwell
Camille Blackwell
Camille Blackwell
∞ MESSAGES : 17
Camille Blackwell
Sam 6 Juil - 21:07

Lost
T’es impuissante, incapable de faire le moindre geste pour t’extirper de cette situation, alors que le gars te prive de la possibilité de crier. Ton corps ne réagit plus.
Tu voudrais t’enfuir, lui mettre un coup de pied bien senti ou n’importe quoi qui pour te sauver.
Mais t’es trop faible.
T’as jamais appris à te défendre, et ça te joue des tours encore une fois.

Ta bouche devient sèche, la sueur perle ton front et les larmes te monte aux yeux. Mais tu ne bouges pas.
Fichu instinct de survie inexistant.
Alors tu fermes ton esprit, te détache de ton corps pour ne rien ressentir.
Comme si c’était possible.

Tu ne percutes pas tout de suite, quand tu sens le gars s’écarter de toi, quand une chevelure rousse apparaît. T’as du mal à saisir que c’est la fin de ton calvaire, résigné que t’étais déjà, alors que la demoiselle met de la distance entre toi et tes agresseurs, les menaçants. Ses mots mettent du temps à atteindre ton cerveau, paralysé par la peur.
Si bien que tu ne comprends pas de suite la question qu’elle t’adresse, qui t’extirpe quand même de tes songes. Tu la fixe, lance un regard vers les mecs aux yeux mauvais. Est-ce que tu veux qu’elle te sorte de ce merdier ? Tu laisses tomber ta fierté – déjà pas spécialement immense en temps normal.
Et tes gestes parlent pour tout, alors que tu lui saisis sa main en guise d’appel au secours et que tes larmes coulent de plus belle, incapable de prononcer le moindre mot.
T’espères que ça sera suffisamment révélateur de ton besoin d’aide.
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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
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∞ MESSAGES : 192
Aellia L. Reagan
Dim 7 Juil - 14:09
Elle m’attrape la main, et pour moi, c’est l’appel à l’aise que j’attendais de sa part. Cette fille me préfère moi, à moitié morte et définitivement flippante, à ces types qui pourraient lui offrir une semi-protection contre… eh bien… contre un peu de chaleur humaine j’imagine. Ouais, manière élégante de dire qu’ils la veulent, elle et ses petites fesses.

« Reste derrière moi. J’lui grogne, en serrant fort ses doigts entre les miens avant de récupérer brutalement ma main. Alors, bande de cons, vous en dîtes quoi ? J’vous perce ou vous partez faire un tour un moment ? »

Ça grogne en face de moi, et j’sais à leur regard qu’ils ne vont pas juste bêtement abandonner. Ces types ont plus de la moitié d’leur cerveau cramé par les drogues, et le reste par les bagarres de rues. Ce sont des animaux, ils ne s’arrêteront jamais à ça, je le sais… Et c’est pour ça que c’est moi qui bondis la première.

Après avoir vérifié que la petite est toujours dans mon dos, j’me jette sur celui qui mérite le plus mes foudres. L’autre connard qui était prêt à la forcer pour tout avoir. Ma lame brille dans la lueur des lampadaires grésillant. Mon poing s’écrase dans sa gorge, et je me glisse dans son dos. Une estafilade sur sa joue s’ouvre et je le bloque entre moi et la lame.

« J’commence par quoi ? J’te refais chaque ride d’ton putain de visage de mollusque ? Ou j’t’offre un oeil de verre ? À moins qu’j’m’attaque à plus bas ? »

Ma voix est acide, folle. J’veux vraiment le faire, que son sang gicle partout. Sauf que ça suffit à le faire lâcher prise. Il se met à trembler en m’suppliant de le laisser. Ses potes reculent et un grognement sombre se répercute dans ma gorge. J’le repousse en avant, alors que la lame ouvre une blessure bien plus sanglante au bord de ses lèvres jusqu’à son oreille. Et j’lui crache dessus alors qu’il détale comme un lapin. Connard d’enfoiré d’mes deux !

« Ça va ? »

J’me retourne d’un bloc vers la nana qui est restée là, muette. Please, faites qu’elle parle, sinon j’vais encore m’énerver dans le vent… J’l’attrape pas les épaules avec la brusquerie qui me correspond et j’penche un peu mon visage émacié vers elle, mes yeux agrippant les siens.

« Ils t’ont rien fait ? Sinon j’leur cours après et j’les finis hein. »

C’est comme dire “tout va bien, je suis là maintenant” mais en langue de pute quoi. Mes mains la relâchent et je récupère ses affaires que j’essaie de remballer comme je peux. J’sais pas d’où elle tombe, mais on n’s’installe pas comme ça sur l’camp d’inconnus. Elle cherche son mal la p’tite.

« J’m’appelle Aellia au fait. Tiens, prends tes affaires, on s’casse d’ici avant qu’ils reviennent avec des potes. T’as un endroit où crécher ? Sinon on peut aller s’poser chez moi. »
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Camille Blackwell
Camille Blackwell
Camille Blackwell
∞ MESSAGES : 17
Camille Blackwell
Dim 7 Juil - 20:58

Lost
Ta secoureuse comprend ton geste d’appel à l’aide, et t’en est évidemment soulagée. Même si tu ne peux regarder la scène que comme une simple spectatrice, comme si ça ne te concernait. Et t’envie, autant que tu le respectes, le courage de la jeune fille face aux deux mecs.

Mais tu restes sans rien dire ni sans un geste alors qu’elle les menacent de leur refaire le visage ou autre, accompagné d’insultes diverses.

Et la seule pensée qui te traverse l’esprit est de fuir avec elle si les mecs commencent à l’attaquer. Ce qui n’arrive pas, les types s’enfuient queues entre les jambes. La rousse s’empresse de vérifier ton état, mais t’es incapable de prononcer autre chose qu’un « euh », l’angoisse retombant soudainement. Mélangé avec un sentiment de soulagement et de gratitude.

Manque de perdre l’équilibre comme elle te saisit, mais ça te fait un électrochoc.  Alors t’essayes d’articuler comme tu peux, ta gorge encore asséchée.

- Non…ils m’ont rien fait…

Parce qu’elle est arrivée à temps, principalement. Mais tu préfères qu’elle laisse courir. Parce que t’as pas envie d’impliquer encore plus une inconnue.
Tu essuies les quelques larmes coulant encore sur tes joues, essaye de retrouver un visage serein. Et respire un bon coup.

- Ca va…je crois. Plus de peur que de mal….euh grâce à toi…Merci.

T’es encore un peu sous le choc, la voix pas vraiment très assurée. T’aimerais refuser la proposition de la dénommée Aellia de passer la nuit chez elle, ne pas abuser de sa gentillesse. Mais la crainte de passer cette nuit dehors est trop grande pour être raisonnable.

- Je pensais dormir ici, du coup j’ai pas vraiment d’endroit où passer la nuit…

Tu t’approches pour prendre tes affaires, vacilles sous le coup des émotions, manquant de tomber à la renverse. Tu reprends une nouvelle fois ton souffle, te saisis de la bouteille d’eau que tu bois à grandes gorgées.
Le liquide te redonne des forces, enfin.

Alors tu suis les pas de la rousse, un peu plus assurée.

- Merci d’être venue à mon secours… et désolé que t’es eu besoin de le faire… euh moi c’est Camile…

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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
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∞ MESSAGES : 192
Aellia L. Reagan
Lun 8 Juil - 0:03
Je la regarde attraper ses affaires, et j’comprends qu’elle est sous le choc. Elle semble tellement ailleurs, comme quand j’me fais sauter le ciboulot à force de poudre blanche ou d’alcool, voir les deux ensemble. En tout cas, j’la quitte pas des yeux et mes sourcils se rejoignent en une ligne mécontente. Si j’recroise la route de ces empaffés, j’leur greffe les couilles à la gorge… c’est certain !

« M’remercie pas. J’les aime pas et j’ai des trucs à leur faire payer d’toute façon. Pis c’est pas honnête d’s’en prendre à quelqu’un qui peut pas s’défendre.[/color] »

“Mais oui, Aellia, parce que c’était plus honnête quand ils s’en sont pris à toi, quand j’avais 15 piges”. Je l’dis pas, mais dans l’fond, je pense quand même que c’est vrai. Je sais mieux m’défendre que cette fille par exemple, même quand j’étais plus jeune. Et même s’ils m’ont juste encore plus encrassé, je trouve ça moins grave que s’ils avaient posé plus leurs sales pattes sur elle. Drôle de logique, pour une drôle de fille.

« Nan, faut pas dormir ici. Y’a des squats un peu plus réglo dans les bâtiments derrière le Playground, avec un tag biohazard sur les portes. Les squatteurs là-bas sont des vioques, mais ils sont pas emmerdants et ils partagent même un peu. Je secoue la tête doucement, étonnée qu’elle sache pas ça. Mais pour cette nuit, viens chez moi. C’pas l’luxe, mais tu auras au moins un lit et un peu d’chaleur si le proprio m’a pas coupé l’élec. »

Parce que je paie toujours en retard, il paraît que c’est sa manière de s’en prendre à moi et de me rappeler que je ne loge pas gratuitement. Donc l’idée c’est qu’j’m’emmerde à payer l’électricité, mais c’connard me la coupe quand j’oublie d’lui verser le loyer. Quel sale type, franchement…

Je lui reprends des mains son sac dans lequel je bourre les dernières affaires qu’elle n’a pas encore rangées et pendant qu’elle boit un peu, j’le mets sur mon épaule et j’me tourne vers elle. Ma main se tend et sans lui demander la permission, mes doigts glacés viennent s’accrocher aux siens et je me remets en route. Je marche pas vite, mais mon regard ne cesse de guetter autour de nous, prête à accueillir les renforts.

« Tu vis où, Camille ? Mes yeux remontent à son visage et j’mords le bord de ma lèvre. J’veux pas t’fliquer, mais si tu t’es sauvée d’chez toi, faut qu’t’apprennes où on peut dormir dehors. Ce genre de squatte, ça pue les emmerdes. Sauf si t’es maso, là j’peux rien pour toi. »

C’est une tentative d’humour et l’sourire bizarre qui grimpe sur mon visage essaie certainement de le dire aussi. A la place, je ralentis encore un peu pour revenir à son niveau et éviter de la tirer de force et j’reste près d’elle, presque contre elle.

« Tu as besoin d’quelque chose, au moins pour ce soir ? J’ai un peu d’thunes, donc autant passer une bonne soirée avec tout c’qui faut. »

Wow. J’ai. Vraiment. Essayée. D’être. Gentille…
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Camille Blackwell
Camille Blackwell
Camille Blackwell
∞ MESSAGES : 17
Camille Blackwell
Lun 8 Juil - 12:51

Lost

Elle te prend ton sac à dos et ta main et t’es touché, un peu, par ses marques d’attentions alors que sa proximité te rassure. Et tu sais bien qu’elle à raison, que tu devrais être rodée après un an à vivre dans la rue, mais que tu continues à attirer les emmerdes à toi. T’es pas maso, t’es juste incapable d’apprendre de tes erreurs.
Tu te promets quand même de retenir les conseils d’Aellia, et de te concentrer sur le spot qu’elle t’a filé. Tu fermes les yeux un instant, éloigne ce sentiment d’impuissance qui commence à t’envahir pour ne pas que tes angoisses refassent surfaces.

-Oui il faut que j’apprennes…et je ne me suis pas enfui, je n’ai pas de chez moi.

T’as foutu un froid, t’imagines, et c’est à ton tour de te mord la lèvre. Faut que tu détendes un peu l’atmosphère sinon tu vas vraiment déprimée.

-Enfin je… j’irais voir vers le Playground. T’as l’air…de t’y connaitre ?

Comme les gars de tout à l’heure, elle avait sous-entendu avoir déjà affaire à eux. Donc tu supposes qu’elle traîne aussi souvent dans les rues à des heures nocturnes.

- Je crois que j’ai surtout besoin d’une douche...et de l’alcool. De cigarettes aussi mais j’ai ce qu’il faut..

Ces simples évocations te détende, imaginant une soirée bien plus agréable que la façon dont elle a commencé. Alors tu te permets un léger clin d’oeil plein sous entendu.
Autant ne pas être une trop désagréable compagnie, histoire de montrer à Aellia ta gratitude.
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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
∞ MESSAGES : 192
Aellia L. Reagan
Lun 8 Juil - 16:46
J’remonte la sangle sur mon épaule en même temps qu’j’resserres ma main sur la sienne. J’ai jamais été une bonne gamine, une fille bien élevée… mais j’ai jamais levé la main sur des nanas qui le méritaient pas. Ce genre de p’tite nénette, elles réveillent quelque chose en moi. L’envie de les protéger. Le besoin de me battre pour elle. Ce que j’aurais aimé être si j’avais pu.

« T’as pas d’maison ? Tu pourrais demander d’l’aide chez les assistants sociaux d’la ville. T’es jeune et dans l’besoin, logiquement ils essayeront de se bouger un peu l’cul. »

Y’a de l’amertume dans ma voix, parce que j’déteste aller supplier pour de l’aide, mais Camille est sûrement pas comme moi. Peut-être que ça lui donnera le coup d’pouce qu’il lui faut pour pouvoir reprendre une vie normale. Enfin… Normale. Me voilà à juger alors que j’ignore tout de cette fille. J’vous le dis, je débloque gravement quand il s’agit d’une minette en face de moi.

« J’m’y connais ouais. J’ai toujours eu un toit chez ma famille d’accueil, mais j’découchais plus de la moitié du temps. J’ai vite appris où j’pouvais dormir sans risque de m’faire violer ou tabasser. Pis même maint’nant que j’ai une piaule à moi, j’passe encore certaine nuit dehors pour… ma voix s’efface et je hausse les épaules, en imaginant bien que j’ai pas l’air de la plus clean de gonzesse du coin. Pour bosser, disons. »

Bosser, casser quelques os, me déchirer, c’est la même chose au final, non ? Ça veut dire que je fais des trucs qui me retiennent loin du confort relatif de mon lit. Et j’hoche la tête à sa remarque. Elle aura tout c’qui faut chez moi, alors. Je fais un crochet par un p’tit pakistanais et j’prends un kébab supplément frittes. De quoi me faire trois repas ou la faire manger chaud avec moi.

« C’par là. »

J’ai pas prononcé un mot depuis un moment quand j’lui indique un bâtiment franchement glauque. C’est gris, et on voit des zones d’humidité. Des infiltrations dans le béton. Un jour le bâtiment nous tombera sur la gueule, mais pour l’instant il reste debout et me protège pas trop mal de la nuit. On entre dans un hall où le digicode a été arraché par des connards qui sont entrés de force. J’récupère un petit sachet en kraft dans ma boite aux lettres, puis j’la guide jusqu’à ma porte. Une clé, j’déverrouille et jm’efface pour la laisser entrer.

« Bienv’nue chez moi. Tu fais ici comme chez toi, tu m’poses pas de questions si tu veux quelque chose, tu cherches et tu trouves. Y’a rien à cacher… en tout cas à une nana comme toi. Mes yeux s’accrochent à ses yeux un instant. À moins qu’tu sois flic. »

Et je la suis chez moi. Concrètement, c’est une porte qui donne dans un salon/cuisine miteux, en bois fatigué et gondolé par l’humidité. Une table, deux chaises et un merdier dessus. Des restants de bouffes, d’alcool et de clopes un peu partout. Une porte coulissante en taule sépare l’espace d’une chambre encore plus vintage. Un matelas deux places posé à même le sol, du merdier, des fringues, des papiers partout dessus. Un canapé fatigué pas si loin.

« C’pas ouf, mais ça reste mieux qu’un squat dehors. J’te mets une vodka ? »

J’suis déjà en train de sortir des verres pour l’alcool, la bouffe balancée sur la table à l’arrache.
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Camille Blackwell
Camille Blackwell
Camille Blackwell
∞ MESSAGES : 17
Camille Blackwell
Lun 8 Juil - 19:08

Lost

Tu pourrais oui, faire appel aux assistants sociaux. Mais comme tu t'es jamais plains de ta situation, t'y a jamais songé. Et t'as fini par t'habituer à vivre dans la rue, malgré les embrouilles.

Puis ça te permet d'apprendre à te débrouiller seule, même si c'est pas encore ça niveau survie. Mais t’espère réussir à t'en sortir, comme Aellia semble s'en être sorti. Même si elle est clairement plus débrouillarde et battante que toi.

T'évites de trop te comparer, que l'envie et la jalousie se manifestent dans ton regard. Te convainc avec des pensées positives que tu finiras par quitter la rue.
Tu poses pas de question à l'énumération de son boulot. Tu comprends que c'est sûrement pas un truc légal, mais tu considère que ça ne te concerne pas.

Tu ne rompt pas le silence qui s'installe, le trouvant agréable. Et tu réalises enfin que t'es complètement calmé. Tu la suis à l'intérieur du bâtiment, ça te paraît le luxe pour toi.

Tu ris légèrement aux suspicions d'Aellia.

- Si je suis flic, c'est un peu tard pour que ça t’inquiètes..

Sans demande autorisation, comme la rousse le souhaitait, tu t'affales dans le canapé, contente d'être enfin posé. Répondant d'un signe positif de la tête à la proposition de vodka, tu sors ton sachet d'herbe et de tabac.

- Si ça peut te rassurer.

Tu roules de quoi vous retourner le cerveau. Lui tends pour qu'elle l'allume si ça l’intéresse, alors que tu bois une gorgée de la vodka.

- Alors hum...t'as perdu ta famille ?

C'est délicat comme question, tu sais même pas si t'as bien fait de la poser, comme t'as jamais connu la tienne. Et t'as pas d'autre idée pour lancer la conversation.
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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
∞ MESSAGES : 192
Aellia L. Reagan
Mar 9 Juil - 15:23
Je m’arrête un court instant quand elle me pique sur ma question. Bref. Une inspiration de surprise. Et puis je me mets à rire. Je ne produis pas le joli son des filles des films, coloré et musical, oh non. Moi c’est plutôt rauque et un peu dément. Tout à mon image, on pourrait dire. Je finis de déposer mes affaires en laissant ce son s’échapper de moi, et puis je me calme.

« J’avoue qu’j’m’y prends un peu tard. T’as pas la tête d’une flic en plus. »

J’me retiens d’ajouter qu’elle aurait justement tout ce qu’il faut pour rejoindre mes rangs d’indic. Elle est mignonne, faible et on ne se douterait pas un instant qu’elle sert la police aussi bien qu’elle traîne dans les bas quartiers. Sauf que je ne le ferai jamais. Elle a pas la force pour endurer la déchéance de cette position, la peur de s’faire choper à chaque instant, la fin de sa vie, et l’attente de mourir. Parce que c’est comme ça qu’ça finira pour moi.

Plutôt que d’y penser, je sers les fameux verres de vodka. Chez moi, y’a pas de deux doigts où je ne sais qu’elle connerie. Je les remplis jusqu’en haut et j’viens donner le plus propre à Camille. Mes yeux s’agrippent à l’herbe qu’elle a avec elle et un sourire traverse mon visage.

« On va bien s’entendre, toi et moi ! »

Je continue mes aller-retour dans la pièce. J’ramène un fond d’jus d’orange et une bouteille fermée d’coca. J’en bois jamais, mais parfois, ça aide à faire passer la migraine des lend’mains d’cuite. J’dépose les bouteilles à ses pieds et j’refais un dernier passage pour récupérer ma bouche et cacher mon froncement d’sourcils quand j’entends sa question.

« Ouais. J’me laisse tomber à côté d’elle en ouvrant l’emballage plastique et en le posant entre nous deux. T’peux grailler dedans, y’en a 3 fois trop pour c’que j’graille toute seule. »

L’art de détourner la conversation. J’avale une frite et j’la fais descendre avec une longue gorgée d’alcool. La vodka, c’est franchement d’l’alcool à désinfecter, ça brûle, mais ça a une certaine douceur qui m’fait y revenir.

« Mes parents sont morts quand j’étais gosse. J’ai vécu dans une famille d’accueil jusqu’à finir mes études. Mes yeux sont fixés dans la boisson. Et toi alors ? T’fais quoi aussi jeune dans la rue ? Je tourne enfin mon regard vers elle, sur son visage. T’as quoi ? 17 ou 18 piges ? »
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Camille Blackwell
Camille Blackwell
Camille Blackwell
∞ MESSAGES : 17
Camille Blackwell
Ven 13 Sep - 0:25

Lost

Tu jettes un œil à la nourriture qu’elle vient de poser, mais t’es encore suffisamment retourné pour avoir l’appétit coupé. Au final t’es partit pour boire sans avoir vraiment mangé. Mais ça te réconfortera bien plus, même si ça te retombera dessus d’une façon où d’une autre de boire le ventre quasi vide.

Tant pis.

Tu te saisis du verre de vodka, y ajoute du jus d’orange histoire que ça ne soit pas trop dégoûtant à avaler et t’enfile une gorgée qui te fait lâcher une grimace. Ça te brule la gorge de façon déplaisante, mais t’y revient. Tu prends quand même une frite pour limiter les frais, du moins tu t’en convaincs , mais ça t’écœure plus qu’autre choses.

T’as le regard hagard, alors qu’Aellia te racontes son histoire. Elle en a visiblement bavé. Comme t’as jamais connu tes parents t’as aucune idée de se que ça fait de les perdre, et t’as jamais été suffisamment attaché à quelqu’un pour pouvoir l’imaginer.

- Hummm… mes parents m’ont placé dans un centre d’adoption, j’y ait vécu jusqu’à ce que j’ai l’age de m’occuper de moi-même, je vis dans la rue depuis.

Tu fais comme si cette vie te convenait, tu t’en persuades, refuse stupidement de penser que tu pourrais avoir mieux.

L’alcool t’enivre, déjà. T’es toujours aussi faible face à la boisson. Ça te dissuade d’allumer le joint qui traine au bord du cendrier. Tu lâches un soupir, tu rêves juste d’une douche et d’un lit alors que tu te retiens de fermer les yeux, perdus dans tes songes.
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