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honneur. (pv)
Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
∞ MESSAGES : 94
Hyun-ah Kwon
Sam 1 Juin - 2:02
Comme chaque soir ou presque, le Sphynx était plein à craquer. Une ambiance aussi électrisante qu'étouffante, suante. La boîte de nuit se faisait palais des vices dès le crépuscule, la non-légalité devenant monnaie courante sans même se soucier des répercussions. Et si l'espace principal était occupé, envahi d'âmes à la recherche d'un escapisme temporaire, une des pièces à part, réservée aux clients les plus importants et autres activités méritant une discrétion toute relative, offrait un atmosphère bien différente.

Deux hommes impassibles gardaient l'entrée, posture toute aussi impeccable que le costume griffé habillant leur silhouette. Cerbères des temps modernes, impossible à soudoyer même avec la plus juteuse des offrandes. L'intérieur, lui, était d'un solennelle contrastant presque brutalement avec l'extérieur ; la pièce affichait un mélange de traditionalisme et de modernité américaine, un mix de culture à l'image, peut-être, de la branche de yakuza ayant pris racine ici, bien loin de l'archipel nippon. Et les hommes s'y trouvant en étaient une preuve plus que palpable.

Le plus âgé, une soixantaine marquant pourtant à peine son faciès , occupait un des fauteuils de cuir sombre mis à disposition. Seki Jun'ichirō Derrière ses lunettes à la monture discrète, son regard était de ceux inspirant autant respect que crainte, une impression appuyée par sa posture calculée et digne ; si la tenue des gardes était coûteuse, son costume taillé sur-mesure l'était plus encore, complimenté par des boutons de manchette à l'image de l'emblème du clan. A sa droite, un homme plus jeune semblant partager quelques traits ainsi qu'une affection pour la couture italienne ; un visage affichant une expression bien plus dure, le froncement de sourcils patibulaire et bien peu avenant. Seki Katsuro. Le fils unique, bras droit et la fierté d'un père pourtant difficile à réellement impressionner. Une homme qui, s'il impose de par son apparence physique, se révèle être bien plus dangereux avec ses mots que ses poings. Les autres visages présents étaient sans conséquences, membres de confiance du clan présents pour assurer la sécurité du lieutenant attendant son invité.

Un invité de marque.

Un certain inspecteur, qui quelques jours plus tôt, s'était vu remettre une enveloppe scellée par l'intermédiaire de l'avocat attitré des Seki. A l'intérieur, une invitation tout ce qu'il y avait de plus formelle, les caractères tracés à la main, avec précision — de quoi garder son contenu secret sauf pour son destinataire, l'américain moyen nullement reconnu pour sa compréhension du japonais. Sans fioritures ni détours, il y était question de la nécessité prompte d'une rencontre afin d'éclaircir un événement gênant pour leurs affaires tout autant que les siennes. Une date, une heure, un lieu. Et la menace sous-jacente qu'en cas d'absence, la prochaine invitation serait bien moins plaisante. Rien de plus que sa signature, l'assurance qu'il était de bonne foi. Car pour ce genre de choses, Jun'ichirō se reposait sur sa réputation, que même un membre des forces de l'ordres ne pouvait ignorer, surtout pas lui. Un homme honorable qui, en dépit de son statut de criminel, n'est pas de ceux à tendre un piège sous le couvert d'une rencontre amicale. Un homme d'affaires certes redoutable mais n'agit jamais inutilement ni impulsivement.

Une simple rencontre de courtoisie.

L'attente était entrecoupée de paroles à mi-voix, la pièce coupée du brouhaha ambiant, ne laissant transpirer qu'un bruit de fond diffus. Son arrivée serait inévitablement remarquée, et il serait sans attendre escorté jusqu'à la porte, sous le regard placide de ceux la surveillant. Sans un mot, le sofa faisant face aux deux fauteuils alors occupés lui serait désigné, et une fois assis, un verre de saké servi — un grand cru, qualité inimitable. Une marque de bonne foi, mais aucun mot. Juste un hochement de la tête. Une invitation à s'exprimer le premier.
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Daisuke Atsuji
Daisuke Atsuji
Daisuke Atsuji
∞ MESSAGES : 114
Daisuke Atsuji
Sam 1 Juin - 16:11
Il était onze heures lorsque le téléphone sonna dans ton bureau. C'était l'accueil, un certain avocat souhaitait te rencontrer. Tu t'es demandé si une victime passée a enfin décidé de porter plainte. Puis au bout de cinq minutes, après l'avoir remercié en acceptant sa proposition, tu aurais peut-être préféré que cela soit le cas.

Ce n'est pas une invitation, mais une convocation, auquel cas on ne te rappellerait pas qu'il vaut mieux y aller. Il doit s'agir d'une affaire suffisamment gênante pour qu'elle doit se faire chez eux, en interne, mais pas assez dangereuse pour qu'ils choisissent volontairement de t'épargner. Tu ne seras pas protégé par un lieu public, mais ils ont choisi de laisser une trace - cette lettre - si tu as besoin d'appeler des renforts. Qu'est-ce qu'ils font ? Leurs intentions, leurs manières sont aussi floues que le motif de la visite.

Tu ne te vois pas refuser, ne serait-ce que pour ton impolitesse soit confondue en affront. Et on insulte pas un yakuza, comme tu ne tolérerais pas qu'on t'insulte. Qu'est-ce qui leur est passé par la fenêtre ? Tu te remémores tous les acoquineries que vous avez pu partager. La poudre ? Pas récemment. Les filles ? Ils savent pertinemment que tu ne leurs fais aucun mal si elles font correctement le job, et elles le font. Un chantage ? Ils ont beaucoup plus à perdre que toi. Tu n'as que ta vie, eux, un bout d'empire. Une exécution de prévue ? Alors pourquoi se donner autant de mal ?

Tu as médité sur la question au fur et à mesure de la journée, pendant que tes recherches sur la famille Seki ont avancé. Tu as pris ça suffisamment au sérieux pour demander de l'aide à des collègues particulièrement investis sur les yakuzas. Et une petite instruction : "si on n'a pas de nouvelles de moi dans deux jours, faites traduire la lettre sur mon bureau.", et un avertissement que deux jours n'était pas une demi-heure, le temps nécessaire que le stress leur fasse faire une connerie que tu leurs feras regretter.

Tu as glané ce que tu as pu sur ces mafieux. Maintenant, le lieu, puis ton mental, et enfin le physique. Le Sphynx, tu le connais assez bien. Tu as déjà bien fréquenté son comptoir, ses cabines privées, ses toilettes, même la partie réservée aux mafieux. C'est un club sympathique. Bien géré, même si c'est par des criminels. Si tu n'avais pas une insigne accroché à la ceinture, tu y aurais sûrement perdu davantage de temps, de sueur, d'argent. Tu tâches de te concentrer pour garder en tête l'accès aux issues de secours, la disposition des ruelles avoisinantes. C'est bon, tu as trouvé où tu planqueras ton arme, et où tu gareras ton véhicule.

Le mental. Tu as fais une sieste longue cette après-midi. L'avantage de ne jamais dormir à des heures fixes, c'est que la fatigue te fait apprendre à récupérer du sommeil lorsque tu le peux. Et puis, ça t'a fait du bien. Tu as fais un peu d'exercice chez toi, pas grand chose. De la corde à sauter, de la barre de traction, des altères, avant de t'asseoir en tailleur au centre de ton lit. Calmement, en te concentrant sur ta respiration, tu fais descendre et remonter ton diaphragme. Les rayons du soleil mourant de fin de journée sur ton visage te font du bien. Tu as fais brûlé quelques bâtons d'encens, pour t'aider. Inspirer, expirer. Tu as déjà fais le travail intellectuel, il ne faut plus y penser. Tu n'auras pas davantage de réponse. Tu as la pleine possession de tes moyens, il n'y a rien dont tu peux avoir peur, car tu sais déjà ce qu'il peut se passer.

Une demi-heure plus tard, tu files sous la douche, armé d'un gant exfoliant. Tu ressors une dizaine de minutes plus tard, de la buée s'émanant des pores encore décorés d'une eau brûlante. Tu te rases de près, retires quelques poils de nez - ça fait un mal de chien, mais tu restes de marbre -, passe de la cire dans tes cheveux, puis tu vas jusqu'à ton dressing. Les sous-vêtements. Tu auras peut-être à te battre, il faut quelque chose de serré mais qui ne te gêne pas dans tes mouvements. La coque génitale, c'est hors de question, et ça pourrait faire penser autre chose s'ils croient te voir en érection. Tu as enfilé une paire de chaussettes noires aux lisérés rouges ainsi qu'un boxer assorti inversement. Une chemise noire, avec un tuxedo capri couleur bourgogne. Puis, une cravate carmin large finissant en flèche, nouée façon Eldrege. Ainsi qu'une pochette assortie à la cravate. Il est impensable que tu fasses tâches parmi ces hommes. La touche finale, une paire de derby Scarosso - les italiens savent faire des chaussures, quand même - en cuir piqueté couleur marron. C'est un cadeau, de ton père. Ils ont pas intérêt à l'esquinter.

Il te reste deux heures avant le rendez-vous, tu manges très léger, quelques fruits et légumes avec une vinaigrette. Puis, tu démontes tes armes, les lustres, vérifies qu'elles fonctionnent bien, les embrassent - un vieux réflexe que tu ne fais qu'en privé -. Tu passes un peu de musique pour passer le temps. Il va être l'heure. Tu emportes tes affaires, claque la porte derrière toi, ferme puis vérifies deux fois. On est parti.

Tu te présentes devant le club, on te laisse entrer sans payer lorsque tu annonces que tu es sur la liste de Satsuro Seki. Et très rapidement, deux grands gaillards t'adressent un regard sans équivoque. Tu les suis, ils te dirigent d'une main ferme en te poussant très légèrement le dos. Les stroboscopes, la musique, les corps qui dansent, ce ne sont plus que des détails que tes sens doivent ignorer. Tu passes une ouverture, et tout devient plus calme, comme si une épaisse couche de coton te séparait de la pièce précédente. On te fouille, de façon assez directrice, et tu ne peux pas t'empêcher.

"Je ne suis pas armé. J'ai crû comprendre que j'étais invité par des hommes sérieux, alors j'ai agis de même."


Tu ouvres toi-même ta veste, montre le contenu de tes poches. Un téléphone, un portefeuille et tes clés de voiture. Tu as toujours ton stylo dans ton portefeuille, au cas où. Puis ils t'installent sans préambule dans un fauteuil, très confortable. Ils ne s'embêtent pas quand même. Mais ont-ils vraiment tort, avec l'argent qu'ils ramassent chaque jour ?

Tu inspectes les deux hommes devant toi. Ils sont bien ceux que tu as identifié lors de tes recherches. Ils sont puissants et influents, mais tu n'as pas grand chose à craindre d'eux dans l'immédiat. Ils ne sont pas du genre à vous mettre une arme sur le front, mais plutôt à divulguer dans les journaux les photos compromettantes que vous planquez chez vous, puis on vous retrouve deux semaines plus tard avec une balle dans le lobe frontal avec une lettre de suicide qui n'est pas écrit par vous. Tu es assez sûr de sortir vivant, si tu ne joues pas au plus fin avec eux.

Tu baisses légèrement le front en guise de salutation, juste de quoi coller ton menton à ta poitrine, rien de plus. Plus, ce serait de la soumission, et là, ils auraient raison de te nuire.

"Bonsoir, Jun'ichirō et Katsuro Seki. Je ne.."

Tu t'interromps en voyant le saké à côté de toi. Eux, n'ont aucun verre face à eux. L'hospitalité. Toujours respecter l'hospitalité d'un hôte. Tu prends le verre du bout de tes doigts afin de le porter face à ta bouche. Il sent bien le saké, pas autre chose. Tu le portes à tes lèvres, ça brûle légèrement avec le rasage pratiqué plus tôt. Puis tu bois une petite gorgée, sans les quitter des yeux, en guise de respect. Tu n'as pas prévu de boire, l'alcool brouille les sens et l'esprit. Et c'est apparemment entendu que c'est à toi de faire la conversation.

"Je n'ai pas encore eu l'honneur de vous rencontrer. Et si vous m'invitez en vos murs, c'est que vous savez également qui je suis, ce que je fais. Et à mon tour, je me suis renseigné sur vous."


Tu marques une pause, pour savoir la façon dont ils réceptionnent la nouvelle. Ont-ils peur, se sentent-ils offensés, sont-ils agréablement surpris, cela leur suscite quelque chose ?

"Que peut bien faire un inspecteur détective municipal pour deux cadres yakuzas ? J'ai peur que l'hospitalité dont vous me faites part ne soit pas dû qu'au sang commun qui coule dans nos veines."


Parce que oui, ici, tu es avec les tiens. Et il est clair que tu as plus goût à traîner avec des criminels japonais qu'avec des héros américains.

"De ce que je sais, votre travail est plus inquiété par la chambre des comptes américaines que par un homme dont le travail est de poser des questions. Homme qui par ailleurs, a su montrer par de multiples occasions, exprimer un respect mutuel entre nos deux mondes."


Sait-on jamais, tu fais sans doute mieux de leur rappeler qui tu es. Il t'est arrivé de croiser des nouveaux qui se disent que casser du flic, c'est casser du flic. Mais, ici, casser le mauvais flic, c'est se casser les dents dessus.

"Que peux faire Daisuke Atsuji, pour la famille Seki ?"
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Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
∞ MESSAGES : 94
Hyun-ah Kwon
Dim 2 Juin - 19:24
Qu'il soit si conciliant fut silencieusement noté, et apprécié. Qu'il connaisse sa place dans cet environnement somme toute hostile était un avantage pour lui, et le respect n'était jamais récompensé d'ingratitude. D'un regard scrutateur, les deux yakuzas l'avaient observé venir prendre place face à eux, nullement impressionnés mais néanmoins satisfaits de le découvrir, pour l'heure du moins, être un invité sachant se tenir.

Bien peu d'émotions s'inscrivent sur le faciès de Jun'ichirō alors que ledit invité prend, enfin, la parole. Il l'observe toujours, reconnaît l'effort qu'il semble avoir déployé pour paraître à la hauteur de ses hôtes — il est intelligent, surement, conscient des enjeux. La confiance, dans cette pièce, est un élément nuancé. Elle n'est pas absolue ni donnée les yeux fermés, prenant bien plus l'allure d'un accord tacite entre deux partis ayant plus à perdre que gagner en cas de conflit. Leurs origines communes est un avantage, peut-être bien quelque chose ayant joué dans la balance lorsque le choix de le faire venir ici fut pris. Le père s'était dit qu'il serait à même d'avoir des notions du décorum approprié à la situation, alors que le fils, familier avec la réputation de l'inspecteur, gardait un optimiste scepticisme.

Il allait droit au but, et c'était tout à son honneur. L'admission d'avoir fait des recherches à leur sujet fut accueillit d'un hochement de tête entendu. Il protégeait ses arrières, la preuve d'un homme réfléchi qui savait comment avancer ses pièces sur l'échiquier. Pas de surprise, cependant, plutôt de la satisfaction. Qu'il soit resté dans l'ignorance aurait été une faux pas pour lui, une prise de risque pour eux — ils ne pouvaient se fier à quelqu'un ne sachant prendre des précautions en situation délicate. Et celle-ci l'était.

Il n'avait pas tort. L'ethnie qu'ils partageaient n'était pas la source de cette entrevue, rien de plus qu'un facteur prudemment considéré, et quelque part, un bon point pour lui. Heureusement pour lui cependant, il semblait suffisamment malin pour ne pas se reposer sur ce fait. Et pour l'heure, il ne semblait pas avoir la moindre idée de ce qui les avaient forcé à prendre des risques en ouvrant leurs portes à un police, qu'importe ses liens préétablis avec le clan ou ses tendances passées. Ça ou il se révélait excellent menteur, une pensée qui brièvement froissa le front de Katsuro, toujours immobile aux côtés de son géniteur.

Sciemment, l'aîné laissa la poussière retomber quelques instants, profitant du silence (et de la tension à peine palpable) pour renforcer son contrôle sur la situation. « Votre respect est fort apprécié, sachez-le. Cependant, il semblerait que même ce dernier ne puisse vous sauver d'une erreur fort fâcheuse. » Il n'y avait rien de menaçant dans son timbre, son regard sombre toujours posé sur l'homme ; ses paroles étaient mesurées, jusque dans le rythme et le ton. « Nous considérons votre présence ici comme un honneur et un atout précieux, et tenons justement à ce que ce respect mutuel puisse durer pour les années à venir. » Lentement, il se redressa, mains posées sur ses genoux, nulle aggression dans sa posture. Il prenait son temps, non pas pour le narguer mais pour éviter des tensions inutiles, et parce qu'il n'avait jamais aimé presser les choses.

Ils avaient toute la nuit, après tout.

« Récemment a eu lieu l'arrestation d'une femme dénommée Kwon Hyun-ah. Nous savons de source sûre que vous l'avez interrogée et gardée en détention. » Paupières closes brièvement, il lui laissa le temps de replacer ce visage (serait-il surpris?) avant de continuer. « J'ai eu vent de vos... méthodes. Si votre acharnement à trouver le coupable est louable, dans cette situation, il semblerait que vous vous soyez quelque peu emporté. » Ses mots étaient choisis avec pondération tout en restant très clairs dans leur signification, aucun doute possible. « Ce qui nous amène à notre problème. Cette femme est des plus importante pour moi, ainsi que le clan. Et vous comprendrez donc que ce genre de faux pas puisse se révéler être des plus déplaisant si trop d'attention venait à être dirigée dans sa direction. » Qu'elle ait finalement été relâchée et son innocence établie n'avait que peu d'importance ici. Son rôle était de rester dans l'ombre, une réputation sans tâche. Un équilibre précaire qu'il avait mis à mal à cause d'une erreur de jugement. « Je vous ai fait venir ce soir pour m'assurer que son innocence soit bel et bien un fait établi. Et qu'aucune autre erreur de ce genre ne sera commise. » Pas de sourire, oh non. Juste un regard incisif et assuré, sans cependant se faire hautain ou même moqueur.

Alors que son père exposait la situation à leur invité, Katsuo avait brièvement quitté les côtés de son père, pour aller se servir un verre au bar à disposition. Bien moins solennel que ce dernier, sans cependant se faire impudent, il affichait un certain détachement, observant le fameux Atsuji tout en écoulant une gorgée de sa boisson maltée — un verre n'était qu'une mise en bouche, pas un risque réel pour lui. Sentant que les paroles de son père pourraient le confondre plutôt qu'éclaircir la situation, il se permit, après un bref regard entendu, d'ajouter quelques mots de sa propre bouche. « Pensez-vous qu'elle risque d'être à nouveau ennuyée par la police dans le futur? » Par vous était ce qu'il aurait voulu dire, mais c'était retenu. Après tout, elle lui avait transmit ce qu'il lui avait soufflé dans la salle d'interrogatoire ce jour-là, et si la coréenne avait semblée quelque peu amusée, lui ne l'était nullement. « Nous préférons en être certain, et dans le cas contraire, que vous nous offriez une garantie à ce sujet. » Clair, droit au but. Et deux paires d'yeux rivées sur lui, sans un mot de plus.
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Daisuke Atsuji
Daisuke Atsuji
Daisuke Atsuji
∞ MESSAGES : 114
Daisuke Atsuji
Dim 2 Juin - 22:21
Ces mecs là, sont des professionnels. Ils maîtrisent très bien leur visage. Tu as essayé quelques passes oratoires, dans le but de les faire réagir d'une quelconque façon - tout en maintenant en sécurité -, mais rien n'y fait. Ils sont aussi stoïques et imperturbables que les gardes qui les accompagnent. La lecture à froid des corps ne t'aidera pas particulièrement ici. Quoique.

Eeettt... Là. Quelque chose. Il est contrarié, son front, au moment où tu as finis par demander ce que tu pouvais faire pour eux. Ton instinct te dis que cela n'est pas tant quelque chose que tu as fais pour eux, mais que tu as déjà fais. Pour ou contre eux, ça, tu l'ignores. Fais fonctionner ta mémoire.

Tu n'as pas vraiment le temps de te concentrer dessus que le vieux embraie. Pourquoi le jeune ne se met pas en avant ? Par respect, certainement, mais pas que. Est-il désintéressé par ta présence, est-il énervé ? Il a tout intérêt à gérer ça lui-même, afin de faire connaître un peu plus sa valeur. Curieux.

Allez le pépé, qu'il enchaîne. Il parle de respect, mais qu'il cesse de te murmurer dans le creux de l'oreille, qu'il pose sa viande sur la table, que tu saches ce qu'il y a au dîner ce soir. Eeeettt, non, toujours pas. Il te faut vite enchaîner. Les mots sont des coups que l'on se doit d'attraper au vol.

"Les compliments d'un homme de votre stature sont une lumière pour l'existence modeste d'un homme tel que moi."


Tellement modeste que tu t'adresses à toi-même en usant de la troisième personne, en éludant parfaitement que tu as pu faire une erreur. Papy a de l'arthrose dans les articulations ? Tu tâches de garder ton sang froid. Il ne faudrait en aucun cas que tu fasses un faux mouvement, un réflexe, ça indiquera que tu te sens en danger, donc qu'ils sont un danger. Papy, tu peux le tuer d'un mouvement. Le fils, non, et il a des gardes autour. Et en plus, Jun'ichirō, a fait la majorité de son temps, aucun intérêt. Tu fixes ton interlocuteur, désormais debout, du regard, en gardant Katsuro dans un coin de ta vision périphérique. C'est lui le jeune loup, celui qui doit avoir l'appétit le plus féroce.

Et là, très calmement, à l'écoute du nom de cette pétasse, tu enfilas le restant de ton saké, petites gorgées par petites gorgées. Il te faut bien ça pour ne pas rire, ou commencer à crier. Cette coureuse de pieu, fricote avec les yakuzas. Tu chéris le fait que tu sois clean pour cette soirée. Très vite, tu établis tout un tas d'hypothèses. Une nièce du papy ? Il est trop vieux pour se la faire, ce n'est pas dans les mœurs nippones. Elle parle trop bien pour faire le tapin, et pour une pute de luxe, ils ne te feraient pas venir. La femme de Katsuro. Oui, très possible. Son travail de chirurgie esthétique est ostentatoire, aucun intérêt pour les yakuzas. Même si elle a été dans le médical, ça n'est plus le cas, alors les yakuzas ne l'emploieraient pas sous cette fonction. Une fabricante de cadavre, compte tenu de sa décomplexion avec le meurtre ? C'est possible. Ce qui est certain, c'est qu'elle se sait protégée, elle n'aurait pas jouer avec toi de cette façon. Trouve, rapidement, la raison. Pourquoi tiennent-ils à ce qu'elle soit invisible des flics ? Eux, ne le sont pas vraiment. Pourquoi elle ?

Le vieux, il sait parler. De façon pas si indirecte, il cherche à te désigner coupable, de la même façon que tu l'as fais. Et à ce petit jeu, tu sais très bien comment il faut gagner. Le meilleur moyen de ne pas perdre, est de ne pas jouer. Tu vas esquiver toutes mentions d'erreur et de faux-pas, de tes méthodes, pour te concentrer sur ce qu'ils désirent vraiment. Car dans le cas contraire, où tu accepterais de discuter de tes "erreurs", tu te mettrais dans une situation bien moins confortable que la chaise sur lequel tu as posé ton séant.

"Je peux vous assurer que son innocence a été prouvée et son nom écarté du dossier. Son nom sera très vite effacé de la mémoire de la police - absolument, aucune putain de chance, vous avez mis le pire des chiens sur le plus odorant des culs."

Tu as tâché de maintenir le contact visuel avec Jun'ichirō, mais l'autre homme a attiré ton attention. Tu l'as vu, regardé, aller se servir à boire. Un besoin de montrer qu'il maîtrise la situation, l'environnement ? Un goût pour la boisson ? C'est lui dont tu te méfies le plus. Il arrive beaucoup trop bien à garder son calme, ça ne te met pas en confiance. De la part de l'aîné, ça ne t'étonne pas. Mais de lui, celui qui a pour ainsi dire le même âge que toi, tu n'y crois que très peu. Et ça ne manqua pas quand il s'adresse à toi. Il est beaucoup plus direct. Alors toi aussi.

"Pensez-vous qu'elle risque d'être trouvée à nouveau sur une scène de crime à l'avenir ?"
lui adressas-tu d'un ton placide, sans ironie, ni agression, pragmatiquement factuel.

Les chiennes, ça se tient en laisse, c'est clairement ce que ton regard dit, mais pas tes mots. Avec cette réponse, il comprendra très rapidement que si tu accordes un certain levier à la vénérable personne devant toi, il ne l'aura pas avec toi. Il y a toujours ce respect, mais pas une once de crainte dans ta voix.

"Je peux vous garantir que je traiterai madame Kwon avec les égards dû à son rang - et ils n'ont rien dis à ce propos, ces messieurs -, si les hasards du destin me font de nouveau croiser sa route."


Ils veulent l'immunité policière, quelle blague. Ils ne l'auront jamais, eux l'ont déjà pas pour leurs propres petites personnes, alors elle, hors de question. Et tu ne comptes pas engager ta parole auprès des collègues, à plus forte raison que tu n'es pas celui en charge du dossier sur les yakuzas. Tu étais juste un inspecteur, faisant son travail à une heure tardive. C'est cette conne qui a commencé.

ça y est, tu l'as, une partie de la raison. Hyun-ah Seki. C'était sur ses papiers d'identification. Tu avais oublié ce détail, pourtant crucial. Cette femme, elle est de la famille. Par le sang ou par la cuisse ? C'était la question.

"Si j'avais su qu'elle faisait partie de votre famille, j'aurai agis autrement."

Oui, tu aurais noté très scrupuleusement tout renseignement sur elle. Et là, tu te créés une note mentale pour le faire dès que tu rentreras. Elle va découvrir qui tu es, ce que tu fais, et ce que tu peux faire faire.
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Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
∞ MESSAGES : 94
Hyun-ah Kwon
Lun 3 Juin - 4:07
S'il y avait bien quelque chose qui avait toujours joué à l'avantage de Jun'ichirō, c'était définitivement son air bonhomme, sérieux mais d'apparence bienveillant, le visage d'un homme inspirant la confiance, parfois trop aisément. Habitué à être sous-estimé car n'inspirant que très peu d'hostilité, nombre étaient ceux ne s'étant jamais attendu à le voir prendre les choses en main, plus encore aujourd'hui. Oui, l'homme était un calme avant la tempête, de celles qu'on prie pour ne jamais se déclencher. Et même aujourd'hui, à la lisière le soixantaine, il gardait une forme exceptionnelle que son attitude mesurée ne laissait transparaître — un atout à garder dans sa manche, jusqu'au dernier moment.

Aujourd'hui, cependant, n'était pas venu le jour d'en faire usage. Cet inspecteur n'avait probablement pas conscience de la chance qu'il avait. Pas celle de le rencontrer, oh non, car le vieil homme n'oubliait aucun visage, mais de faire face à lui et pas un membre haut-placé du clan. Il était probablement le plus magnanime, et c'était sa connexion personnelle avec la source même du problème qui lui avait offert une place toute indiquée face à leur invité. Invité dont le compliment creux, forcé, ne tira qu'un faible hochement de la tête à son destinataire supposé. Il n'était pas le premier à s'armer de flatterie dans une telle situation, et surement pas le dernier. Pour l'heure cependant, il était loin d'être en situation précaire ; le vieil homme ne comptait pas attenter à la vie d'un policier, surtout pas alors que ce dernier se fond si bien dans leur monde. Ce serait une erreur de débutant, de celles qui pourraient leur coûter bien trop cher. Un prix que le clan refuserait de payer — elle n'en valait pas tant.

Si d'apparence ses mots sont pris pour argent comptant, l'affaire ne s'arrêtera pas là. Ils ne sont pas naïfs, et surement pas débutants, et s'ils veuillent donner crédit à sa bonne foi, ce genre de promesse ne peut être simplement acceptée ainsi. Cependant, l'aîné semble satisfait, affichant brièvement ce qui semblait être un sourire, tout aussi vite effacé.

Le fils, lui, gardait sa méfiance muselée, son expression naturellement rembrunie se chargeant de le rendre intimidant. Et la question que lui retourna l'homme réussit à lui tirer un demi-sourire, ce dernier s'inscrivant aux coins de ses lèvres alors qu'il y portait à nouveau son verre. Il avait de l'esprit, et la tête sur les épaules, visiblement. Et s'il le savait de quelques années plus âgé que lui, il n'en restait pas moins vif, et définitivement pas le genre de personnes à sous-estimé — sa chère cousine elle-même le lui ayant concédé non sans agacement.

Ce fut cependant son père qui répondit à la question, conscient que son fils n'approuvait nullement. « Ce qui est arrivé était une erreur de jugement de sa part, et des mesures ont été prises pour que cela ne se reproduise plus à l'avenir. » Un bref silence suivit, le yakuza se redressant tout en réajustant la boutonnière de son vêtement. « Assumer les conséquences de nos erreurs, quelles qu'elles soient, est un point important de notre code. » La loi était la loi, et même la famille ne pouvait y faire obstruction. Un fait qui n'était pas sans amertume pour lui, ses propres erreures passées se rappelant à lui alors que son index droit effleurait le vide laissé par un auriculaire à la phalange absente de sa main opposée. Tout se payait, dans leur monde, tout.

S'il était resté silencieux, Katsuro ne s'était pas fait passif pour autant ; ne désirant pas laisser le moindre doute transparaître quant à ce qu'il pouvait penser de la question lui ayant directement adressée, il était retourné auprès de son géniteur, prenant place sur le fauteuil libre, cette fois. Son regard, bien loin de s'accrocher à la silhouette de leur interlocuteur, s'était fixé au dessus de son épaule, en direction de la porte toujours gardée. « Vous vous méprenez sur la finalité de notre demande. » S'il partageait le timbre de son père, sa propre voix se faisait bien plus rude, abrupte dans la façon de s'exprimer. « Pas besoin de vous montrer aussi obséquieux. Il n'est pas question de lui offrir de traitement spécial. » Ils n'en attendaient pas tant, et n'étaient pas dupes. « Son arrestation pourrait avoir attiré une attention non-désirée sur elle, et si cela menait jusqu'à la découverte de notre parenté, les conséquences pourraient être fâcheuses. » Il marqua un temps de pause, ses prunelles sombres, cette fois, se reposant sur Daisuke. Aucun trouble, juste un but précis. « Nous demandons simplement l'assurance qu'il n'y ait pas de répercussions non désirées. Un service rendu qui ne sera évidemment pas oublié. » Si tout se payait, rien n'était gratuit et une faveur de Jun'ichirō Seki valait son pesant d'or par ici. Quelque chose qu'il avait surement du apprendre en faisant des recherches sur eux.

« À moins que vous ne convoitiez une compensation plus matérielle, immédiate. Quel est votre prix? »

***

Les murs de béton nu du sous-sol offraient un contraste saisissant avec le décor de l'étage supérieur ; ici, les sons étaient étouffés, des bruissements de l'air à peine audible. C'était une toute autre ambiance, un parfum d'humidité et de renfermé, et parfois de viande rouge — qui n'avait rien de bovine. Le silence, cependant, n'était pas de mise. Les entrailles souterraines du Sphynx étaient tout autant actives que sa face rutilante, un bal sordide et délétère.

Si familier.

Le son de ses pas, rapides et rythmés, se répercutait sur les parois froides du couloir alors qu'elle venait de quitter l'une des pièces, le cadenas refermé après elle et vérifié par trois fois — toujours. On l'avait faite venir plus tôt qu'à l'accoutumée, une commande spéciale qu'elle allait enfin pouvoir satisfaire. Quelque chose de personnel, lui avait-on dit, sans lui fournir plus de détails. C'était toujours comme ça dans ce genre de situation, les informations disséminées au compte-goutte, uniquement lorsque nécessaire. Et elle n'y échappait pas.

Nullement privilégiée.

Et son état actuel en était une preuve, bien que certains, silencieusement, étaient persuadés du contraire. Yubitsume. Le rituel de pénitence traditionnel, où celui devant se repentir d'une faute se coupe une phalange de l'annulaire ou l'auriculaire. Si elle y avait échappé, ça n'était que grâce à ses liens familiaux ainsi que sa situation particulière : une chirurgienne ne pourrait se permettre un doigt manquant, au risque d'amenuiser son agilité autant que mettre en péril sa couverture déjà fragilisée. En échange, la coréenne avait dut se plier à une toute autre punition, une humiliation à laquelle elle se plia sans laisser échapper un cri, un pleur.

Une semaine enfermée chez elle par la suite.

Chaque mouvement lui rappelait les impacts de la tige de bambou rigide ; contre ses côtes, son dos, ses hanches. Des coups brefs et secs, assénés pour marquer et ne pas se faire oublier. Et à aucun moment elle n'avait relevé le regard du sol à même lequel elle se trouvait agenouillée, soumise au châtiment infligé par son oncle lui-même. Pour prouver sa bonne foi, pour que ce soit symbolique surement. Et si par le passé elle avait affiché les ecchymoses peinte sur son épiderme tels des badges d'honneur, celles-ci étaient honteusement dissimulées sous ses vêtements, à l'abri des regards.

La tenue du jour, justement, avait été choisie en connaissance de cause. L'ostentatoire mis à la porte pour un temps, elle avait porté son choix sur un col roulé d'alpaga anthracite étreignant ses courbes, accompagné d'un perfecto de cuir noir doublé de kevlar — toujours prévenante, surtout dans un tel milieu. Le noir était assurément la dominante de sa tenue, lui conferrant une allure austère, sinistre. Et si le cuir moulant de son pantalon attirait l'oeil, elle avait troqué ses talons vertigineux pour des bottes montantes à la semelle plates, dont la seule fioriture étaient des boucles d'or massif étreignant ses chevilles. Un habit pour voiler sa honte tout en la mettant en valeur, c'était sa touche personnelle, la marque que même en période de repentir, elle se s'oubliait pas totalement.

Les marches pour mener à l'étage furent grimpées d'un mouvement rapide, la mâchoire serrée pour oublier la douleur qui n'avait de cesse de se rappeler à son esprit. Si l'oxycodone avait rendu ces derniers jours supportables, elle savait ne pouvoir en abuser, et sa prise récente ne lui offrait pas encore un effet total. De là où elle se trouvait, la musique entrainante était plus aisément perçue, la laissant brièvement songeuse. Juste de quoi lui offrir un instant pour calmer son souffle faiblement agité. Elle savait qui se trouvait dans la pièce à quelque mètres de là, pas de surprise ce soir. Et s'il y a quelques jours encore, elle nourrissait pour lui mépris et amertume, elle avait appris sa leçon. Il n'était qu'un détail, une tâche disgracieuse dans son parcours.

Quelques pas, encore, et elle arrivait à l'entrée, offrant un hochement de tête poli aux deux gardes.

« À moins que vous ne convoitiez une compensation plus matérielle, immédiate. Qu'en dites-vous? »

Son regard s'était déposé sur la silhouette de son cousin alors qu'il terminait sa phrase. Un bref moment d'attente, avant qu'elle ne s'annonce. « Tout est prêt, oncle. » Le vieil homme leva les yeux vers elle, semblant satisfait, avant de lui faire signe de se rapprocher. Un longue inspiration, et elle se mit en mouvement à nouveau, la démarche assurée alors qu'elle dépassait le fauteuil où il se trouvait. D'un geste habitué, répété, elle avait saisit les gants dans sa poche, sa paire favorite, un cuir couleur obsidienne contrastant avec les coutures blanches. Se plaçant à la droite de son oncle, parfaitement droite et le visage neutre, elle finit par laisser ses prunelles mordorées se poser sur l'inspecteur, enfilant méticuleusement lesdits gants, en profitant pour chasser le picotement désagréable qui s'était emparé de ses doigts.

Pupilles légèrement plus dilatées qu'à l'accoutumée (l'oxycodone agissait), son regard semblait d'autant plus assombri par le choix de son maquillage. Il lui donnait un air bien plus dur que celui qu'elle adoptait dans la vie de tous les jours, et il en allait de même pour le rouge à lèvre, un bourgogne s'assortissant au tuxedo de son vis-à-vis. Lui qu'elle fixait sans ciller et sans réelle expression au delà d'une indifférence placide. Il avait bien plus d'allure qu'à leur première rencontre, et pourrait très bien se confondre avec le reste de la faune ici bas. Plaisant au regard, également, de quoi lui tirer un bref soupir —  uniquement pour le regard.

Le faire venir ici était, selon elle, une erreur. Elle le voyait encore comme un prédateur attendant le moment opportun pour mordre, vermine de la pire espèce. Qu'importe ses liens et connexions avec le monde de la criminalité, le fait qu'il soit tout sauf un flic propre. Sauf que son avis, dans cette pièce, n'avait guère d'importance. Alors elle le tairait, finissant même par détourner le regard pour l'accrocher dans le vague. Dans l'attente d'un ordre, un mot, un geste. Qu'elle soit libérée de cette situation, qu'elle retrouve son domaine.

Qu'il disparaisse.
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Daisuke Atsuji
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Daisuke Atsuji
Sam 8 Juin - 18:50
Tu es satisfait d'une chose, même deux. De ton anticipation de la soirée jusque-là - tu n'avais pas idée de la chirurgienne, mais de l'attitude à adopter -, ainsi que du saké. Il reste une goutte dans le fond, tu auras la correction de ne pas la faire échouer sur tes lèvres, tu te contentes de la faire tourner en rond d'un balancement circulaire de ta main. ça te tempère, pendant que le feu des vapeurs d'alcools s'infiltrent insidieusement dans les callosités de ta cervelle. ça a au moins le plaisir de te divertir pendant que Jun'ichirō s'écoute parler, t'informant de choses qui vont de soi pour un habitant du pays au soleil levant. Peut-on espérer autre chose de la part d'hommes ayant pu être des yakuzas, kamikazes de la seconde guerre mondiale, ou samouraïs ? On a la discipline inscrite dans les pliures de nos fronts. Et la discipline ne s'inculque pas avec des caresses.

Alors si des mesures ont été prises, a t-elle prise la mesure de la chose ? Tu l'espères, sadiquement. Tu ne sais pas quels sévices ils lui ont fait subir, mais tu te plais à l'imaginer. Privation de nourriture, chambre froide, violence sexuelle, coups et blessures, empoisonnement bénin, simulation de noyade, il y a une pléthore de façon de s'amuser. Et tu n'as pas eu le plaisir d'y être invité, cette fois-ci. Tu remarques la phalange manquante du vieux. Il aurait pu utiliser une prothèse pour le cacher, c'est courant. Peut-être le fait-il dans le public ? Le fils, a tous ses doigts intacts, lui. Tu l'as bien vu, quand il te tenait son verre ou lorsqu'il s'est appuyé pour se rasseoir.

"Un code que des non-yakuzas s'infligent également." articulas-tu de tes lèvres, pièce presque intact de ton visage marqués de cicatrices qui ne peut faire que confirmer ton accord. Si l'on cache les cicatrices, on oublie la leçon à tirer, alors on se trompe encore, et encore.

Quelque chose que le fils comprendra peut-être en te regardant bien dans les yeux, plutôt qu'autour. Il n'a pas eu du mal à le faire jusque-là, pourquoi agir différemment ? Quelque chose le travaille. Il faut que tu comprennes de quoi il s'agit. Tu n'es pas le premier flic qu'il croise. Est-ce le sujet ? La traînée, c'est ça ?

"Vous m'offrez un traitement spécial, pour que je n'en ai aucun envers elle ?"

Tu as fais l'impasse sur l'accusation d'excès de flatterie, ils sont ceux avec les armes braqués, invisiblement, tu ne fais que de te défendre. Et un puissant qui se surprend de la défense de la personne qu'il attaque, est un idiot. Il te semble, tout à coup, beaucoup plus clair à lire. Il est idiot, et il a peur de toi, de ce que tu pourrais faire. Cela explique le regard fuyant, son agitation, qu'il t'évite et qu'il ait un surcroît d'agressivité lors du dialogue. Alors sa demande te semble beaucoup plus plausible quand on se place dans une tête moins bien faite. Il te dit tout, le lien de parenté, l'attention non-désirée. Comme cette adolescent coupable qui dit à ses parents de ne surtout pas regarder ce qu'il y a sous le lit. Et il n'est pas assez intelligent, et est un yakuza, pour espérer te tendre un piège en te disant de l'ignorer.

"Je comprends. Cela pourrait être regrettable - te crois-tu dans Le Parrain ou incarner un vendeur d'assurance vie pour employer telle formule ?-, que votre parenté puisse être découvert." Et te voilà désormais confirmé que son lien à la famille ne s'est pas fait par la cuisse, très bien.

Qu'il te regarde bien, cet imbécile. Qu'il voit que l'excitation brillant dans ton regard n'est pas dû à l'alcool mais à l'idée qu'à cause d'une chatte, tu pourras avoir le loisir de les promener par les couilles. Et ils vont parcourir du chemin. Qu'ils te proposent de l'argent, un milliard ne te donnera pas un plaisir plus grand que celui que tu prends actuellement. Tu as l'envie de te cracher dans la main avant qu'ils viennent y manger. Tu as envie d'un second verre, de faire durer cela.

"Je saurai me satisfaire de votre parole. L'argent ne m'intéresse pas - prends-moi pour un idiot, je sais que vos caméras enregistrent le son. Mais... Un second verre de ce délicieux saké, ce serait avec plaisir."

Ainsi qu'un rail, et Hyun-ah offerte sur le champ que tu puisses te la faire devant ses parents, face écrasée contre le sol. Une anecdote à raconter lors de repas familiaux. Si tu avais moins l'alcool qui te montais à la tête, tu dirais que tu fanfaronnes. Mais là, tu acceptes de t’enivrer des parfums des fleurs du malin, ça devrait leur suffire pour se faire une idée que tu collabores. Et tu entends les pas derrière toi, déjà la boisson ?

Et là, c'est l'apothéose, le summum, le nec plus ultra, la dernière miette de cocaïne retrouvée au fond du sachet. Elle est là, tu as clairement reconnu sa voix. Le Père Noël existe t-il finalement ? Oui, pépé, fais-la venir devant toi, fais donc. Un cadeau bien emballé. Pétasse ne fait plus la démonstration des formes ? Aurais-tu le culot de demander à ce qu'elle te sert ? Non, quand même pas, ils sont plus nombreux. Avec sa tenue, tu la verrais plus sur tes genoux qu'au côté de celui qui s'est montré incapable à son éducation. Qu'elle vienne sur les cuisses du bon tonton. Attifée comme la responsable d'un donjon, si tu n'avais pas vu son cul dans du cuir au passage, tu aurais dis qu'elle chercherait à réduire le sex-appeal de son corps. Mais toi tu le sens, tu le sais, il n'en est rien.

Cette tentative d'autorité, c'est un appel à la défiance. Du rouge, du noir. De la violence et de la mort, dont tu balaieras la symbolique en déchirant la blancheur de sa peau. Pour le moment, il faut rester des non-animaux.

"Bonsoir, mademoiselle Kwon."

Mademoiselle, c'est sorti tout seul. Non Madame, mademoiselle. Donc, ce n'était par la cuisse, définitivement. Cela t'est particulièrement frustrant t'ôter ton regard de la gêne de son visage pour reporter celui-ci sur l'ennui de son oncle.

"Désirez-vous me montrer quelque chose ?"

Là, tu devances l'action avant qu'ils la présentent. Ton orgueil te fait sentir puissant, grand, prêt à rentrer dans n'importe quoi, n'importe qu'elle.
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Hyun-ah Kwon
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Hyun-ah Kwon
Jeu 13 Juin - 1:23
Si l'homme leur faisant face considérait leur requête comme un traitement de faveur, les deux hommes, eux, préféraient y voir un simple accord commercial entre deux entités ayant fort à y gagner. Et s'il n'était pas le parti le plus fiable ni sûr, savoir mettre de son côté les bons éléments était très souvent la clef du succès.

Là où son géniteur semblait parfaitement serein, peut-être trop à son goût, Katsuro restait sur ses gardes. Non pas par crainte, l'inspecteur n'étant à ses yeux qu'une menace minime à l'heure actuelle, qu'importe ses connexions et son influence sur les criminels locaux. Cependant, il faisait bien de ne pas le sous-estimer pour autant, démontrant avant tout un mélange de respect latent et de prudence inhérente à la vie qu'il menait. Ce qui était certain, c'était que cet homme était de ceux qu'il valait mieux garder à portée de main, pas trop proches ni jamais trop loin. Et il n'était pas assez fou pour s'en faire ouvertement un ennemi.

Regrettable, oui. Si d'apparence il semblait être du même avis, le contexte faisait sonner ces mots bien plus comme une menace qu'une simple affirmation. Les deux yakuzas n'étaient pas dupes, conscients que l'accord passé reposait sur des bases fragiles, friables. Il en faudrait de peu pour que tout s'effondre, une trahison n'évoquant que peu de surprise. C'étaient là les risques du métier, et il ne leur restait qu'à espérer que l'inspecteur ne soit pas du genre à aimer prendre des risques inutiles, à moins d'être certain de son coup.

Plus les secondes filaient à mesure de paroles échangées, et plus il enviait les nerfs d'acier de son père, ainsi que ses décennies d'expérience. Ce type en face d'eux n'était pas comme les autres flics et représentants de la justice à qui ils avaient déjà pu graisser la patte par le passé ; il y avait quelque chose, dans sa présence autant que son regard, qui le laissait incertain quant à l'attitude à adopter. Et s'il était sauvé par un faciès à l'expression naturellement patibulaire, il ne pouvait nier la tension enserrant sa nuque et ses épaules dans un étaux dont il ne savait se défaire. L'alcool n'avait pas aidé, et s'il s'était sciemment limité à un seul verre et n'irait pas plus loin ce soir, ça n'avait pas suffit. Tant pis, il lui fallait rester alerte, quoi qu'il arrive.

Il était probable que tous ceux présents se soient rendu compte d'un léger changement dans l'atmosphère de la pièce lorsque la coréenne y avait mis les pieds. Des regards brièvement échangés, très peu de mots. Et parlant de mots, le fait qu'il s'adresse à elle, surtout de la sorte, sonnait comme une insulte à ses oreilles. Il lui fallut le temps d'un bref instant pour se reprendre, éviter de déraper, affichant une mine stoïque pour dissimuler son agacement. « Inspecteur Atsuji. » Ce furent les seuls mots qui réussirent à quitter sa bouche, avant qu'elle ne lui adresse un hochement de tête paré de tout le respect qu'elle était capable de feindre à son égard — c'était bien mieux que tout ce qu'elle s'était imaginée lui dire.

Après tout, elle ne pouvait se permettre de manquer de respect à leur hôte, encore moins de faire honte à son oncle. D'autant qu'à choisir, elle préférait encore y perdre un doigt ou deux plutôt que d'être forcée à lui présenter la moindre forme d'excuse. Lâcher prise sur son amertume? Oh, cela finirait par arriver, à mesure que les bleus marquant son épiderme s'effaceraient, probablement.

Quelque chose à lui montrer? Surprise mais surtout, curieuse de la réaction de son oncle, elle eut tôt fait de réaliser, en baissant le regard dans sa direction, que ce dernier semblait avoir tout prévu depuis le début. Ah. Elle aurait du s'en douter, il ne laissait jamais rien au hasard. Pourquoi, cependant? Pourquoi lui mettre sous le nez ce qui pourrait les condamner, et ce même s'il avait probablement déjà eu vent des affaires sordides menées ici, loin de l'alcool et des jolies filles? Jun'ichirō n'avait pas pour réputation de faire les choses à moitié, et il le prouvait ce soir, une fois de plus. Les affaires personnelles se devaient d'être réglées entre eux, et le spectacle qui attendait leur invité de ce soir en serait un exemple parfait.

Le vieil homme, cependant, préféra dans un premier temps se lever, démontrant bien plus d'aisance et de réactivité que son âge pouvait le laisser supposer. Ce fut lui qui servit un nouveau verre de saké, comme il se devait — une marque de respect. Il ne retourna cependant pas s'asseoir une fois le verre déposé face à son destinataire, le geste mesuré ; se redressant, il l'observa quelques instants, avant de finalement prendre la parole. « Il y a, en effet, quelque chose que je désire vous montrer. » Sa nonchalance semblait immuable, son calme impossible à faire vaciller. « Une dernière preuve de bonne foi. » Ainsi qu'une mise en garde, chose qu'il finirait très prochainement par comprendre, probablement. « Le saké fera un parfait accompagnement. » Le message était clair : levez-vous. Et si c'était avant tout une invitation à le suivre, il prit congé sans l'attendre, quittant la pièce suivi de son fils, les deux vigiles ne tardant pas à leur emboîter le pas.

Et ils se retrouvaient seuls.

N'ayant jusque là pas bougé un muscle, son regard retomba lentement sur l'homme à l'origine de ses maux actuels — ou du moins tentait-elle de s'en convaincre, sans y trouver de réconfort. Inspiration lente, une puis deux, alors que machinalement, ses mains venaient se saisir de sa longue chevelure, l'attachant en prévision de ce qui l'attendait. Un geste répété, encore et encore, exécuté pour détacher son esprit, brièvement, de la situation. Ah. Elle aurait aimé, dans l'instant, un peu plus de liberté, ne pas avoir les poings liés. Qu'il soit à sa merci, même le temps d'un bref instant.

Une moue vint habiller ses lèvres alors que de quelques pas, elle dépassait le sofa, préférant lui offrir la vue de son dos et n'ayant ainsi pas à soutenir son regard. Il sentait l'aftershave. Elle fronça le nez. « Veuillez me suivre, s'il vous plaît. La suite vous attend à l'étage inférieur. » Elle avait fait l'effort de n'accrocher aucune émotion à ses mots, cherchant à se distancer pour ne pas céder à ce qui chatouillait sa nuque et le bout de ses doigts. Non, elle aurait bientôt de quoi purger ces pulsions-là, il lui suffisait d'attendre. Patiemment, encore et toujours. Un prédateur, elle aussi. Le réalisait-il?

En bas, au bout d'un corridor de béton mis à nu et éclairé de néons blafards, les deux yakuzas les ayant quittés un peu plus tôt attendaient, patiemment. Cette pièce-ci était bien moins luxueuse, bien plus honnête dans son utilité. Le sol, bien que propre, était un patchwork de tâches plus ou moins sombres, dont l'origine n'était pas difficile à deviner. Proche de l'entrée se tenaient les deux hommes, leur regard rivé sur l'extrême opposé, observant pour l'heure un silence songeur. La majorité des lieux se trouvait plongée dans une semi-pénombre, à l'exception de son centre. Deux spots à la lumière brute mettaient en évidence ce qui bientôt serait une démonstration des talents de la chirurgienne. D'un coté, une table alourdie de matériel médical et d'outils divers, alignés avec soin, précision. De l'autre, un jeune homme visiblement japonais, devant tout au plus s'approcher du milieu de la vingtaine ; il semblait épuisé, transpirant à grosses gouttes, ses pupilles dilatées tentant vainement de s'accrocher aux silhouettes se dessinant non loin. Et quelques instants passés à l'observer suffisaient à confirmer que ce qui le rendait aussi apathique n'était pas juste de la fatigue, loin de là.

Il ne verrait rien venir.
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Daisuke Atsuji
Daisuke Atsuji
Daisuke Atsuji
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Daisuke Atsuji
Mar 18 Juin - 14:02
Tu as regretté l'espace de quelques instant que le calice entre tes mains ne t'est pas été apportée par la putain emmitouflée dans le costume de nonne.

"Merci à vous." dis-tu en récupérant le verre des deux mains

Le fait qu'il ait été même servi par le membre le plus respectable de cette pièce, tu n'en as rien à carrer. La seule chose qui occupe ton corps, c'est Hyun-ah. Elle te déteste si bien. Le pincement de ses lèvres, la tension que tu devines dans ses épaules, tous ses efforts qu'elle fait pour t'ignorer stoïquement. Tu n'as jamais eu autant envie d'être son champ de vision qu'elle ne veut plus t'y voir. Le consentement, l'affection, la tendresse, c'est surfait. La prédation, l'affliction, la puissance, il n'y a que ça de vrai. Ce sont des doux poisons, enivrant et dangereux, comme celui que tu portes à tes lèvres délicatement une seconde fois. Blabla, Jun'shiro. Tu as une idée aussi de ce qui accompagnerait bien ta boisson, et vous n'avez certainement pas la même chose en tête.

Tu le laisses passer devant toi, ainsi que la suite de sa clique. Il n'y a plus qu'elle et toi. Elle, perchée sur ses bottes, droite comme une trique, et toi qui t'affales la viande progressivement dans le moelleux du fauteuil en train de remuer le contenu de ton verre. Tu le lèves bien haut, pour lui rendre hommage, en un sourire parfaitement carnassier. Ils te l'ont offerte sur un plateau. Vive les mariés. Elle qui préférait t'ignorer, elle n'aura que la contrainte d'apprendre à apprécier ton omniprésence pour les prochains mois. Son oncle, et... l'autre con, ne sont que des mets sans goûts face à ce qui te présente face à toi. Elle est tellement ridicule, pathétique, pitoyable et à la fois prétentieuse, sûr d'elle, persuadée d'être dans le contrôle. C'est indiciblement bon. Les blagues les meilleures sont les plus méchantes.

"Je me demande pourquoi nous sommes là. Est-ce eux qui avaient à se plaindre de votre comportement ? Est-ce vous qui avait à vous plaindre du mien ?"

Si la réponse t'avait été donnée par Jun'shiro, tu n'y accordais aucun crédit. C'est un homme d'affaire, mais entre elle et toi, tu le sais, c'est un prétexte. Si elle désirait vraiment ne plus te voir, ils ne t'auraient pas fait venir. Maintenant que vous êtes tous les deux, tu n'as pas besoin de faire semblant. Et puis, tu penses que d'une certaine façon, même ses maquereaux sont au courant que tu les emmerdes. Vous êtes tous là, las, à faire semblant. La chose la plus vraie que vous ayez à dire, à faire, vous l'avez déjà fait. Quand tu as fait en sorte de la malmener, très modérément et dans les limites de la loi, lors de sa visite au commissariat.

Qu'elle minaude, qu'elle fasse la pute effarouchée, c'est la même chose pour toi quand elle passe devant toi. Et que tu tournes ta tête pour imprimer les courbes de son cul dans le fond de ta rétine, et de ta mémoire. Qu'elle te mette ses pieds dans la gueule. Que les lumières soient celles d'un bloc opératoire. Que ton regard soit celui de Superman. Que ta main prenne l'élan en faisant le tour du système solaire avant de percuter son fessier droit. Que tu puisses lui casser les deux rotules qu'elle se mette à genoux. Qu'elle te demande pardon, et qu'à la simple vue de ton regard qu'elle réponde merci.

Mais ceci n'est que dans ton esprit, imprégné d'un demi-verre de plus. Tu finis par te redresser, une main dans une poche, l'autre en train de tenir ton alcool.

"Encore une tentative d'intimidation ?" te moquas-tu.

Ce qu'il y a en bas, tu le sais bien. Soit ils vont te torturer sans te tuer, soit ils vont menacer ta famille, soit ils vont te faire baiser des putes qui porteront plainte pour viol, soit ils tabasseront quelqu'un devant toi. On connait la fin de l'histoire, pourquoi s'en donner la peine ? Il n'y a qu'un cas où tu craquerais. Et Père et Mère sont bien en sécurité au pays. Mais tes pas continuent de suivre mademoiselle Kwon. Les lumières commencent à t'éblouir un peu, alors tu fixes tes pieds. Du carrelage, donc y'a du liquide. Et... c'est du sang.

Ton intuition était la bonne. Il va falloir encaisser. Tu te félicites d'avoir bu déjà un verre, ça dissipera la douleur en partie. Tu espères qu'ils auront la politesse d'épargner tes attributs... Puis ton regard se relève. ça ne sera pas toi, cette fois-ci.

Un jeune, sûrement japonais, tu n'es pas certain à cause de l’ébriété. Sûrement quelqu'un qui l'aura mérité à leurs yeux. Tant pis pour lui. tu ne te grilleras pas en lui portant secours et ça n'est pas la première fois que tu vois ça. En vrai, au cinéma ou dans une snuff movie. La chose dont tu te rappelles le mieux, avec dégoût, c'est la cravate colombienne, c'est ingénieux et clairement dégueulasse. Alors là, tu n'envisages pas être surpris.

"Est-ce vraiment nécessaire...? - Merde - J'ai pensé à voix haute."

Que tu es con. Que tu es saoul. Et ton verre n'est même pas encore fini.
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Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
Hyun-ah Kwon
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Hyun-ah Kwon
Ven 28 Juin - 3:40
Qu'il se montre aussi provocateur ici avait quelque chose de presque insultant, suffisamment pour lui tirer un haussement de sourcils à son geste, mais pas encore pour qu'elle ne daigne ouvrir la bouche. Elle lisait en lui une satisfaction malsaine, à croire qu'il pensait avoir mis le doigt sur le jackpot. Quant à savoir ce que cela pouvait être, elle n'en avait pas la moindre idée. Se pensait-il donc réellement intouchable, hors de portée de ceux menant les lieux à la baguette? Et si là était vraiment sa façon de voir les choses, elle devrait en admettre une certaine déception face à tant de naïveté.

Ce soir cependant, il n'était pas au programme de laisser parler la virulence de son mépris à son égard, pas même l'effleurer ; il n'était que le plat de résistance, et loin d'être un met de choix. Qu'importe ses griefs à son égard, elle savait qu'au sous-sol l'attendait quelque chose de bien plus intéressant, quelque chose qui valait la peine qu'elle économise sa patience.

Même s'il ouvrait la bouche.

Un soupir inaudible fila entre ses lèvres alors que ses prunelles glissaient sur lui, placide dans son expression. Cela sentait bien plus la provocation creuse que de la réellement curiosité, à moins qu'il n'accorde que peu de crédit à ce que son oncle lui avait dit — une erreur. Dans tous les cas, elle prit quelques instants pour considérer sa propre réponse, le détaillant sans vergogne. « Mon avis sur la question n'a que peu d'importance. » Ce qui était parfaitement vrai. Si elle avait froidement décrit son implication dans son interrogation, plainte il n'y avait pas eue : seul Katsuro savait qu'il s'était montré parfaitement déplaisant, flirtant avec la limite de la légalité vis-à-vis de son traitement d'elle. Ainsi, ça n'était pas une histoire de comptes personnels à régler, d'autant que si cela n'avait tenu qu'à son avis, il n'aurait jamais mis les pieds ici.

Si le but de sa petite remarque était de l'agacer, le résultat fut tout autre ; un demi-sourire amusé vint étirer ses lèvres tandis qu'elle lui jetait un regard par dessus son épaule, brièvement. Oh, elle ne répondrait pas, se contenterait de le laisser mariner dans l'incertitude. Il se pensait fort, et Hyun-ah était surprise de ne pas le voir gonfler le poitrail pour prouver sa supériorité. Ca collerait pourtant à son allure de gorille, bien apprêté ou non. Après tout, un animal en restait un, même avec des chaussures italiennes.

Les deux yakuzas les attendaient déjà, et le plat de résistance déjà dévoilé. Quelques autres hommes allaient et venaient, pour finalement disparaître dans les méandres des couloirs. Et lorsque cette fois-ci l'inspecteur ouvrit la bouche, l'oncle ne fut pas amusé. « Nous considérons la preuve par l'exemple être bien plus convaincante que de simples paroles. » Il lui avait après tout bien dit qu'elle était importante pour eux, n'est-ce pas? Faire les choses à moitié n'était pas dans les habitudes.

Le signe de tête qu'il lui adressa marquait sa libération tant attendue. Sans attendre, elle se détacha du petit groupe, sa démarche assurée tandis qu'elle se rapprochait de sa future victime. La tension qui jusque là l'étreignait semblait s'être dissipée, son visage affichant un air bien plus serein tout à coup. Son premier geste fut de relever le menton du jeune homme d'un doigt, ce dernier incapable de garder son attention sur elle, hagard et perdu. « Le travail semble avoir été fait correctement, cette fois. » Dans sa voix se mêlaient satisfaction et soulagement. Après tout, c'était une demande très spéciale venant tout droit d'une figure importante du gang, et un imprévu aurait été très mal vu.

Tandis que le nippon balbutiait des supplications inutiles, elle s'en écarta, retirant son blouson comme on le ferait une fois arrivé chez soi, avant de le déposer sur la table préparée un peu plus tôt. Son silence et le calme avec lequel elle agissait ne faisait qu'exacerber la tension, et quelque part, l'amusait. « Économise ta salive, Hiroki. » Un soupire, alors qu'elle retirait ses gants, désinfectant ses mains avec soin avant d'en enfiler une autre paire, médicale cette fois. « Une demande personnelle de maître Aihara n'est pas à considérer à la légère. Toi mieux que personne devrait le savoir, hm? » Il y avait quelque chose de presque cajoleur dans le timbre de sa voix, son regard se reposant sur lui brièvement, puis sur son public improvisé, avant de revenir à ce qui occupait ses mains. Une seringue préparée, puis une seconde, en cas d'imprévu.

Si les quelques hommes mis à sa disposition avaient réellement suivit ses instructions, il était dans l'état parfait pour ce qu'elle lui réservait. Gardé en confinement pendant huit jours, il avait été lentement mais surement privé de sa volonté, cette dernière remplacée par une dépendance à laquelle il ne risquait pas d'échapper. Il suffit de voir sa réaction lorsqu'elle revint se planter devant lui, lui présentant ladite seringue. « T'as vu les choses en grand, toi. Te faire bien voir d'un membre important de la famille, séduire sa fille unique. » Aihara avait même accepté de payer lui-même le tatouage qu'on devinait sur le dos dudit Hiroki. « Mais il a fallut que tu te tires une balle dans le pied. Est-ce que cette fille valait vraiment la peine que tu t'enfuies avec elle, laissant derrière fois la famille qui t'avait accueilli, et une fiancée enceinte? » La pire des trahisons venait toujours de notre entourage, elle-même en portant encore les stigmates. Autant le dire, elle n'avait que très peu d'empathie pour lui, la loyauté au clan étant tout ce qui comptait à ses yeux. Il n'avait que ce qu'il méritait — quoi qu'une exécution aurait été bien plus clémente.

Toujours attaché, ce ne fut pas son bras libéré et rapidement pourvu d'un garrot qui aurait pu l'arrêter, et vu son état, il n'en aurait surement pas eu envie. La dose fut injectée, et elle recula, la seringue remise à sa place. Les ordres étaient simples : lui faire regretter son affront afin qu'il ne l'oublie jamais, et récupérer ce qu'il ne méritait plus. Barbare, mais plus commun qu'on le pense. Elle-même n'en était que très peu émue (elle avait vu pire) et c'était selon ces directives qu'elle avait donné ses propres ordres, le tout culminant à ce soir. Oh, l'héroïne n'était qu'un moyen de parvenir à ses fins, et nullement la finalité du traitement qu'elle lui réservait.

Usuellement, elle ne parlait que peu, ne s'épanchant pas au delà de l'interrogatoire et des réponses désirées. Aujourd'hui, cependant, il semblerait qu'elle soit d'humeur bavarde, juste une touche théâtrale pour parfaire la scène. « Ta copine va faire une parfaite addition au lot de filles proposées ici. » S'il s'était apaisé après la nouvelle dose, ces mots semblaient l'avoir à nouveau agité, des insultes fusant cette fois-ci. C'était prévisible comme réaction, et ne tira à la femme qu'un faible soupir ennuyé.

« Y'a rien que tu pourrais me faire qui me fera regretter. » étaient les mots qui revenaient régulièrement dans sa bouche, un mantra visant probablement bien plus à le rassurer que la provoquer. Et plus ça allait, et plus il semblait incertain, finissant par même lui demander ce qu'elle allait lui faire. Juste de quoi, finalement, réveiller une lueur d'intérêt dans son regard mordoré. « L'hyperalgésie, tu sais ce que c'est? » Bien sûr que non, la question n'étant de toute façon que rhétorique. « Un sensibilité excessive à la douleur. Un problème qui entre autre peut être causé par la prise continue d’opioïdes. » Il fallut au jeune homme quelques instants pour vraiment comprendre ce qu'elle lui disait, son esprit rien d'autre qu'une purée épaisse et floue. Cependant, il fallait croire que le poids de ses paroles avait fini par l'atteindre, à la façon dont il releva la tête vers elle. Pas besoin d'en ajouter plus, il avait compris et, cruelle, elle sourit.
Le genre de sourire qui, en dépit de la situation n'avait rien de pervers ; non, c'était quelque chose de satisfait, presque moqueur.

Il allait avoir mal, c'était une promesse.

Elle allait commencer lentement. Consciencieuse, elle avait une fois de plus retiré ses gants, bandé avec soin sa main droite, le geste habitué et précis — hors de question de les abîmer pour lui. Une nouvelle paire de gants enfilés, avant de faire la démonstration de ses propos : si le coup ayant percuté sa mâchoire semblait définitivement douloureux (et démontrant d'une aisance face à la violence qu'on ne lui soupçonnerait pas) le hurlement qui échappa à sa victime prouvait une douleur décuplée. Un coup, puis un autre suivit. Pour l'heure, elle s'appliquait à ne laisser que peu de dommage, son affliction suffisant à attaquer son mental. Et il blêmit plus encore en la voyant saisir un marteau sur la table. Les mains étaient une cible facile, le nez aisément brisé également. Et quand elle passa à l'un de se genoux, s'en suivit un craquement et un bruit moite, ainsi qu'un cri éraillé.

Puis plus rien.

Il venait de s'évanouir, sous le coup de la douleur. Sourcils haussés, la tortionnaire vint malgré tout vérifier ses signes vitaux, restant sur ses gardes. Y était-elle allée un peu trop fort? Si c'était le cas, il n'était pas au bout de ses peines. Et qu'il souffre était le but, après tout. Des ordres qu'elle suivait à la lettre, loyal bourreau (ou chienne, selon).

« Yuna. » La voix de Jun'ichirō la tira de sa brève réflexion, son regard le cherchant dans la pénombre. Un hochement de tête et quelques ordres donnés, avant qu'elle ne revienne à la hauteur des trois hommes, jetant ses gants maculés de sang au préalable.
Les projecteurs avaient commencé à lui donner chaud, et si son visage maquillé ne semblait pas avoir bougé, elle pouvait sentir ses cheveux coller contre sa nuque, et le tissu de son pull contre sa peau. « N'oublie pas la demande d'Aihara. Il souhaite que l'encre ne soit pas abîmée. » Bien sûr qu'elle n'avait pas oublié, et si la brutalité dont elle était capable semblait parfois être excessive, se laisser emporter n'était pas dans ses habitudes. « Ne vous en faites pas. » Et en disant cela, lentement son attention dévia sur l'inspecteur, le dévisageant sans expression. Était-il satisfait, pris de court? Oh, elle ne comptait pas sur l'intimidation, cependant.

Quelques instants filèrent encore, avant qu'un grognement pitoyable ne finisse par attirer son attention — il était réveillé. De quoi la rappeler à son travail, son art. Il n'était pas au bout de ses peines, et l'inconscience ne le sauverait de rien. Ce serait une symphonie de brisement d'os et cartilages, de chairs écrasées et saignées, accompagnés de cris étouffés, épuisés.

Et après ça, elle aurait besoin d'une bonne cigarette.
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Daisuke Atsuji
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Daisuke Atsuji
Dim 7 Juil - 0:50
"Cela veut donc dire, qu'en dépit de vos efforts pour paraître au-delà de tout ça, vous avez un avis sur la question." lui rétorquas-tu en un sourire narquois.

Touché. Là, comme la dernière fois, tu as encore une avance sur elle dans le dialogue. Et tu penses que pour toutes les prochaines fois, cela restera le cas - car il y aura des prochaines fois, tu t'en assureras. Elle présompt un peu trop, elle n'a pas idée que ne pas répondre, ne pas jouer, peut être tout aussi informatif que de s'épandre. Elle n'est pas idiote, mais elle pêche par ignorance. Conne va. Son sourire n'en est qu'une confirmation.

Elle te fait penser à ces adolescentes qui se moquent du souffre-douleur pendant le cycle secondaire pour affirmer leur position et faire l'étalage de leur prédation sociale factice. Et lorsqu'elles sont à leurs fêtes populaires, entre gens populaires, affalées la jupe relevée avec une capote usagée dans une main, une bouteille de tequila vide dans l'autre, un garçon très mal intentionné vient immortaliser l'instant à l'aide d'un appareil photo jetable. Et le lendemain, elles souhaiteraient que personne ne les reconnaissent quand leurs chattes - leurs fabriques de futurs inaptes - se retrouvent en quatre par trois sur les murs du lycée. Et le jour d'après, malgré l'intervention du personnel d'entretien, puis celui d'après et encore d'après. A leur faculté, et à leur futur employeur, au père de leurs futurs catastrophes. Ce n'est pas parce qu'elles ne jouent plus que le jeu s'arrête.

On ne t'a jamais trop cherché des poux quand tu étais plus jeune, tu étais bien trop colérique et froid. Et puis tes poings touchaient les autres plus souvent que tes mots. Tu n'aurais pas été le souffre-douleur, jamais, maman n'a pas élevé un faible. Mais, tu aurais fais ça pour un ami. Pour rappeler que tout le monde était vulnérable.

C'est ce que ses lèvres t'ont évoqué. La petite suffisance précieuse et distinguée de celle qui se fera coller la joue contre la paroi froide et sale d'un casier métallique, ou d'un pied transpirant, car elle oublie qu'elle n'est qu'une femme. Un petit ersatz de sadisme nostalgique le temps de l'étirement faible de petites chairs sans importance. Une chose que tu ne retrouves plus lorsqu'elle quitte le cercle d'homme pour se positionner au centre de la pièce, au centre de la tension.

L'explication de Junshiro ne te convainc pas vraiment. S'ils doivent faire preuve de leur parole, à quoi leur sert-elle, que vaudrait la tienne ? ça n'est qu'une de l'intimidation pure et simple. Et ce qui te fait le plus cogiter, agiter le regard, n'est pas la petite préparation de la praticienne. Vu l'éclairage, tu ne vois que le milieu de la pièce et le reste n'est que pénombre opaque. Ils pourraient être dix autour de toi, tes yeux ne sauraient te le dire. Tes oreilles sont moins précises avec l'alcool. Peut-être qu'un calibre est derrière ton crâne, un couteau sorti de la poche arrière du limier préféré du vieux. ça y est. ça commence, cette petite peur surexcitée grimpant de tes cuisses à la base de ta nuque. Une garce qui te colle des sueurs froides sur le front, dans le bas du dos. Une langue se glissant les cavités de ton oreille pour te lubrifier, te stimuler la panique à coup d'argumentaires tout aussi rationnels qu'injustifiés. Ils veulent te faire voir à l'avance ce qui va t'arriver. Ils te feront supplier le pardon, te forceront à renier tout ce qui fait de toi, toi. Ils te découperont en morceaux et t'enverront par colis aux différents commissariats de Charney. Jûnshiro gardera ton appareil génital dans du formol comme trophée dans son bureau. Tes parents ne pourront même pas t'enterrer, chez eux, ou proche de ton frère. Tes supérieurs se féliciteront et Hyun-ah avec ses talons lâchera son plus bel étron sur tes restes. Il va falloir diminuer la poudre, si tu veux en diminuer certains effets secondaires. Ressaisis-toi.

Tu t'es mordu la joue au point où tu pensais que tes yeux en pleureraient - s'il était même envisageable que tu puisses pleurer -, avant de t'enfiler la seconde moitié du verre. Ce n'est rien, ce n'est que le fruit de ton esprit, le bruit de ton esprit. Quand une conversation dérange, il y a deux façons de s'en sortir, couper court, ou que le décollage d'un avion de chasse impose son tintamarre. C'est ça, plus de bruit. Concentre-toi. Une fiancée enceinte, voilà, ça sera ton point d'accroche.

Tu la regardes faire, le verre désespérément vide. Tu t'interroges, si le contenu de la seconde seringue était le même que la première et ne serait pas mieux dans ton bras.  Il a l'air aussi calme qu'un bébé, ça serait ce qu'il te faut. Même si ça ne dura qu'un instant avant qu'une insulte le fasse réagir. Tu aurais aimé qu'il lui crache dans la bouche, mais il n'en fit rien. A la place, lui aussi était un crétin. Rien qu'il ne puisse regretter hein ?

Hyperalgésie. Hyper, c'est beaucoup, algésie, c'est douleur. De l'hyperdouleur ? Eeettt, c'est confirmé. Et ça te confirme également que tu ne voulais pas de la deuxième seringue. Les opioïdes, c'est lorsqu'on veut fuir le réel, la cocaïne c'est quand on veut l'affronter encore plus que les autres. Et la tortionnaire, avec ce sourire presque enfantin, n'en faisait pas moins. Tu t'es légèrement trompé sur une chose. Elle est un tout petit plus qu'une femme, qu'une matrice à asiatique, elle est un monstre. Petit et faible, mais quand même. Quelque chose capable de prendre son pied dans ce genre de situation, d'y mettre du raffinement, de la méthode, de la recherche. Cela doit probablement faire des années. Tu vas passer en revues tous ses lieux de séjours pour les confronter à des affaires de disparition. De ton côté, tu n'as pas le raffinement.

Alors un crochet du droit. Curieux. Elle n'a pas la force physique, pourquoi s'embêter avec ça ? Cela serait beaucoup plus cohérent et adapté avec des.. Fais chier. Eh bien voilà, des outils. Tu n'as pu réprimé un soufflement de tes narines très caractéristique d'un rire retenu. Elle lui neutralisa les mains et une jambe - le bruit te rappela ce restaurant mexicain où on broie les os des cuisses pour les arracher à un pauvre poulet rôti -, ce qui veut dire qu'il ne s'enfuira pas et que si elle se montre plus proche, elle ne craindra rien. Pas bête. Et puis, plus rien. Oh non, il ne va pas faire sa diva. Maraver-le rapidement, que l'on passe à autre chose pensas-tu.

Là-dessus, tu te penches légèrement vers Jûnshiro, lui chuchota suffisamment bas à l'oreille.

"Il vous faut le garder vivant ?"

Car si tel est le cas, tu ne vas pas pouvoir faire grand chose pour ce pauvre hère. Tu n'as pas l'intention de les laisser mener cette dance macabre. Bien que tu y satisfais une sorte de curiosité morbide, cela te tend, et d'une façon que tu n'apprécies pas. Et cette désappréciation, tu ne la caches pas dans ton regard lorsque tu croises celui de la pétasse. Elle profite de la situation. Si toi tu ne pouvais pas agir comme tu l'entendais au commissariat, c'est parce que des lois la protégeaient, là, c'est encore le cas même s'il s'agit des leurs. C'est injuste, ce n'est pas fair-play. Elle triche. La transpiration sur son corps est caduque, l’essoufflement qui soulève sa grosse poitrine est illégitime. Qu'elle déporte donc de nouveau son attention sur le sac à viande en souffrance.

"C'est une punition et non une exécution."

Cela sera mieux pour elle et pour toi. Car là, tu es à mi-chemin de quelque chose qui progresse en toi qui devra sortir, d'une façon ou d'une autre. Sur une personne ou une autre.
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