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[+18] Si la fumée qui r'ssort de ma gorge se transforme en nuage ça explique l'temps dans cette ville ! - ft Matheo
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Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Ven 12 Juil - 21:53

Si la fumée qui r'ssort de ma gorge se transforme en nuage ça explique l'temps dans cette ville !
ft Matheo RIVERA


Pourquoi ?! Pourquoi, c’est toujours quand je suis au milieu d’un service que je reçois les putains de sms pour me fixer un rendez-vous le soir même ? Juste à la fin de mon service. Pile quand je suis en jupette et corsage. Pile quand j’ai trop bu la veille et qu’j’ai encore la gueule de bois. En plus je tousse. J’avais qu’une envie, rentrer chez moi et mourir sur mon canapé avec des médocs et le fond de la bouteille de gin d’hier. Éviter de rentrer chez Lee pour ne pas l'inquiéter dans le vent. Pour être tranquille. Pour faire mes conneries dans mon coin…

Et me voilà à renfiler mes grosses Dr Martens sans pouvoir cacher mes jambes nues parce que j’ai pas l’temps de r’passer chez moi. J’ai même pas de change pour le corsage fin. En râlant, je quitte le boulot avec une vieille veste de l’air qui tombe jusqu’à mes mollets. Que ça pour m’cacher… quelle joie.

Je m’arrête dans un square désert. Ça sera bientôt habité d’drogués et de dealer, mais il est trop tôt encore. Y’a plus de citoyens parce qu’il est trop tard. C’est intelligent de me faire venir ici à c’t’heure. On sera tranquille et j’suis pas en position de faiblesse, j’peux m’enfuir ou m’faire entendre à tout moment. La même pour le type qui doit m’rejoindre.

J’monte sur un banc et j’m’assois sur le dossier du truc en ressortant mon portable. Rendez-vous ce soir, à c’t’heure, à c’t’endroit. Une somme à 2 zéros au-dessus de la moitié d’mille dollars est indiquée. On peut pas r’fuser ce genre d’offre, même quand ça tombe au dernier moment, même si j’sais même pas le but de ce contrat. J’ai besoin d’argent, encore plus si j’veux payer le bail avec Lee même si lui ne veut pas. J’veux d’l’argent. J’en aurai ce soir.

Je cherche dans les poches recousues de ma veste et sors une clope que j’allume aussi sec. La fumée me gratte, me griffe même, la gorge et je me retrouve à tousser à moitié en train de m’étouffer en voulant la recracher. Mes yeux se mouillent par instinct alors que je tousse de plus en plus fort. P’tain j’ai même pas d’eau...
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Matheo Rivera
Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Mer 17 Juil - 22:29
Elle est déjà là, entrain d’attendre sur le banc.
Il n’est plus sur du tout, hésite à faire demi-tour.
Ce n’est pas une bonne idée d’aller à sa rencontre, et si elle le reconnaissait ?

Mais trop tard pour faire marche arrière, ça jaserait chez les Outlaws. Surtout que c’est lui qui l’a conseillé et qui s’est placé sur cette mission – y a que lui qui travaillerait sans problème avec une femme faut dire.
Et c’est sa chance de l’aborder, celle qu’il surveille de loin depuis des années.

Il a pris soin de garer sa moto hors du champ de vision de la rousse, cache son casque derrière le véhicule et s’allume une cigarette. Se calmer avant de s’approcher.
Reste plus qu’à voir si elle accepte la mission, ça ne va pas forcement être une partie de plaisir même s’il l’a déjà vu dans des embrouilles apparemment plus risquées. Juste qu’il ne sait pas à quoi s’attendre du client qu’ils vont rencontrer ce soir.

Il s’approche, main dans les poches alors que la rousse semble manquer de s’étouffer. Et il se sent obligé d’utiliser le sarcasme, à défaut de savoir comment l’aborder.

- C’est toi Aellia ? Si oui, ça serait bien de pas crever maintenant.

Il se plante devant elle, prend l’expression la plus banale possible pour ne pas trahir un sentiment de regret quelconque. Alors qu’elle lève ses yeux verts vers lui, ceux qui le ronge depuis l’accident.

Mais il fait comme si de rien n’était, embraye pour ne pas trop y penser.


- T’as une arme quelconque sur toi ? Va falloir menacer le type qu’on va rencontrer ce soir, voir le tabasser à titre d’exemple, pas trop parce que c’est un client mais faut qu’il me rende de l’argent. Le gars est un peu barré et il voulait absolument que j’amène une nana lors du rendez-vous, j’ai attendu parler de toi donc...

Il la regarde de haut en bas sans arrière-pensée :

- Et puis tu devrais lui plaire. Mais je pense que tu sauras te défendre s’il tente des gestes déplacés, dans tout les cas j’ai un pistolet sur moi si nécessaire.

Il lui laisse un temps pour assimiler ses infos, tire une taff sur sa cigarette puis reprend.

- Je ne te dirais pas pour qui ou pour quoi t’es en mission. J’estimes te donner suffisamment d’argent en échange pour que tu ne poses pas de question, mais si ce n’est pas assez on peut s’arranger. Et si je suis satisfait et que ça t’intéresse, je peux te trouver d’autres missions à titre perso. T’es partante ?
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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Jeu 18 Juil - 13:33
La toux continue et j’agrippe même une main à ma gorge, comme si ça allait changer quoi que ce soit. Je suis en train d’essayer de reprendre mon souffle par grandes inspirations brusques, sans réussir à améliorer quoi qu’ce soit, quand une voix m’prend par surprise. Je m’étrangle à moitié avec ma salive et d’un coup, tout change. Je retiens mon souffle alors que mon visage, lui, devient cramoisi sous les quintes de toux que je retiens en dedans. Et l’état de ma gorge se calme.

« C’est moi… Je réponds d’une voix rauque, alors que je reprends enfin mon souffle. Et si j’devais crever juste pour d’la fumée, j’serais pas là pour prendre ma thune. »

J’ai jamais été douce ni polie, et j’risque pas de le devenir pour un contrat dont on me tait tout, si ce n’est le montant. Je descends d’mon perchoir, et j’ai même le culot d’rallumer une clope alors que c’est précisément ça qui m’a fait à moitié crevé. J’inspire une longue bouffée alors que le garçon qui est apparu, sûrement plus vieux qu’moi (faut dire que c’est pas dur vu mon âge et l’milieu dans lequel lui et moi travaillons), reprend la parole.

J’écoute ce qu’il a à me dire sur le contrat du jour et un rictus écoeuré grimpe sur mes lèvres quand il parle de passer à tabac un mec pour qu’il paie. C’est précisément c’qui est arrivé à mon père, c’qui a détruit ma famille et ma vie. Et pourtant, c’est d’venu mon quotidien depuis des années, et si ce n’est un air dégoûté, ça m’fait pas grand-chose de plus.

« Il voulait une nana au rendez-vous ? Il va être ravi d’avoir un sac d’os alors. Je ricane froidement, parce que j’suis lucide sur mon sex-appeal qui a gravement chuté dans les négatifs avec les kilos qui s’envolaient. Pis d’mander une nana pour rendre du pognon. Y’a vraiment des te-bê partout. »

J’râle, j’le sais bien, mais ça n’m’empêche pas de le faire. Je fais tomber un peu d’la cendre au bout d’la cigarette déjà grillée à la moitié et je suis sur le point d’lui dire de se mettre en route quand il déclenche ma colère. C’est vif, brûlant, et si j’avais tout l’air d’être à moitié morte, pendant qu’il m’parlait, j’me jette d’un coup sur lui.

Le temps de laisser mon corps percuter le sien pour le déséquilibrer, j’ai récupéré mon couteau papillon d’ma poche et j’l’ai posé sur sa gorge. Mon visage est presque à son niveau et l’bout de ma cigarette est à tout au plus 1cm de sa peau. Un sourire carnassier grimpe sur mes lèvres alors qu’j’articule lentement.

« Les armes à feu, c’est d’la merde, bichon. T’as pas eu l’temps d’la dégainer qu’j’pourrais déjà t’saigner. Mon sourire se fait plus grand alors que je m’arrête un peu plus sur ses traits. Plutôt beau garçon, le gars. Tu dev’rais pas me sous-estimer, et si j’accepte qu’tu me dises pas pour qui j’bosse, c’est parce que j’m’en branle. Pas parce que tu l’as décidé, ok ? »

Je suis réellement en train de provoquer un inconnu dans un square ? Ouais, ouais, c’est bien le cas. Lentement, je recule mon corps que j’ai instinctivement fait peser contre lui pour faire comprendre que la menace était réelle. Et d’un mouvement de poignet qui frôle sa gorge, j’referme le couteau qui me suit partout. J’m’écarte, et la cigarette, elle, a fini son bout d’vie. J’la jette au sol comme une malpropre, sans l’écraser.

« J’suis partante pour c’contrat. Si tu t’montres à la hauteur, j’voudrais bien r’bosser avec toi, ouais. Je suis en train de retourner sa proposition à mon avantage, totalement. On y va comment, du coup ? »
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Jeu 18 Juil - 18:46
Il n’est pas étonné du manque de tact de la rousse, hausse les épaules à sa remarque sur le client.
Il préfère ça, à choisir, ils ne sont pas là pour copiner et il n’aura pas besoin de prendre des pincettes avec elle. Reste à voir si c’est simplement une aptitude qu’elle se donne, même si il a pas trop de doute sur ça.

Il s’apprête à sortir son paquet de cigarette de sa poche, attendant la réponse d’Aellia, quand il sent sa gorge se serrer. Un clignement d’œil pour comprendre ce qui se passe, et il a pas le temps de réagir avant qu’elle retire sa lame.
Instinctivement il passe sa main sur la zone précédemment menacée, vérifie qu’il n’est aucune blessure. Elle finit par accepter le contrat en retournant sa proposition, et c’est un sourire mauvais qui apparaît au bord des lèvres.

Elle lui plait, vraiment.

Et si elle veut jouer à ça, il va jouer.

Sans crier gare, il lui bloque les poignées d’une main dans le dos, se glisse derrière elle et lui colle son pistolet sur la tempe.

- « Bichonne », t’auras pas le temps de sortir ta lame que je t’aurais déjà explosé la cervelle, alors tu vas te calmer direct.

Il fait deux pas en arrière, mettant une distance suffisante pour avoir le temps de réagir si elle lui bondit dessus. Le pistolet toujours braquer dans sa direction – suffisamment bon en tir pour tirer à quelques millimètres d’elle pour l’impressionner.

- Et j’ai le temps de tirer avant que t’arrives jusqu’à moi.

Il reste dans cette position quelques secondes, le temps de lui faire comprendre la situation. Puis il relâche l’ambiance, d’un rire franc et plus chaleureux, rangeant son arme.

- Tu me plais bien. Et je ne te sous-estime pas, fait en de même.

Il s’allume une cigarette, tend le paquet à la femme.

- On va nulle part, c’est le type qui nous rejoint ici, il ne devrait pas tarder.
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Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Jeu 18 Juil - 21:52
J’l’ai pas vu venir. COMMENT J’L’AI PAS VU VENIR ? Avec un grognement animal, je me secoue contre lui pour qu’il me lâche. Je suis comme un animal sauvage, j’attaque, mais je supporte très mal qu’on en fasse de même pour moi. J’voudrais pouvoir me retourner, pouvoir le mordre pour le remettre à sa place, mais j’suis bloquée. Je gronde de plus en plus sombrement et quand il me renvoie ma propre remarque, je râle :

« Vas-y, tire. Les flics te retrouveront sûrement bien plus vite qu’moi. Un couteau, c’est plus difficile à identifier, et ça fait moins de bruit. Je pousse sur le canon avec ma tête pour torde mon coup au maximum et entrevoir son visage. Le pistolet, c’est pour le faible. »

Je veux l’provoquer. Je veux qu’il regrette de m’avoir provoquée. Pas parce que j’ai raison ou parce que j’vais me venger, mais parce que j’suis une chieuse. Habituellement, les gens m’contredisent pas, juste pour éviter d’me laisser leur lancer ce genre de jugement dégueulasse. Ceci dit… ça m’empêche pas d’le faire, sauf que j’le fais peut-être avec plus d’humour et mon d’colère.

Il s’écarte de moi, et j’récupère aussi sec mes bras. Je frotte sur mes poignets endoloris, presque douloureux en me retournant vers lui. Je feule presque, tellement j’ai envie d’me jeter sur lui et d’me venger. Tellement je sais, aussi, que j’ne le ferai pas. Il a eu raison de m’rendre mon attaque, maintenant, je sais à qui j’m’adresse, mais… arhh, qu’est-ce que je déteste ça.

« J’te sous-estime pas, sinon j’t’aurais vraiment ouvert la gorge et j’aurais récupéré mon fric. Je range mon couteau dans ma poche en me laissant tomber sur le banc. J’espère bien qu’j’te plais, j’ai une réputation à faire tenir. »

J’suis mordante, mais quand il me propose une clope, ma colère retombe. J’suis pas mieux qu’un animal à qui on file un bout de barbaque, j’attrape un bâtonnet et j’le cale aussi sec entre mes lèvres. j’l’allume et lui tends mon briquet, pour enterrer la hache de guerre. Mes yeux remontent à son visage et j’finis par demander.

« C’est quoi ton nom ? Tu sais l’mien, mais pas l’inverse. J’inspire une bouffée et la relâche en jouant à en faire des anneaux de fumée. Et comment t’as entendu parler d’moi ? »

J’suis curieuse, mais en même temps, on doit attendre le type, alors j’peux bien, non ? Je lui fais signe de s’assoir s’il veut et je m’installe au fond du banc, les jambes relevées contre moi. J’soupire longuement alors que mes yeux se posent sur l’endroit.

« Il doit v’nir pour quelle heure ? J’tourne à nouveau mes yeux fatigués vers lui en toussant un peu »
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Ven 19 Juil - 10:09
- J’te sous-estime pas, sinon j’t’aurais vraiment ouvert la gorge et j’aurais récupéré mon fric. J’espère bien qu’j’te plais, j’ai une réputation à faire tenir.

Il hoche la tête, visiblement ils sont sur la même longueur d’onde. Il ne peut s’empêcher un rictus amusé au changement de comportement d’Aellia face à la cigarette proposée. Il ne jettera pas la pierre, nombre de fois le tabac ça l’a calmé quand il perdait son sang froid ou après un cauchemar.

Il se saisit du briquet de la rousse, glisse la cigarette dans sa bouche, et ripe sur molette quand il entend la question de sa nouvelle partenaire.
Nouveau essai, comme si de rien n’était, la flamme surgit et allume la cigarette. Le brun tire une taff et rend le briquet à Aellia.

Son nom ? Il ne s’attendait pas à cette question, et il n’est pas sûr que ça soit une bonne idée de lui fournir. En même temps vu qu’ils sont amené à bosser ensemble… Autant pas eveiller les soupçons.

- Matheo.

Il se pose à côté d’elle, plus simple pour lui de ne pas avoir à la regarder dans les yeux. Pour pas qu’elle ne remarque ses mensonges. Sa cigarette se consomme lentement, prenant toujours le temps d’en profiter quand c’est possible.

- C’est pas dur d’entendre parler de toi dans ce milieu, parait que t’es une sacrée bastonneuse.

C’est vague, et il espère que ça lui suffira, parce qu’il n’est pas doué pour inventer des mensonges sur le tas.  
Il jette un regard sur son téléphone, le mec devrait être la dans cinq minute mais il ne doute pas d’un retard.

- Devrait arriver dans une dizaine de minute.

Observe la fumée de cigarette s’enfuir entre ses lèvres, le regard absent.

- C’est rare de croiser une nana aussi hargneuse, surtout si jeune. Comment t’en es arrivé à là ?

Comme si il ne savait déjà pas tout…
Mais il avait besoin de l’entendre, mesurer la rage qui l’habitait depuis ce jour. Savoir à quel point elle le détestait.

Après tout c’est la raison principale pour laquelle il l’a recommandé pour cette mission.  
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Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Ven 19 Juil - 14:12
« Matheo ? Je fronce les sourcils, avec cette sensation de déjà-vu (déjà entendu, dans c’cas-là) qui m’effleure parfois. J’observe son visage comme si j’pouvais y trouver une réponse et puis j’me détourne. J’risque de l’écorcher pour te trouver des surnoms qu’te colle mieux. Genre Math’ ou... Matthy ! »

J’ai un demi-sourire, moqueur et provocateur quand j’annonce ça. Je transforme presque tous les prénoms de ceux qu’je croise. Il n’y a que ceux qui me font peur que j’respecte un peu. Et Lee. Mais là, ce type aux yeux clairs ne se place dans aucune des cases qui pourraient l’protéger un peu. Il subira, c’comme ça. Tant pis pour lui si ça lui plait pas, moi ça m’tire un rire moqueur.

Rire qui devient tellement plus fort, plus sincèrement quand il m’explique comme il a entendu parler de moi. Une sacrée bastonnés, c’est pas faux ça. Mais c’est pas tout, et ça m’étonne qu’il ne le dise pas aussi. J’essuie mes yeux après avoir fait tomber la cendre sur le sol. Avec un sourire ravi, amusé, un poil fou peut-être, je le corrige.

« Une bonne combattante, une putain de relou, une salope qui triche et trompe, une pute qui f’rait pas loin de tout pour de l’argent. C’est plutôt ça qu’t’as entendu non ? Parce que si quelqu’un pense uniqu’ment que j’suis une bonne combattante et c’est tout, c’est p’t’être l’homme de ma vie, faut m’le présenter ! »

Au fur et à mesure que j’parle, un amusement grimpe sur mon visage et j’me retrouve avec un sourire perçant, brillant, quand je finis ma petite tirade. Mes yeux s’agrippent à sa silhouette, alors que j’inspire profondément l’air frais de la nuit et que j’entends que je dois encore attendre un peu. Mais ma vraie surprise c’est à la question qu’il me pose. J’hausse un sourcil sans lâcher mon sourire.

« J’suis pas si jeune. J’ai même l’droit d’acheter de l’alcool légalement. T’as quoi ? 10 piges de plus ? C’rien ça. Je secoue la main pour chasser cette différence d’âge qui ne vaut rien à mes yeux. Mon corps est celui d’une ado, mon esprit celui d’une vieille pute, alors bon. Et sinon, mes parents m’ont abandonné sur l’parvis d’une église en m’appelant Esmeralda. Sauf que c’était pas la bonne époque, j’aurais dû devenir danseuse des rues, mais la violence m’a fait trop de mal et de peur donc j’ai appris à m’protéger. »

Je tourne la tête pour accrocher son regard avec cette lueur de défi au fond. Ce n’est pas mon histoire, et quelque chose au fond de moi me dit qu’il le sait aussi. Ma main se tend tout à coup vers lui, alors qu’une impression se superpose à la réalité et je reviens à moi quand la porte de métal du square résonne. Notre invité est là en avance ?

Je me relève aussi sec, lisse ma jupe, et nettoie d’un coup de main mon chemisier. Je jette ma cigarette au sol et je prends une toute nouvelle expression. Douce, légèrement timide, mystérieuse et attirante. Ce type veut une femme ? Bah quoi, je lui en donne une, c’est tout.

« J’te suis. S’il tente quoi que ce soit, j’couvre tes arrières. Je souffle à Matheo, avec de croiser mes mains sagement devant moi. »
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Ven 19 Juil - 20:43
Il ne peut s’empêcher de répondre au rire communicatif d’Aellia par un sourire en coin. Pas que le surnom lui plait spécialement, mais ça a le don de détendre un peu l’atmosphère.
Il finit sa cigarette, l’éteint avec soin sur le dossier du banc avant de laisser le mégot tomber au sol.

Il ne sait pas, en réalité, ce que pensent les gens de la rousse. Il a juste tellement l’habitude de baigner dans la violence, la soif de pouvoir et d’argent que le comportement d’Aellia lui semble…normal.
Evidemment il n’en dit rien, hochant simplement les épaules en guise de réponse. Il se garde aussi de remarquer qu’il serait donc peut être l’homme de sa vie.

Elle commence sa fausse histoire.
Et le sourire du garçon disparaît peu à peu.

Pris au dépourvu, il fronce les sourcils – comme si c’était surprenant qu’elle ne se livre pas à un inconnu.

Et il est à deux doigts de repousser sèchement la main féminine.

Sauvé par le bruit du portique.
Il met quelques secondes à retrouver son calme, alors qu’Aellia est déjà prête. Il se lève lentement du banc, passe devant la fille sans un mot et s’approche du client. Il a hâte que ça se finisse.
Il se plante à bonne distance du mec, jette un regard aux alentours pour vérifier qu’il n’y ait pas de témoin indésirable. Plonge ensuite son regard sévère dans celui du client.

- T’as la thune ?

- T’as une fille ?

Il soupire, pousse dans le dos Aellia en murmurant un « désolé » inaudible pour l’autre.
Pourquoi il n’a pas réfléchis avant que ça se passerait comme ça ? C’était évident, et ça lui déplait. Mais au moins elle sera à proximité si le gars refuse de donner l’argent.
Il voit le type saisir la rousse par le bras, un sourire mauvais sur les lèvres. Il lance un regard à Aellia indiquant de ne pas bondir sur le gars tout de suite.

- Tu nous laisses seul quinzaine minutes ? Et je te donnerais plus de thune.

Il fait ce qu’il peut pour garder son sang-froid

- Non. On est pas là pour ça, si tu veux qu’on te fournisse on pourra, mais tu rends d’abord les thunes qu’ont ta avancé.

Il a peur de trop en dire, peur qu’Aellia comprenne à qui elle a affaire. Pourquoi il l’a choisie pour cette mission ? Il est vraiment con.

- Fait pas ton chien, Math’. Je suis un de vos meilleurs clients, et je pourrais très bien aller voir ailleurs.

- T’es con ou quoi ? T’sais qu’y a pas meilleur que nous, et surtout qu’on te laissera pas tranquillement aller voir la concurrence.

Il le provoque, exprès. Le type fait un pas vers Mathéo, libérant la rousse à qui il tourne maintenant le dos. Sourire satisfait sur les lèvres du brun, il n’écoute plus le gars mais fait signe du regard à Aellia d’attaquer, la main prête à sortir son arme. 
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Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Sam 20 Juil - 0:24
L’homme approche, et j’le regarde avancer. Instinctivement, j’observe comme il s’tient, comment il parle, comme il interagit avec Matheo. Mes yeux vont et viennent, alors que mon corps, lui, n’bouge plus. Je les observe se parler, avec cet air détaché des filles qui sont éclatées par les drogues pour être dociles comme des chiennes. Et quand il m’effleure le dos, j’avance sans peur. Je laisse l’homme m’attraper.

J’vais le crever.

Bon ok, pas tout d’suite si j’me fie au regarde du jeune homme. J’me laisse attirer en les écoutant parler. J’ai jamais besoin de plus, les mots des hommes veulent tout dire. Et autant vous dire que quand j’entends parler d’argent supplémentaire, j’relève vaguement la tête sur le type. Il bluffe ? Nan, il bluffe pas, ses mains son brûlante, son envie totale. J’fais un pas vers lui, prête à ouvrir les lèvres, mais l’autre idiot qui m’accompagne pour ce soir le provoque.

L’homme me lâche et Matheo me fait signe. Ah c’est maintenant ? *Désolée, mon gars, mais j’ai oublié d’te dire, quand j’t’ai fait ma présentation, en plus de tout c’que je suis, faut rajouter qu’j’en fais qu’à ma tête.* Et comme une idiote, j’lui souris, avec ce truc qui hurle à qui me regarde que j’adore ça, cette sensation devant le danger. J’suis accro à beaucoup chose, et l’adrénaline en fait partie.

« Eh bah alors, minet, tu te sauves déjà. »

J’enroule mes doigts à son bras et je reviens me caler devant lui. Ma main libre vient caresser son torse à travers ses vêtements alors que j’y vais franchement. J’m’avance et mes lèvres fondent sur les siennes. J’dépasse aussi sec la barrière de sa bouche et je le sens se perdre devant mon ardeur. Son bras repousse ma main qui le tient toujours et il vient m’attraper par les hanches, brutalement.

Et c’est tout c’que je voulais. Mes deux mains libres, j’fouille dans ses poches, aussi rapides que l’air. J’récupère une enveloppe et un porte-monnaie. Et sous le mouvement brutal de mon genou, pile entre ses jambes, j’le sens se mettre à hurler contre ma bouche. Il s’effondre au sol et j’me recule en crachant au sol.

« Putain, tu fumes quoi gros dégueu ? Ça à un goût d’bite là-d’dans. »

J’m’essuie la bouche d’un air dégoûté et en me retournant vers le jeune homme, j’le lance l’enveloppe pour qu’il vérifie le compte. Moi, je fouille son prote-monnaie et j’empoche quelques 250$, des tickets d’réduction pour Mc Do’ et une place gratuite de ciné. Bonne pioche ce soir.

« Y’a tout c’qui t’faut ou j’le caillasse un peu plus ? J’relève un regard encore écoeuré sur mon partenaire. P’tain juste pour sa nullité à embrasser, j’devrais le caillasser. Ieeerk. »
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Sam 20 Juil - 17:42
Il laisse Aellia à son petit jeu, légèrement dégouté par la scène à laquelle il assiste. Pas à cause du comportement de la rousse, mais par le gars qui a l’air tellement en rut. Le genre de type qu’a besoin de trois fois rien pour ne plus se sentir.

Il se rallume une clope en attendant que ça passe, l’autre main toujours prêt à dégainer si besoin. Il finit par sortir l’arme alors que le gars est maintenant au sol, s’approche tranquillement en attrapant l’enveloppe. En sort l’argent et le compte rapidement. Parfait.

Il laisse le pourboire à Aellia, elle le mérite bien après tout. Range l’enveloppe dans sa poche arrière de jean et se plant devant le mec. Il s’agenouille face à lui, plonge son regard dénoué d’émotion dans celui craintif de l’homme, lui saisit la main dans laquelle il écrase sa cigarette, ignorant le cri de douleur.

- Prochaine fois tu nous rendras l’argent sans conditions louche ou chantage.

Il se relève après l’avoir assommé d’un coup de coude, histoire de partir sans problème. Retrouve une expression moins froide alors qu’il se tourne vers sa camarade, lui tendant sa paye.

- Si tu veux te défouler, tu peux, tant que tu le tues pas. Et je t’offre un verre où tu veux histoire de te désinfecter la bouche. Et on parlera boulot.

C’est sa façon de lui dire qu’elle à fait du bon travail.

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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
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∞ MESSAGES : 192
Aellia L. Reagan
Sam 20 Juil - 18:08
Je jubile. Même si le goût dans ma bouche continue de me dégoûter ou que j’ai encore l’impression d’sentir ses mains immondes sur moi, je suis contente. j’ai plus de thunes que prévu avec l’argent du contrat et celui du portefeuille. J’pourrai me prendre une petite dose supplémentaire d’alcool ou d’beuh. C’est tout bénef.

Mes yeux suivent Mathéo qui vient inscrire avec la cendre brulante d’sa clope le prix d’une dette tardivement payé et un sourire grimpe sur mon visage. j’suis contente qu’il ne le batte pas à mort. J’préfère sa manière de faire à c’que mon père à subit. S’il s’en était sorti avec un clope écrasée sur le visage et un coup sur la tête pour l’éteindre, il ne s’rait pas dans le coma. Maman serait vivante et… je n’serais pas là, certainement.

Je m’avance vers lui, et ma main se pose sur son épaule, comme un gars le f’rait avec un de ses potes. Chez moi, c’est plus un geste détendu. J’suis peu tactile, j’ai tendance à fuir quand on essaie d’entrer dans ma bulle. C’est toujours moi qui brise la glace en première. Et aujourd’hui, c’est pareil.

« Nan, j’veux plus toucher c’corps répugnant. Je fais une moue, vraiment dégoutée. S’il recommence, appelle-moi, et j’lui grefferai les couilles sous la gorge, pour calmer ses ardeurs. »

Je détourne les yeux avec rapidité. Ce genre d’type viole des femmes qui n’ont pas la force de dire non. Et ne rien dire, c’est pas dire oui. Un violent frisson me secoue, alors qu’l’envie de lui mettre un coup de pied dans les couilles pour calmer ses ardeurs me traverse. J’frappe pas un inconscient. Ça n’en vaut pas la peine.

À la place, j’ressors une clope que j’allume nerveusement en me détournant d’notre homme. Ça aura été rapide au moins. Mes yeux se tournent à nouveau vers le jeune homme et je ne peux retenir un haussement surpris de sourcils.

« Tu m’payes à boire ? T’as pas peur d’y perdre ta thune. J’ris, un peu froidement. Tout ça me rend malade. Ok pour le verre si c’est en terrasse. J’ai beau cracher mes poumons, j’ai b’soin de fumer, ce soir. »

Je me remets en route vers la porte du p’tit parc. Je sais qu’il me suit, et en conservant un silence perdu, je remonte la rue, tourne deux fois, pour débouler dans une ruelle piétonne où les bars se suivent et ne s’ressemblent pas.

« Choisis où tu veux aller. J’prendrai un double whisky sans glaçon. J’relève les yeux vers lui. Et j’veux pas qu’un seul verre, avant d’parler boulot. J’veux savoir avec qui j’risque d’bosser. Alors on boit, et on s’délie la langue, m’sieur le mystherbe. »

Me revoilà avec mon humour tordu, à peu près autant qu’ma putain de vie l’est. J’le laisse choisir le bar et j’me pose en terrasse comme un pacha. Il a intérêt à s’montrer galant le beau garçon.
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Sam 20 Juil - 20:46
Il sent la main de la jeune femme se poser sur son épaule, le calmant. Il acquiesce de la tête, comprenant son dégout.

- Il recommencera pas.

Et ça l’étonnerait qu’il refasse appel à elle pour une mission concernant les Outlaws, hormis en cachette. Mais le risque qu’elle comprenne pour quel gang elle travaille est trop grand, et il préfère la mettre sur des contrats moins dangereux.  

Pour le moment, faut qu’ils se changent un peu les idées. Lui il est habitué à ce type de crevure, à traîner dans ce monde d’hommes machos et pas forcement respectueux de la femme, mais ça à l’air d’avoir affecté la rousse. Ça lui est égal l’endroit où ils se posent, du moment qu’ils peuvent discuter loin des oreilles indiscrète.

Il suit tranquillement Aellia, tapotant sur son clavier de téléphone pour indiquer que l’argent était dans sa poche et qu’il faudrait récupérer la moto dans le square. Ça l’embête cette demande, devoir rendre des comptes lui plait absolument pas, devoir mentir au gang encore plus. Mais il ne peut pas laisser la bécane à la vue de tous, surtout à l’heure où les racailles commencent à y traîner.

Il jette un œil aux bars, opte pour celui le moins bondé. Ses lèvres dessinent un sourire narquois.

- Je te préviens gamine, c’est rare que je passe ma soirée à boire avec une demoiselle sans que ça finisse chez moi.

Il choisit une table en retrait puis se dirige vers le comptoir. Elle commence fort en tout cas, et il se sent obligé de se prendre du rhum pour être sur la même longueur qu’elle.
C’est un traquenard, sans aucun doute, et il ne sait pas combien de temps il tiendra sans être démasqué. Mais à quoi bon, en réalité ? Au pire elle le détestera à vie. Qu’est-ce que ça peut lui faire, qu’une inconnue le hait ? Tout..
Alors il accepte d’entrer dans son jeu, honnêtement il ne l’aurais jamais abordé sinon, et la rejoint à la table les deux verres à la main

- T’es sur que t’as le droit de boire ça à ton âge ? Je veux pas d’ennui...

Pique gratuite, histoire de détendre un peu atmosphère. Il s’assoit face à elle et tend son verre

- A cette mission réussie.

Il trinque puis bois une bonne gorgée. Ça pique, c’est bon.
Allume une énième clope, le visage plus sérieux.

- Tu veux savoir quoi ?

C’est direct, mais il n’est pas très à l’aise pour la conversation.
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Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Sam 20 Juil - 21:57
Un mouvement de sourcils et un sourire mordant grimpe sur mes lèvres à sa remarque. Mes paupières se plissent et d’un coup, mon doigt vient se planter sur son torse musclé. Je me suis approchée, j’ai accepté la remarque, j’ose le contact.

« Ah bon ? On verra combien t’es prêt à payer pour me faire rentrer chez toi… mais j’parirais pas sur ton porte-monnaie, Mathy. »

Mon sourire se transforme pour devenir plus animal, plus piquant et je me détourne aussi sec. Je m’installe à la table qu’il a trouvée et j’ai même le toupet d’y croiser les jambes alors que ma jupe est bien trop courte. Je rallume une cigarette, le temps qu’il revienne et je jette un oeil à nos verres. Par instinct d’survie, parce que j’sais que le GHB ça arrive plus vite qu’on n’le croit, j’utilise ma bonne vieille méthode.

Ma main agrippe mon verre et je le porte à ses lèvres avec un air beaucoup plus charmeur tout à coup.

« Goutte-moi ça et dis-moi si ça vaut l’coup que j’y mettre les lèvres. »

Je le laisse boire une lampée (ou faire semblant, mais j’risque de m’en rendre compte) avant de le ram’ner à ma bouche. Mes lèvres se posent là où étaient les siennes y’a un instant et j’en descends une gorgée. Mes yeux se ferment à demi alors que j’soupire. Bon Dieu c’que c’est bon. C’est d’la qualité, pas ces trucs bas d’gammes que j’achète à la place d’remplir mon frigo.

« T’es vraiment une p’tite pute, quand même. J’te dis que j’suis à l’âge légal pour boire. J’vais pas t’sortir ma carte d’identité pour te prouver qu’j’ai 21 ans, quand même ? Mon sourire dément mon ton offensé. Et toi, t’es pas trop vieux pour boire avec une minette ? »

Il me cherche, j’vais pas rester là sans répondre, à m’laisser faire quand même. J’accepte quand même de taper mon verre contre le sien en faisant tomber ma cendre dans l’cendar sur la table. Et quand il m’laisse l’opportunité d’aller creuser un peu plus, mon expression devient bien plus vicieuse. Pauvre petit, il ne sait pas à qui il a affaire.

Avant qu’il puisse réagir, ma main se tend d’un coup vers lui et attrape son menton entre mes doigts décharnés, maigres, peu entretenus. J’attire son visage vers moi alors que j’plisse les yeux en réfléchissant. Qu’est-ce qui m’importe ? Qui il est ? Pour qui il bosse ? Quels contrats il veut me filer ? Naaan.

« T’utilises souvent des nanas comme moi pour tes contrats ou j’suis la première ? Mon sourire s’élargit alors que mon visage se rapproche du sien. Puisque tu m’l’as demandé plus tôt, raconte-moi comme un type comme toi se retrouve à casser des dents de vieux croûtons vicelards comme notre ami ? »

Je le relâche d’un coup et me laisse retomber au fond de ma chaise. Ma main maintenant libre vient voler son verre directement entre ses doigts et j’amène la boisson à ma bouche. Rhum. Une expression surprise, puis paniquée grimpe à mon visage. J’avale la gorgée avec difficulté et je secoue la tête, comme un chien qui aurait mangé un truc pas fait pour lui.

« Quelle boisson affreuse. Faut qu’j’refasse tes goûts mon p’tit ! »
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Sam 20 Juil - 23:35
[quote="Matheo Rivera"]
- Ah bon ? On verra combien t’es prêt à payer pour me faire rentrer chez toi… mais j’parirais pas sur ton porte-monnaie, Mathy.

Son regard lance des éclairs de malice, du genre défi.

- Tu tiendras pas quatre verre avant de m’implorer de t’emmener, bichette.

Il la laisse filer, se rend au comptoir et revient avec le verre qu’elle veut qu’il goûte. Ça le surprend sur le coup, fini par tremper ses lèvres dans le liquide pour lui confirmer que tout va bien.

- Une petite pute hahaha. Il ne peux s’empêcher un rire honnête de sa façon de parler. Pourquoi je devrais te croire ? Ouais je veux voir ta carte d’identité !

Il se racle la gorge, prend une voix de daron

- Tu devrais faire attention à qui t’invite à boire, gamine.

Si elle pense qu’il va tiquer à sa remarque, elle a tort. Il préfère aller dans son sens.
Il reprend une gorgée, attendant de voir à quelle sauce Aellia va le cuisiner. Il fronce légèrement les sourcils en sentant le visage féminin du sien, pas sur qu’il apprécie cette proximité soudaine. Il pensait pas qu’elle pouvait être aussi tactile.
Les mots d’Aellia résonnent dans son oreille alors qu’elle s’est déjà calé de nouveau sur sa chaise. Il pèse sa réponse en sirotant son rhum, de façon à pas trop en dire pour ne pas se trahir. Il ne résiste pas quand elle se saisit de son verre, lâche un petit rire en voyant son visage grimacé par la boisson.

- Tu n’y connais rien, ma p’tite.

Il se redresse légèrement sur sa chaise, tapotant du bout des doigts sur le coin de la table.

- T’es la première, je bosse avec des gars d’habitude, pas forcement par choix.

Il serait le premier à accepter de coopérer avec une nana, à l’inverse de la majorité du clan.

- Je pense que t’as compris que je travaille pour un… groupe. Depuis que je suis majeur. On fait du trafic, ça implique souvent de tabasser des types. Et ce que t’as vu tout à l’heure c’était gentil par rapport à d’hab.

Il l’observe, guettant une réaction de la part de la rousse.
Reprend son verre qu’il finit d’un coup sec. Se penche vers elle, les coudes sur la table et le regard interessé.

- A moi. J’ai du mal à croire ton histoire d'église. Mais j’acceptes de me tromper, je paye tes deux prochains verres si c’est le cas. Sinon raconte moi.
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Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Sam 20 Juil - 23:57
Ohohoh, alors c’est ça son genre. Je ne peux retenir mon sourire alors qu’il s’éloigne et revient. Il a répondu à ma provocation sans crainte, sans haine. Il a compris c’que je fais. Il me laisse le piquer pour mieux répondre. Et dès qu’il revient, je croise les bras sur ma poitrine, l’air assuré, moqueur, distant, adulte. Tout ce que je ne suis pas, au fond.

« De t’implorer, à c’point ? Mon p’tit gars, je crois que tu prends tes rêves pour une réalité. J’risque de te mettre une raclée si on commence à parler alcool. »

Je suis si fière de moi, d’savoir qu’il y a peu de chance que je ne tienne pas le coup. La seule chose qui risque de m’faire tomber la tête sur la table avant lui, c’est cette foutue toux que j’me traine depuis des jours et qui m’fatigue. Ça et les médocs que j’m’enfile comme des p’tits pains.

Je finis par contre par faire sauter les 3 premiers boutons d’mon corsage quasi transparent et j’glisse une main dans mon soutif. Bon. Il soutient pas grand-chose, on est d’accord, mais c’est plus sûr qu’un porte-feuille. D’toute façon, j’ai pas de place pour un porte-feuille. Et j’lui tends ma carte d’identité. Aellia Reagan, 21 ans, Américaine.

« Dans tes dents, mon p’tit. J’suis dans l’âge requis. J’veux voir la tienne, que j’sage à quel genre d’homme j’vais face. T’es un vieux qui s’rajeunit, un jeune qui s’vieillit ou tu mens pas sur la marchandise ?! »

C’est pas ma faute quand même, il me chauffe, j’vais lui répondre sans crainte. Je finis ma cigarette, tousse de manière encore plus caverneuse, et m’enfile une dose d’alcool pour faire passer l’alcool. Le whisky, surtout le bon, c’est un délice. Sans glaçon. Mes yeux captent justement un type qui se la joue avec son whisky avec des glaçons qui fondent dedans. Quel gros looseur.

« Qu’avec des gars… Oh putain m’dit pas que t’es un putain macho qui croit qu’les femmes peuvent pas s’défendre ? Je secoue la tête avec un air dépité, tout à coup, et d’un mouvement brusque, je reprends mon expression agressive. J’ai rien à foutre qu’tu bastonne des types, j’aime juste pas m’acharner si quelqu’un qui peut pas m’répondre. J’espère que la prochaine fois, tu m’amèneras auprès d’vrais connards, que j’puisse boxer à mon niveau. »

Mon sourire est affreux, je m’en doute, mais c’est aussi une vérité. J’aime me battre. J’aime me prendre des coups… presque qu’autant que de gagner et laminer un connard qui se croit supérieur à moi. J’inspire à fond et relâche les muscles agressifs de mon visage changeant.

« Un jour, on montera sur un ring, toi et moi, et on verra qui surpasse qui. J’suis sûre d’pouvoir te rétamer beau gosse. »

Pourtant quand il m’pose la dernière question, j’perds de ma superbe. Comment sait-il ? Comment a-t-il deviné ? Mon histoire est crédible, probable vu c’que je suis actuellement. Ma tête se penche sur le côté, alors qu’un trouble vient éteindre mes yeux quelques instants. Et j’me reprends. Pour faire face, j’avale aussi le reste de mon verre et j’me lève aussi sec. J’repars au bar, j’reprends la même chose et je paie en prenant sur ma paie du jour.

Quand j’reviens, j’glisse le verre devant lui, avec un sourire à moitié mystérieux.

« J’ai menti et j’te menterai encore. Mais j’veux que tu m’paies les deux prochains verres, et si t’arrive à m’ramener chez toi, j’te dirai la vérité. Mes lèvres s’étirent sous le défi et je claque à nouveau mon verre contre le sien. Disons cette fois-ci, qu’j’suis une fille de bonne famille et qu’à 17 ans j’ai crush sur un bad boy qui m’a traîné dans sa galère. Et me voilà aujourd’hui accro à la drogue, l’alcool et à la rue. Ça t’attire plus sous cette forme ? »
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Dim 21 Juil - 1:10
Il rit à pleine dent. Si elle pense pouvoir le battre au jeu du premier bourré, elle se met le doigt dans l’œil.

- Deal, on verra bien qui tient le plus longtemps, mais compte pas sur moi pour te porter jusqu’à chez moi.

Il se saisit de la carte d’identité, la décrypte attentivement, murmure son nom pour s’en rappeler.

- D’accord d’accord, t’as l’âge, même si ça se voit pas. Mais j’te montrerais pas la mienne, histoire de garder un peu de mystère. Je te laisse imaginer la réponse.

Clin d’œil. Il a surtout peur que la photo vieille de plusieurs années soit trop flagrante. Il observe le visage de la rousse, qui se superpose au visage enfantin qui le poursuit. Il claque les dents, oublier pour ce soir, faire comme si de rien n’était..
Il se reprend pour constater le changement d’humeur de la rousse, plus agressive. Il n’a jamais considéré qu’elle ne pouvait pas se défendre, au contraire. Oui il pense qu’un homme doit protéger les femmes, si nécessaire. Mais pas qu’elles sont faibles.

- Tu te trompes sur mon compte, je t’aurais pas contacté si je pensais ça. D’une voix sereine, il embraye. Je veux pas mettre en danger une personne avec qui je travail, c’est tout. Mais je t’amènerais à une mission plus palpitante la prochaine fois… t’es prêtes à aller jusqu’ou pour de la thune ?

Il tasse sa cendre dans le cendrier, sourire aux lèvres. Il a jamais vraiment appris la boxe ou des sports de combats, probable qu’Aellia lui mette une raclée.

- Quand tu veux pour le ring.

Le brun déglutit quand il remarque le doute de la femme suite à sa question.
Il a dit un truc suspicieux ? Merde.
Il retombe sur le dossier de la chaise, légérement nerveux, alors qu’elle finit par se lever sans un mot.
Ca le perturbe, le perd dans ses pensées alors qu’il regarde d’un œil la rousse se diriger vers le comptoir. Qui finit par revenir comme une fleur, deux nouveaux verres à la main.
Il la regarde un peu hagard, retrouve finalement de sa contenance, affichant une nouvelle moue malicieuse.

- La jeune adolescente naive qui se fait avoir par un délinquant, je vois. Je peux te réconcilier avec les mauvais garçons si tu veux.  

Il la taquine, même s’il est à moitié sérieux. Il sait bien que c’est pas un enfant de chœur.
Son assurance revient, se rapproche de nouveau alors que sa langue pique sous l'effet du liquide.

- Bon mensonge. Mais si je dis que j’ai de l’alcool en bonne quantitée chez moi et gratuitement, a fumé en tout genre et si t’es sage, un calin en bonus, t’acceptes de m’accompagner ?

D’accord, il commence à avoir l’alcool qui lui monte à la tête, le regard un peu plus vif.
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Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Dim 21 Juil - 1:38
« Me porter chez toi ? T’as d’l’espoir. Si j’suis complètement morte, je serais capable de te frapper pour me délivrer parce que j’croirais que tu essaies de m’enlever. Je suis terrifiante sobre, mais je t’assure que tu flipperas ta race si tu arrives à me faire lâche prise avec l’alcool. »

C’est un rire, et une moue en même temps. Le fait de savoir que c’est amusant comme situation, mais terriblement vrai. Il y a tant de merdes en moi, tant de non-dit, d’émotions contenues, que, lorsque je bois au-delà de mes limites, j’me transforme. J’deviens un montre de haine ou une enfant en proie à la peur. Et personne n’a jamais eu envie de voir ça.

Dans mon esprit, l’esprit du docteur qui m’héberge flotte. Sauf Lee, bien sûr. Mais Lee ne peut pas tout m’donner… Ou je n’suis pas capable de tout lui prendre. Et ce type, en face de moi, lui, il pourrait m’donner certaines choses ? En tout cas, j’aurais moins d’remords de lui prendre certaines choses et de l’abandonner après, parce que j’peux pas voir mon reflet dans l’miroir le lendemain matin.

« Ça se voit pas ?! Mais tu m’cherches bordel. Je me redresse sur ma chaise et me penche vers lui. Et aussi étrange que ça puisse paraître, je fais sauter les boutons de ma chemise pour le laisser voir mon corps. Mes seins. Ma maigreur. Mais le corps d’une femme. J’suis pas une gamine, t’entends ! Et t’inquiète pas que j’trouverai ta carte d’identité quand tu auras suffisamment bu. Monsieur Matheo j’ai-pas-de-nom et au moins 30 ans ! »

Autour de nous, un groupe d’hommes, jeunes, pile l’âge entre nous, je suppose, voient ma nudité et se mettent à me siffler avec bruits et cris. Un air victorieux sur fond de dégoût, je me lève d’un bond et je parade vers eux, les laissant me hurler que j’suis bonne ou qu’ils veulent me payer pour rester à leurs côtés. Et quand j’reviens, je souffle, piquante :

« Eux, au moins, ils savent reconnaître le corps d’une femme ! Je me rassois en laissant ma chemise ainsi ouverte. Je suis prête à tout. Je n’ai peur de rien. Et si quelque chose me gêne, je le contourne. Si j’veux pas passer à tabac, j’neutralise. Si j’veux pas coucher, je drogue. J’ai peur de rien… et si tu veux bosser avec moi, t’as intérêt à t’inscrire ça dans l’crâne. »

Et me revoilà à siroter ce whisky que je descends si vite que je sais que ma tête va exploser à un moment ou à un autre. Si c’n’est pas déjà le cas. À vrai dire, vu ma semi-nudité et la provocation que je viens de faire près d’cette autre table d’assoiffée d’oestrogène, je crois que si. Je ris, tousse, rallume une clope. Oh mon dieu, j’ai déjà plus de clopes, quelle vie.

« L’adolescente et son bad boy était une bonne option non ? Je lui demande avec sincérité et amusement. Mais tu sais, maintenant, les bad boy, c’est moi qui les mate. Je suis la bad girl des enfants sages et tu ne m’as pas l’air si sage. »

Le titiller, l’approcher, le repousser. Je me prends au jeu de ce flirt étrange et pas si sain. Parce que, pour une fois, quelqu’un s'intéresse à moi autrement que parce que j’suis une fille, facile ou pas. Et je veux en user. Une fois de plus, je vole son verre, alors qu’il le porte à ses lèvres et j’en avale une plus grande gorgée avec une grimace.

« Ça va finir par devenir bon, j’y crois. Ça, c’est pour cacher le trouble à sa proposition. Je ne vais pas chez les hommes. Pas sans de la thune en échange et c’est rare. Ça dépend, tu as autre chose que cette immondice à boire ? Tu m'laisses toucher à tout et prendre de tout ? Tu dors sur le sol si j’décide de prendre le lit pour mon propre plaisir ? »

Je le teste, le pousse, le frustre pour savoir jusqu’où je peux aller. Jusqu’où je dois me méfier. Pourquoi s’intéresse-t-il à moi comme ça ?
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Matheo Rivera
Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Dim 21 Juil - 11:25
- Tu me donnes juste envie de te saouler à mort pour voir à quel point tu me ferais flipper, tu sais.


Elle tombe hyper facilement dans sa provoc, défaisant le reste des boutons de sa chemise pour qu'elle prouve sa maturité.
Elle est farouche, voir dangereuse.
Mais ça lui putain de plaît.

Il perd pas la face, la fixe de haut en bas - un léger éclat dans ses yeux plutôt satisfait de ce qu'il voit – pour confirmer que ce n'est pas une gamine.
Il la laisse parader devant les gars, sourire amusé aux lèvres. Il en profitera, de son impulsivité. Après tout il peut autant l’être sur certains sujets, et elle pourrait en jouer tout autant.

- J'ai pigé, t'es pas une gamine... gamine.

Faudra qu'elle s'y habitue, la majorité des femmes plus jeunes que lui sont des gamines pour lui. Hormis celles avec qui il devient intime.

Si il avait encore un doute à faire d'elle sa partenaire, elle vient de l'enterrer à coup de pieds. Et il est même tenté de la mettre sur n'importe quelle mission, maintenant. Il se contente d'un geste de la tête pour acquiescer, montrant qu'il à compris.
L'homme se garde de décrire le taff pour un autre jour, voulant profiter de la soirée pour parler de sujet plus agréable. Sans compter que la terrasse commence à se remplir et qu'il voit mal aborder son trafic de drogue comme ça.

Il savoure une taffe de sa clope, le mélange de fumée et d'alcool lui tournant légèrement le cerveau. Il apprécie cette sensation, celle de l'ivresse encore contrôlable. Il est pas sur d'assumer être bourré devant elle, à vrai dire.
Il gère plutôt bien habituellement, même si il se laisse souvent gagner par l'euphorie voir la violence du gang, mais il sait absolument pas comment il va se comporter face à la fille de ses angoisses. Mais il est trop joueur pour se freiner.

- Tout les hommes à tes pieds... Je suis sur que ça te manque, un mec qui te tient tête. Et je suis pas très sage effectivement, je peux te montrer à quel point.

Proposition pouvant sous entendre bien des choses, il la laisse en déduire ce qu'elle veut. Ça sonne comme un défi.
Air malicieux toujours fixé sur son visage, il fait rapidement l'inventaire dans sa tête de ce qu'il a chez lui. Beaucoup d'alcool, en tout genre, du tabac et de l'herbe, voir un peu de poudre blanche qui traîne pour les rares occasions. De quoi passer une bonne soirée, en somme.  

- Je dois bien avoir de ton précieux whisky. Tu feras comme chez toi, tu touches à tout sauf à mon argent.

C'est un bon test pour voir si elle est fiable, après tout. Si il lui manque des thunes demain, y a très peu de chance qui la rappelle.

- Et j'ai un très bon canap' où je pionce la majorité du temps. Je te laisse le lit sans soucis. En échange je veux la vérité. Satisfaite ?
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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
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∞ MESSAGES : 192
Aellia L. Reagan
Dim 21 Juil - 17:45
J’ai ce sourire qui n’est qu’une pure provocation. Je n’ai pas peur, je ne me dégonflerai pas. Il veut voir jusqu’à où j’suis capable de boire, d’faire peur, d’être agressive, d’être libre ? Il n’a qu’à se frotter à moi, et il comprendra. Je suis honnête quand la personne en face à les épaules pour encaisser. Et si c’garçon continu à m’regarder droit dans les yeux en répondant à mes provocations, c’est qu’il semble être assez fort. Et ça m’plait.

« Je ne suis plus une gamine, ça y est, tu l’as compris. T’es un peu lent à la détente, dis donc ! »

Mordante, encore. Je reste pourtant penchée vers lui, sans m’soucier de la vue que j’offre sur mon corps. Sûrement parce qu’au fond, mon propre corps m’dégoute. J’y vois pas celui d’une femme, mais la déchéance d’une gamine qui n’a plus rien. Plus d’vie. Plus d’famille. Plus d’amour… plus d’humanité.

« Ca m’manque, ouais. Mais c’est surtout qu’à part mes parents, personne m’a jamais franchement t’nu tête. Mon sourire s’agrandit, alors que mon index vient courir sur la peau de sa joue, pour le titiller. Parce que j’laisse personne me t’nir tête. Si t’attends rien d’personne, on n’pourra pas te t’nir tête. Et c’est mon cas. »

Mon doigt se courbe et j’enfonce le bout dans sa joue. J’ai peu d’ongles alors j’me doute qu’il a pas mal, mais c’est un geste pour l'énerver. Pour lui faire comprendre qu’il n’aura pas l’dessus de moi. À moins qu’il trouve quelque chose et qu’il m’prenne par surprise. Et au fond, quand mes yeux s’perdent dans les siens, j’me dis qu’il en serait p’t’être capable. P’t’être que le mystère autour d’lui cache quelque chose qui pourrait m’souffler, ouais.

J’avale le reste de mon second verre d’alcool, cul sec comme si c’était un p’tit shooter de vodka et pa sun verre de whisky. Je tire fort sur ma cigarette pour la finir en 4 longues respirations et je me tourne vers lui, la tête retombant légèrement sur le côté, alors que mes yeux me brûlent. J’imagine que mes yeux doivent être rougis de tout ce que j’ai pris et du sommeil manqué, alors qu’mes pupilles se dilatent sous l’alcool.

« Tu commences à avoir d’bons arguments. J’suis ok si tu m’paies des clopes sur le chemin et qu’c’est pas trop loin. J’ai la flemme de marcher trente ans et j’refuse qu’tu me portes. T’habites où ? »

Je m’étire en bâillant alors qu’mes yeux ne le quittent plus. J’ignore complètement les types qui n’ont toujours pas passé leurs échauffements à cause de mon pseudo défilé. j’essaie juste de le jauger. De savoir si ça vaut le coup. Et finalement je me mets debout d’un coup en lâchant :

« Allez, bougeons avant qu’j’m’endorme ici. »

Mon sourire se fait plus brutal, mais lorsque je passe entre les tables pour m’écarter du bar et reprendre la route, un des types d’avant m’attrape la main et me hurle de rester avec lui. Je sens l’odeur de l’alcool, celui d’la beuh aussi. Vu les yeux d’certains de ses potes, j’imagine les autres trucs qu’il a pris.

« Nan c’bon. Vous avez déjà d’quoi vous amuser.
-Allez poupééée, tu seras mieux qu’avec ce type !
-Ahahah, sûrement mai… »

Il s’est levé en parlant et alors que je fais un pas pour reculer, sa main s’accroche à mes cheveux et il me roule une galoche surprise. Mes yeux s’ouvrent en grand alors que la douleur explose sur ma tête. Et comme une conne, j’me retrouve là sans bouger. Sous le choc.
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Matheo Rivera
Matheo Rivera
Matheo Rivera
∞ MESSAGES : 38
Matheo Rivera
Dim 21 Juil - 20:06
Il fronce de nouveau le visage alors que le doigt de la rousse se balade sur sa joue. Pas à cause du geste, même si il est pas habitué à ce genre de contact.
Mais parce qu’elle mentionne ses parents. Ça le frappe en plein cœur.
Et il ne peut s’empécher de vouloir la blesser, faux sourire sur les lèvres.

- Si ça te manque qu’on te tiennent tête, pourquoi tu retournes pas chez tes parents ? T’as été répudié à vie pour t’étre enfui avec ton amour de jeunesse ?

Stupidité, ça le blesse autant que ça doit la blesser.
Il se sent soudainement très con de la remarque. Si il pouvait se mettre une baffe, il le ferais.
Mais il ne trahit pas son regard, restant plonger dans les yeux verts de la femme, comme si de rien n’était. Et remet de la distance entre eux pour enchainer.

- Enfin, tu me raconteras l’histoire quand on sera chez moi. Sauf si tu veux me raconter un bon mensonge maintenant.

Il sourit vaguement, et fini son verre tout aussi rapidement qu’Aellia. L’effet que ça lui procure dans la gorge le booste, et il se lève à son tour, saisissant sa veste en cuir traînant sur la chaise.

- Je suis dans le deuxième. Pas très loin mais j’prendrais une bouteille et des  clopes pour faire passer le temps.

Il enfile sa veste alors que la jeune fille se dirige vers la sortie, vérifie rapidement ses sms pour constater que la moto à été récupéré quand il entend un des gars de tout à l’heure gueuler. Il relève la tête pour constater une Aellia embrassée de force.

- Fuck !

Son sang fait qu’un tour, attrape Aellia par l’épaule pour la faire reculer et fout une patate au gars. Ça fait se lever le reste de ses potes qui rigolaient jusqu’à présent

- ‘foiré !

‘tain il a vraiment pas envie de se battre maintenant, mais ça l’étonnerais que les mecs les laissent filer, vu leurs avantages numériques. Il jette un œil à la rousse en espérant qu’elle retrouve vite ses esprits.

- C’est l’heure d’ta boxe.

Sans plus attendre que ça il fout un coup de poing au mec qui foncent sur eux. Les coups enchainent, sans trop savoir à qui il les met, emporté par l’adrénaline de la bagarre.[/color]
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Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Dim 21 Juil - 21:31
J’ai pas relevé sa remarque, préférant me venger en chemin. Si j’dois encore raconter une histoire, je le ferai un amrchant, en m’amusant, en me tirant de cette pseudo fatigue qui me tient et m’laisse à côté de mes pompes. De toute façon, si j’bouge pas rapidement, je vais m’endormir là. Et j’serai pas aussi affreuse que promis. Ce serait grave la honte quand même.

J’me retrouve donc debout sans avoir rien dit de plus. Je suis prête à m’envoler, à m’en aller et à profiter du bon temps. Enfin. Seulement avant que ce type ne m’emballe sans permission. Sans violence, sans douceur non plus. Et j’comprends ce que j’ai fait. Il croit que j’suis une fille facile. Et j’recule pas. J’me débats pas. Je… Je suis une fille facile.

C’est une main rude sur mon épaule qui m’tire de là. Matheo ? Il envoie son poing dans la tronche du mec et avant que j’comprenne, la bagarre explose. Et si j’fais rien au début, choquée de la tournure des choses, j’interviens rapidement quand la tablée entière se lève. 10 contre un, c’est pas du jeu.

Quand j’fonce dans le tas, c’est pour couvrir les arrières du garçon qui m’est venu en aide. J’intercepte un coup de poing dans sa nuque et je plie le bras du connard lâche d’un coup. Crac. Adieu l’os, bonjour hurlement. Ya un mouvement de surprise dans l’assemblée et j’en profite. J’pousse Matheo pour me jeter dans la mêlée. Entre ces types et lui. Pour lui ses adversaires.

« Sont à moi ! Je grogne en encaissant en même temps mon premier coup dans la face. PUTAIN ! »

J’continue de faire voler mes poings dans tous les sens et j’vois bien du coin d’l’oeil que lui aussi il est reparti dans le combat. Sauf que les videurs sont en train de se rapprocher. Et qu’l’a police a dû être appelée. Et moi, faut surtout pas qu’j’me fasse gauler par les poulets.

« Recule ! »

Je viens d’apparaître près de lui et d’une main sur le torse, je le repousse de la mêler. Mon autre main attrape le mec qui vient de m’envoyer son coude dans le visage et en retournant son bras contre lui, j’le retourne et j’me colle à son dos. Mon couteau est apparu comme apr magie dans ma main. Jle fais jouer contre la peau de sa joue. Un hurlement. Une supplique. Tout se fige.

« Vous allez tous reculer, et vous rassoir à table. Allez Allez. Mathy, aide les a se remettre assis s’ils veulent pas qu’leur pote crève. Je regarde le brun m’aider et le sourire que j’lui adresse est sincère. Amusé dans le fond. Voilà, c’est bien. Et toi mon coco, on va voir s’qu’on peut faire pour toi. »

Au loin, j’entends les sirènes. Mon couteau finit de tracer le trait sanglant sur son visage alors qu’j’le lance dans la tablée. Y’a un gros mouvement de foules, de chaises qui volent, de cris, mais j’ai pris la poudre d’escampette au passage. J’ai juste choppé la main de mon acolyte d’un soir dans la mienne et j’me tire dans les ruelles qui s’enfoncent en ville. J’cours comme ça pendant longtemps. Parfois j’ai l’impression de le tirer, parfois j’me demande si c’est pas lui.

« A… A… Att...ends… »

Ok, il me tirait. Je me plies en deux à bout d’souffle. Les clopes et l’angine que j’me traine m’ont eu. Je tousse à nouveau. Fort. Mon estomac se retourne, j’crache ma salive dans le caniveau. Et j’tousse. Encore et encore. J’me raccroche d’un coup à son bras sans pouvoir me r’prendre. J’essaie d’prononcer “à boire”, mais j’suis pas sûre qu’on puisse comprendre.

Ma vie est merdique et j’vais crever là ?
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Dim 21 Juil - 22:57
Il se débat comme il peut, face au groupe contre lui. Les poings s’enchainent, plus qu’il en reçoit qu’il en donne. Quand il entend un mec hurler la mort, tourne la tête pour en voir la raison. Se fait pousser par la rousse et profite de la cohue pour foncer sur un type en retrait,  le poussant contre une table pour le bourriner de coup, arrêter par un autre gars qui saisit Matheo par l’épaule, ce dernier lui répondant par un gros coup de coude dans le ventre qui lui coupe le souffle.

Le brun perd le contrôle, se laisse emporter par l’adrenaline, la violence qui l’habite quotidiennement. A tel point qu’il manque de heurter Aellia quand elle le sort de la foule.
Ca le ramene à la réalité, d’un déclic.
Le temps s’arrête alors que la rousse à pris le contrôle de la situation, il se saisit de son gun qu’ils pointent vers la foule, assomme un type trop prés à titre d’exemple avec. Le reste s’assoient sans insister.

Les sirènes des flics, fuck. C’est absolument pas le moment, encore moins la soirée. Ca serait trop bénef pour les poulets d’arreter un membre des Outlaws comme ça, surtout avec autant de thunes sur lui.
Le fric…
Il vérifie rapidement que l’enveloppe est toujours dans sa poche, soupir de soulagement.

Mais faut se tailler maintenant, Alors il tire la rousse qui s’est agrippé à sa main loin du bar, loin du merdier. Il essaye de se repérer, se rapprocher le plus possible de son appart, s’arrêtes brusquement quand il entend la voix saccadée de la rousse.

Qu’est ce qu’elle fout ?

Il est en colère, pas à cause d’elle, mais pas le déroulement de la soirée. Et il aura du mal à se calmer.
Les sirènes se rapprochent, et il a pas d’autre choix que de se saisir de la fille pour la porter sur son épaule comme un vulgaire sac. La légèreté le surprend plutôt, mais c’est pas plus mal.

- T’ain je croyais qu’on s’étais mis d’accord que je te porterais pas. Crèves pas maintenant.

Il se remet à courir, privilégie les ruelles sombres pour échapper aux voitures de polices. Assez enfoncé dans les chemins obscurs, il s’arrête, guette le moindre bruit suspect et s’aperçoit que les sirènes s’éloignent de plus en plus, jusqu’à disparaitre. Il pose Aellia doucement, il à pas fait attention à elle jusqu’à présent, n’avait pas trop le choix.

- Ca va ? On est pas très loin de l’appart, tu peux tenir ?

Sa voix est essoufflé, mais plus calme.
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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Dim 21 Juil - 23:51
Putain dans quel monde on vit ? Avant que j’puisse reprendre mon souffle, tousser, vomir, fin faire quelque chose pour me sortir de là, je me retrouve chargée sur son épaule comme si j’étais qu’un vieux sac à patates. Et j’peux vous l’dire, mais être dans cette position avec mon souffle arraché par la toux, c’est pas bon… pas bon du tout.

Si j’gerbe pas sur lui, c’est juste parce que j’suis plus prêt de calancher et d’perdre connaissance plutôt que parce que j’veux vraiment pas lui vomir dessus. J’me laisse malmener comme ça en émettant des grognements par moment quand il rebondit trop vite dans sa course. J’suis en train d’passer l’arme à gauche (en tout cas, j’ai vraiment cette impression) quand il s’arrête. Il me relâche, m’aide à retomber sur le sol.

« Tu crois vraiment que j’vais bien ?! »

Ma voix est un croassement écoeurant et mon poing, lui, par tout seul. Il vient s’éclater sur sa pommette déjà abîmée par le combat d’avant et j’cherche pas plus l’agression. J’perds mon équilibre en arrière et c’est l’mur qui arrête ma chue. Appuyé contre le béton froid, j’crache encore par terre en inspirant à fond. C’est bon, j’fumerai plus jamais… au moins pour ce soir.

« J’te préviens, j’veux mon alcool, même si j’ai pas mes clopes. T’as intérêt à m’accueillir correctement vu c’que tu viens d’me faire. »

Quoi, il a rien fait ? J’m’en balance comme de l’an quarante. Moi j’suis pas bien, mes poumons sont en train de s’désagréger dans ma bouche et j’dois être en manque d’oxygène parce que mes mains, mon nez et mes lèvres fourmillent. À moins que ce soit le contrecoup de la baston ? Ouais, on s’en fout.

« On y va, mais plus d’courses. J’peux plus faire d’effort là. Un air moqueur agressif se pose sur mes traits, alors que j’grince. Désolée, mon chou, mais faudra prendre ton pied tout seul. »

J’compte pas cesser de l’asticoter parce que j’ai failli crever sur le chemin, faut pas croire. En m’appuyant sur le mur pour me remettre sur mes jambes, j’avance d’un pas pas sûr. Ah ouais, j’vais vraiment mal à c’point ? En croisant mes bras sur ma poitrine, comme pour hurler que j’demanderai pas d’aide pour marcher, j’reprends sombrement.

« Et pour mes parents j’peux pas rentrer. Ma voix est caverneuse, et j’me demande s’il croira plus mon mensonge cette fois. Quand j’ai fui avec mon amant, j’ai foutu l’feu à la baraque. Ils sont morts. Bam, c’est l’bruit que ça a fait quand les bonbonnes d’gazs ont explosé. Sad story. »

J’secoue la main pour chasser ce faux triste mensonge et j’regarde les rues qu’on traverse. Mon nez se retrousse aux odeurs pas toujours ragoutantes et j’finis par lui filer un coup d’coude en marmonnant, toujours bien loin de ma joie d’vivre que j’affiche depuis qu’on est arrivé dans c’foutu bar.

« Pourquoi mon histoire t’intéresse tellement, d’ailleurs ? T’as un crush pour les gamines qui ont une histoire triste ou dégueulasse ? Ca t’fait te sentir plus fort ? »

C’est pas pareil quand j’peux pas remettre mon sourire sur mes lèvres. Ni quand j’ai pas bu d’eau pour faire passer ma voix brisée par la toux. C’est nul ouais.
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Matheo Rivera
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Matheo Rivera
Lun 22 Juil - 0:48
Il perd l’équilibre quand le poing d’Aellia se colle à son visage, sous l’effet de surprise. Mais il ne réagit pas plus que ça, il l’a bien mérité. Puis il ne va pas plus la malmener pour le coup alors qu’elle galère déjà à se lever.
Il l’aidera non plus pas plus que ça, il sait d’avance qu’elle va l’insulter et s’énerver encore plus.
Ça l’empêche pas de perdre légèrement patience.

- Sérieux, c’que j’viens de te faire ? La prochaine fois je te laisse te faire arrêter par les flics ou recracher tes poumons seul dans ton coin.

Il a besoin d’évacuer, ce sentiment de rage qui l’a envahi durant la bataille, alors il ne trouve rien de mieux à faire que de shooter une poubelle qui traine. C’est débile, mais ça lui fait du bien, un peu.

- T’ain la prochaine fois évite d’aguicher tout le monde, je ne jouerais pas toujours les sauveurs.

C’est faux, mais ça l’emmerde qu’elle se mette dans des situations pareilles. Même si ça n’excuse en rien le comportement des abrutis du bar. Sourcils froncés, il passe devant la fille sans lui prêter un regard, il a juste envie d’être chez lui, maintenant.  

- Je t’ai déjà dis que j’avais c’qui faut chez moi, ça a pas changé. Et tu vas manquer quelque chose au lit ce soir.

Le ton y est pas, bien trop agressif, mais c’est une mini tentative de détendre un peu l’ambiance, probablement foiré. Il marche lentement devant la rousse, mains dans les poches. Doute soudainement alors qu’elle reprend son histoire familiale. Pourquoi elle reprend ça maintenant ?

Et le mélange d’alcool, d’adrenaline, de violence et d’émotion accumulé ce soir finit par avoir raison de lui, alors qu’elle le nargue de nouveau.

Il craque.

Son poing vient se ficher contre un mur, bloquant ainsi Aellia. Il a plus que du regret et de la colère, contre lui-même, qui se dégage de son visage. Et son regard fuit celui de la rousse.

- Ca suffit, tes insinuations débiles. Tu sais rien d’moi, tu veux pas savoir. Mais j’suis pas ce que tu crois.

Il se retire, sans un mot de plus, reprend sa marche comme si de rien était, les mains de nouveau dans son jean délavé.

- Si tu veux rentrer chez toi, je te retiendrais pas gamine. Ton histoire m’intéresse pas.

Il ne l’empêchera pas non plus de le suivre.
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Aellia L. Reagan
Aellia L. Reagan
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Aellia L. Reagan
Lun 22 Juil - 11:05
« M’en branle des poulets et j’crache toujours mes poumons, connard. Je marmonne à côté de lui en toussant à moitié, comme si retenir la toux allait calmer l’irritation. T’m’as pas épargné grand-chose. »

Ohlala, je sais au fond d’moi que j’suis en train de répondre à une provocation qui ne sert à rien. J’sais que j’allume la paille sur laquelle est construite notre rencontre et que j’vais provoquer le putain d’feu d’joie. Si on s’fait pas engloutir dedans, j’pense que j’pourrais considérer que ce gars vaut la peine. Qu’il n’est pas un énième salaud à vouloir profiter d’moi, d’ma jeunesse ou d’l’argent que j’ai pas. Ouais, un mal pour un bien, p’t’être.

Et quand il me parle d’aguicher “tout le monde” je me mets à aboyer de rire. Je suis obligée de m’arrêter et d’m’appuyer sur le mur parce que ce rire me fait mal jusqu’au fond des tripes. J’suis tellement en colère que j’retire entièrement mon corsage et j’lui lance en boule à la tête.

« Mais quel con ! Déjà mon grand, laisse-moi te rappeler que tu t’es autant rincer les yeux qu’ces types ! Et secondo, j’ai l’droit de montrer mon corps sans qu’des pervers viennent se jeter sur moi en pensant qu’ça leur appartient. Ou alors qu’on m’laisse rouler une pelle à tous les mecs torse nu en été ! »

Je suis venimeuse. Parce que si y’a bien une cause pour laquelle j’me battrais toujours c’est celle des femmes. C’est celle que j’défends pour toutes les autres qu’ont pas vécues ma vie et à qui j’peux éviter de connaître ça. Parce que les hommes nous volent tout et que si on a pas l’droit de s’en plaindre, alors j’prendrai de force à ces types comme ils me vident de ma substance.

Et j’suis dans mes pensées, à rager toute seule, quand quelque chose dans notre marche. D’un coup un bruit résonne juste à côté de moi. Un bras me bloque la route. Et au bout du bras, il y a un regard et une colère que j’peux pas comprendre. Sauf que s’énerver contre tout le monde ça fonctionne. Contre moi, ça me pousse juste à être encore pire. À savoir la p’tite bête qui a tant dérangé.

« Tu m’as promis d’l’alcool et d’l’herbe alors j’vais pas arrêter en si bon ch’min. Je m’avance vers lui et comme toutes ces glousseuses que j’méprise au plus profond d’moi, j’m’accroche à son bras en pressant ma peau nue contre lui. Et maintenant que tu râles, j’veux encore plus savoir qui tu es, Matthy. On pourra faire un deal, une histoire contre une autre. J’me serre un peu plus contre lui. Et m’mens pas, je sais qu’tu veux que j’parle de moi. J’sais juste pas pourquoi. »

Mon sourire pourtant n’a rien d’une pisseuse ou d’une fille amoureuse. Non, ça a quelque chose de plus venimeux et inquiétant je dirais. C’est plus ce que je suis en dedans, une vipère qui espère se délecter bientôt de sa proie. Sauf que j’aime ni les serpents ni les araignées. Alors j’suis juste moi avec ces rondeurs dans la voix pour ne pas cacher la violence inscrite sur mes lèvres.

« Y’a quelque chose chez toi qui m’intrigue, et si t’espères que j’bosse avec toi, que j’couche avec toi, tu m’laisseras découvrir ces secrets. T’auras pas le choix… Je m’écarte enfin un peu de lui, relâche son bras en croisant mes bras contre ma poitrine pour me préserver du froid de la nuit. Parce que si tu avais voulu m’repousser, tu l’aurais fait avant qu’ton type arrive dans le square, quand je t’ai agressé, puis quand j’t’ai touché le visage. Mais t’as pas vraiment envie d’me repousser non ? »
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